On s'approche doucement mais sûrement de la fin, les gens ; cette partie est en effet l'avant-dernière de la fic. D'ailleurs, elle et celle qui suivra seront un peu plus longues que les autres. Redécoupage de dernière minute oblige.
**********
Même lieu, même porte. Mon appréhension monta d'un cran, mon courage descendit de dix. Peut-être que finalement...
Non, finalement rien du tout, j'avais déjà pris ma décision. Et puis, au fond de moi - très très au fond - j'avais encore l'espoir irréel que je me trompais sur toute la ligne, que c'était un gros malentendu ou une gigantesque blague de Julien, et qu'il allait bien se moquer de moi d'y avoir cru. On se rassure comme on peut, après tout.
Si Grim ne m'avait pas caché ces messages, en aurait-il été autrement ?
Je toquai doucement à la porte. Pas de réponse. Non, je n'entrerais pas même si c'était ouvert, j'avais retenu la leçon. Au terme de quelques poignées de secondes qui me parurent durer des années, la poignée se baissa lentement, et la porte s'entrebâilla.
- C'est qui ?
- Heu... moi...
Il ne dit rien de plus, mais poussa la porte de sorte à ce que je puisse entrer. Ce que je fis, mal à l'aise.
Il était là, habillé d'un simple t-shirt trop large et d'un jean trop serré. Son visage était illuminé d'un grand sourire qui me fit penser, pour la première fois depuis que j'étais parti, que j'avais eu raison d'aller le voir.
- Je ne pensais pas que tu viendrais, fit-il simplement.
J'émis un petit rire gêné et tentai, pour détendre l'atmosphère :
- Hé, je suis censé mal le prendre, non ?
Il rit à son tour. Il s'était rapproché de moi, et quand sa main effleura la mienne, je ne pus pas m'empêcher de frissonner, ce qu'il remarqua immédiatement.
- Je t'effraie ?
- Je... j'en sais rien.
Stricte vérité. Je ne savais pas si c'était de la peur, de l'appréhension... ou autre chose. Il soupira.
- On dirait une fille.
- Pardon ?
- T'es compliqué, tu te prends la tête comme une fille. Lâche un peu.
Son visage se rapprocha du mien jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres.
- De toute façon... tu as décidé de venir, donc les dés sont déjà jetés, non ?
**********
* Siphano*
Enfin. J'avais attendu ce moment depuis dix jours... dix jours dans le noir, à aggraver l'état de mes yeux déjà abîmés sur le petit écran de mon téléphone, dix jours entre parenthèses.
Dix jours ? je devrais dire une éternité. Depuis la première fois que j'avais entendu son rire, en fait. Nous nous connaissions vaguement, pas tout à fait comme des inconnus mais comme de simples "potes", et j'avais lâché une vanne à deux balles. Ça l'avait fait rire. Et j'avais mis plus de vingt-quatre heures à m'en remettre.
Avec un peu de distance, on pouvait dire que j'en avais morflé - sans apitoiement aucun. J'avais nié, avec force. J'avais voulu me convaincre, m'expliquer que c'était un mec et qu'aux dernières nouvelles, moi aussi, donc que je me trompais forcément quelque part dans mon interprétation. J'avais tenté de me persuader aussi, imaginer la réaction de mes proches et surtout, surtout de ma petite amie. Celle qui était censée me connaître mieux que quiconque, qui ne savait rien. Celle aussi qui avait réduit mon esprit en miettes quand elle avait suggéré, innocemment, le concept de "relation libre". Oh, sans problème, Clem', tu peux avoir d'autres liaisons tranquillement. Moi, celui que je convoitais honteusement m'était refusé. J'avais sauvé l'apparence pendant des mois et des mois, mais au fond ça faisait un mal de chien, ça me rendait presque fou de l'avoir si près de moi sans pouvoir l'atteindre. Un supplice de Tantale, littéralement.
VOUS LISEZ
"Il reviendra"
FanficOu comment se rendre compte que chez les autres, ce n'est pas forcément mieux que chez soi. - Bonjour, ceci est un yaoi, soit une relation amoureuse (ou plus) entre deux hommes - si ça vous dérange, passez votre chemin. - Cet écrit est une pure fict...