Partie 2

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- Non.

- Hein ? Que... quoi ? Pourquoi ?

- C'est non.

J'ouvris des yeux ronds comme des soucoupes, dans l'incompréhension la plus totale.

- Attends, tu n'as pas dû comprendre ce que j'ai dit...

- J'ai très bien compris ce que tu as dit, répliqua Mickaël avec un calme olympien. Et non, je ne te laisse pas l'ordinateur pour tourner "une 'tite vidéo avec Siphano".

- Mais... mais pourquoi ?

- Tu as oublié ?

- Oublié quoi ?

Je serrai les poings alors qu'il m'adressait un petit regard condescendant du style "mais qu'il est bête". D'ordinaire, j'avais tendance à éviter le conflit autant que possible, mais là, je crachai :

- T'sais quoi ? J'en ai ma claque de tes caprices ! À chaque fois, c'est la même chose, tu trouves un truc pour m'empêcher de m'amuser avec mes amis !

Alors que Rosgrim paraissait accuser le coup, je poursuivis :

- M'en fous de ce que tu as à dire, je prends l'ordi ce soir, j'appelle Julien ou qui je veux d'ailleurs, et je fais cette putain de vidéo, qu'elle dure dix minutes ou deux heures ! Et t'as rien à dire !

Je tournai les talons, mais entendis dans l'instant une voix calme déclarer :

- Inutile. J'ai coupé l'accès Internet.

- Tu blagues...

- Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ?

- Espèce de...

Je ne sais pas ce qui me retient de le frapper.

- Sérieusement, poursuivit Mickaël, on dirait que tu as vraiment zappé que...

- Je vais chez Julien.

- Pardon ?

- T'as très bien entendu. Si je ne peux pas tourner ici, je vais direct chez Julien.

- Greg, s'il te plaît... il habite à Lille... ne sois pas ridicule.

- Une chance qu'il ait pris un appart' ici pour prendre un peu de vacances, hein ? Ah, mais pardon, j'oubliais que monsieur Grim ne se tient pas au courant de comment vont mes amis...

Sur ce, je plantai là mon colocataire légèrement sonné, et sans même prendre de veste, sortis en claquant la porte.

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Bon... il ne fallait pas se mentir. La situation était des pires. J'en avais conscience. Et je me demandais si en arriver là n'avait pas été - vaguement - excessif.

Peut-être n'aurais-je pas dû marcher une vingtaine de minutes dans le froid, sans manteau.

Peut-être n'aurais-je pas dû sonner chez Siph' à 18h et des poussières sans prévenir.

Et surtout, peut-être n'aurais-je pas, vraiment pas dû me permettre de rentrer en trouvant la porte non fermée à clé.

Ouaip, peut-être que j'aurais pu éviter la situation gênante dans laquelle je me trouvais actuellement : littéralement statufié, avec à quelques mètres de moi un Julien complètement trempé...

... et surtout complètement nu.

Celui-ci vira en quelques secondes au rouge cramoisi, et lâcha :

- Je reviens.

Je ne pus que hocher mécaniquement la tête, tout aussi rouge, alors que mon ami disparaissait dans la pièce d'à côté.

Avec comme l'impression d'avoir encore fait une énorme boulette.

***********

Ah, l'appart' pour des vacances inopinées... vive les facilités scénaristiques peu crédibles.

... hein ? Courte, cette partie ? Comment ça courte ? Un brin sadique ? Comment ça un brin sadique ? J'vois pas du tout... allez, disons que si je suis d'humeur, je poste la suite demain et pas vendredi. Pour me faire pardonner. (héhé)



"Il reviendra"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant