N.B : Ve(r/s)tige

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Qu'est-ce qui reste ?


                                            J'ai parfois du mal à employer « avant », comme si ce mot seul parvenait à interrompre quelque chose, à extérioriser quelques maux, à les extraire du moment présent et les transposer dans un hier plus calme, plus doux, sur lequel j'aurais pris du recul et je me serais dit, un sourire timide aux lèvres « hum, ça c'était avant ».

 Le temps à ce pouvoir irréel de sacraliser toute chose et de parvenir aussi à amoindrir les peines.

 Si elles ont scarifié plus profond que votre chair, atteignant votre essence même, il semble que les saisons puissent flatter vos plaies et conserver votre cœur, le rassurant à travers des chuchotements « Tu l'as fait, regardes-donc le soir venir, tu as laissé la journée s'écouler, tu n'as point faiblis » tentant de nous conserver, d'entretenir le foyer chaleureux qui anime de ses flammes nos membres et esprits.

Qu'est-ce qui reste après le chagrin ?

 Une fois que notre instinct aille soulagé nos douleurs, que demeure ?

 Des photos numérisées, des mots, des brides de phrases éparpillées sur le sol, une peau maladive, des joues et cernes asséchées par le sel, un silence sciant la tête.

 Quant à auparavant ? Qu'est-ce qui attire le mal ?


 Je ne pensais pas mes failles si visibles, personne ne les discerne jamais, seulement mon tyran n'est pas externe à mon être.


IndescriptiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant