Ce truc est une catastrophe grammaticale, je corrige cela ASAP avec toutes mes excuses
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La grotte de l'ours est toujours aussi accueillante, même s'il n'est plus là. Lorsque cet abruti de dragon m'a abandonnée près de la ville, j'ai cru mourir une fois encore. Puis je fus sacrément en colère, contre lui mais surtout contre moi. Il ne voulait pas m'aider à récupérer l'Equilibrium ? Soit, j'allais le récupérer sans lui. Je suis rentrée dans la ville, bien décidée à récupérer quelques affaires et à partir rétablir l'équilibre le plus vite possible. La dure réalité m'a bien vite rattrapée, je n'avais pas un centime, je ne connaissais personne et pour combler le tout c'était une ville croyante et très pratiquante. Par conséquent pas une boutique de magie disponible à des kilomètres à la ronde. Le froid est mordant, la faim tout autant, surtout les premiers jours. J'ai abandonné les enseignements de mon père, lui qui ne jurait que par le mérite et la récompense du travail. J'ai volé, de la nourriture, des couvertures, de l'argent quand j'ai pu. Je crois que j'ai condamné plusieurs personnes à une mort certaine en les privant de biens nécessaires mais je n'ai plus assez de forces pour les pleurer. Les remords attendront. Les premières semaines passent et brusquement le froid fait place à une canicule que je n'avais encore jamais vue. Le soleil est ardent de l'aube au crépuscule et pas un nuage ne vient atténuer ses rayons. La neige a fondu en moins d'une journée et l'eau s'en est allée. Moi qui voulais quitter cette ville aux premiers beaux jours me retrouvais prisonnière d'une fournaise. Et cette chaleur qui ne devait plus me quitter pour longtemps. J'ai réussi à dénicher un petit groupe de sorcières qui opéraient dans un coin mal famé de la ville, dans le plus grand secrets. Elles n'étaient pas très puissantes, il s'agissait plus de femmes qui pratiquaient la magie que de véritables sorcières. L'une de leurs ancêtres avait probablement été de la même espèce que moi mais elles non. Par contre elles avaient quelques livres de sortilèges fort intéressants. Ils furent mon salut. Sans eux je serai morte. Ils me permirent de survivre, j'en appris plus en quelques mois avec ses livres que dans toute ma jeunesse. Un feu intérieur me brûlait constamment et guidait mes décisions. Je mis longtemps avant d'en comprendre l'origine mais une fois que ce fut évident, je décidais de partir. La canicule alternait avec d'horribles orages qui créaient des glissements de terrains et des coulées de boues partout autour de la ville. Elle n'avait réchappé à l'une des plus récentes que par une chance incroyable. Les citoyens s'en étaient remis à leurs dieux et construisaient de minuscules barrages qui ne m'inspiraient guère confiance. Je profitais d'une accalmie de trois jours, une petit printemps fleuri, pour voler grimoires et ingrédients rassemblés par mes "consoeurs", je leur laissais un peu d'argent en échange bien que cela ne couvre pas les centaines d'années de connaissances accumulés dans ces livres. D'un autre côté elles ne savaient pas lire cette langue, de plus si les croyants fouillaient leur repère, ils n'y trouveraient rien de compromettant. Finalement je leur rendais service, du moins j'essayais de m'en convaincre. Je n'avais pas acheté grand chose, de nouveaux vêtements pour remplacer ma robe qui n'en était plus une, un grand sac pour transporter tout ce je pensais utile à une traversée des montagnes et d'endroits inconnus. J'avais aussi trouvé, d'accord volé, quelques armes, et j'étais partie un matin, non sans passer par la demeure du maire afin de voler une chose bien plus précieuse que toutes les pièces de ma bourse. Il avait une carte de la région, annotée, bien rangée dans un coffre verrouillé. Je le savais car il en avait fait l'exhibition deux semaines plus tôt, lors d'une fête religieuse, pour montrer les zones où vivaient les démons et nous déconseiller de nous en approcher. C'était bien ma chance, le royaume des dragons était dans la région à éviter. Cela dit mon ancien village aussi, tout à plus de deux jours de cheval de la ville était une zone maudite, pratique pour maintenir ces pauvres gens dans l'ignorance.
J'ai quitté la ville discrètement, par un matin brumeux, à pied car un cheval ne me serait pas très utile dans les montagnes. Montagnes qui n'étaient pas très loin, j'y fus en cinq jours. Le temps était redevenu caniculaire, les arbres brûlés ne procuraient qu'une mince ombre mais c'était toujours mieux qu'en plaine.
L'ours était bien là lorsque j'arrivais devant sa grotte, il m'accueillit avec joie, je le lui rendis bien. Mon feu intérieur me tenait compagnie, l'ours aussi. J'aménageais la grotte pour nous et le quotidien se mit en place, nous pouvions parer à tous ces changements de saisons, et nous les vécurent. Mais un jour, parti pêcher malgré la neige, l'ours fut surpris par une avalanche. Un rocher lui éclata le crâne, le tuant sur le coup. Je le retrouvais plusieurs heures après l'accident. Le sentit d'abandon que j'avais réussi à dissimuler au fond de mon âme ces derniers mois revint avec force, j'en ai pleuré des heures. Moi qui pensais être forte était restée la même que le jour de la mort de ma famille. Je l'ai traîné avec difficulté, je suis constamment fatiguée, constamment faible, mais déterminée. Je vais l'enterrer dignement mais avant je vais me dégoûter une fois de plus et le dépecer. J'ai besoin de sa fourrure pour survivre à ce chaos.
Mon feu intérieur brûle plus ardemment depuis quelques jours, la neige a été remplacée par un orage de grêle. La douleur est atroce mais la délivrance arrive pendant la nuit, enfin je pense que c'est la nuit. Les nuages cachent tout rayon, impossible de savoir si l'astre qui luit là-haut est le soleil ou la lune. J'ai froid, pour la première fois depuis des mois j'ai très froid, rien n'arrive à me réchauffer, mais lui c'est pire. Je n'y arrive pas, je ne peux pas. J'ai allumé un feu dans la grotte, près de l'entrée et je suis à côté mais j'ai l'impression de ne pas sentir sa chaleur. J'ai mis autant de bois que possible, il crépite joyeusement et semble repousser le froid au dehors mais rien n'y fait, je ne peux pas me réchauffer.
Pour la première fois depuis des mois je prononce son nom, ce nom que j'avais voulu oublier. Et avec cela une supplique, une longue plainte qui résume sans peine ma faiblesse et le désespoir du moment. Mais je suis vraiment, vraiment désespérée.
- Xyrus.

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Allya
Teen FictionXyrus est un dragon épris de liberté, Allya est une sorcière heureuse, mais lorsque le royaume de Terrenor attaque celui de Mayr leurs vies basculent dans une dangereuse aventure. --- Couverture par SamanthaPryde Comment passer le temps dans les...