Sixième Joutes Wattpadiennes de janvier à Février 2016
Te souviens-tu ? Il ne faisait pas nuit ce soir-là. Te souviens-tu? Nous étions jeunes ce soir-là.
Et tu m'as pris la main, comme mainte et mainte fois. Il faisait si clair et pourtant tu perdais tes pas. Pas un instant, tes yeux ne se sont dirigés vers le ciel. Ce ciel qui vivait plus que toi.
Nous étions si jeunes ce soir-là. L'amour n'avait pas pétri mon âme. La drogue n'avait pas embaumé mon esprit. Les pleurs ne s'étant pas répandus, je souriais, heureux ignorant et tu me répondais naïvement.
Durant ce soir, si peu noir, je ne t'ai pas dit que je t'aimais. Comme le disent les enfants. Je ne t'ai pas pris dans mes bras, comme le font les parents. Je t'ai étreint un long moment sans chaleur, sans aucune ardeur. Puis je t'ai observé, puisque tu ne le faisais pas. Et le spectacle que je n'ai su voir en toi, valait bien plus que le concert céleste.Je te rédige aujourd'hui une lettre, dans laquelle que je me permettrais d'admettre ; que ta naissance m'a maudit à une morne existence. Et que chacune de tes bouffés d'airs amoindrissaient mon cœur et abrégeaient mon bonheur. Tu étais mon ombre. Une sombre copie de moi-même. Et chaque jour, je te fixais, angoissé. Comme si tu t'apprêtais à fondre sur moi et à me recouvrir de ta noirceur. Et à force de te surveiller, je me suis égaré dans les abysses du monde, qui se sont avérées bien plus nocives, bien plus néfastes que toi. Je haïssais ta satisfaction quotidienne, ta prospérité insensée et tes rires francs. Je te haïssais toi et ton bonheur chanceux. Et je me haïssais moi et mon malheur charitable. Mais il me semblait, qu'à chacune de mes vilenies cruelles, celles-ci comblaient un vide en moi qu'aucunes substances n'arrivaient à satisfaire. Et dans ma malveillance, je te discernais en compagnie de factices défauts, n' émanant pas toi. J'aurais abandonné tout ce que je possédais pour t'isoler et te rendre aussi misérable et pathétique que j'étais.
Sais-tu que j'aurais aimé être un modèle de vertu et de pénitence ? Par malheur mes crimes passées s'étant incorporés si profondément dans mon être, que mes veines semblaient remplies d'encre. Comprends-tu alors, pourquoi j'ai fait trancher mes os et ma peau, de quelle manière j'arrive à verser autant de larmes salées, qu'ensanglantées.
Te souviens-tu d'il y a deux ans ? Dans mon délire mental, j'ai tenté de te détruire et j'y suis presque parvenu.
Petit à petit, tes souffrances résonnèrent sur ma chair en m'octroyant d'infâmes lésions. Mais ces tangibles échos n'étaient rien comparés aux fissures qui s'étendaient sur ton âme. Et si je n'étais pas la source de toutes tes infortunes, saches que je m'en réjouissais.
Seulement, je ne comprenais pas encore ce que mes jubilations dissimulaient. Un spleen inné.
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Indescriptibles
Random"Pensez-vous que nous puissions avoir quelconques impacts sur les autres, sur nous même, sur l'horizontalité de l'espace, sur le temps qui défile aussi vite que les passants parisiens, sur ces ogres voraces aux estomacs abyssales, sur cet étudiant u...