Chapitre 26 - Promises

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- Point de vue de Thaïs -

Quatre jours. Cela faisait exactement quatre jours que je n'avais pas mis les pieds à la maison. Mais surtout, quatre longs jours pendant lesquels je n'avais pas adressé un mot à Ethan. Nous ne nous étions même pas vu, mis à part hier, quand je l'avais aperçu au lycée avant que je ne déguerpisse. Je faisais clairement tout pour l'éviter, allant jusqu'à sécher nos cours en communs. Je savais pertinemment que mon attitude était puérile et ridicule, et que tôt ou tard, je devrais l'affronter mais c'était tout simplement au-dessus de mes forces. Je savais que ma volonté me lâcherait, et qu'à l'instant où ses yeux bleus se poseraient sur moi, ma colère et ma rancoeur s'envoleraient pour laisser place à tout le torrent de ressentiments que je contenais. C'est absurde, tu es malheureuse sans lui Thaïs. Oui, je l'étais. Et il me manquait, comme-ci je ne respirai plus aussi bien mais pourtant, ma fierté me guidait aveuglement. Parce qu'il m'avait blessé.

C'était un fait, mon petit-ami avait vendu de la drogue. Cette idée, étonnamment, avait été plutôt bien intégrée. Le soucis résidait dans son mensonge. Parce qu'Ethan ne m'avait pas fait confiance, et cela me brisait littéralement. Qu'il est préféré jouer la comédie, et me tenir à l'écart de sa vie alors qu'il avait clairement besoin de moi avait été un coup de massue pour moi. Je ne savais plus où j'en étais. Ben voyons. Tu ne vas jamais le quitter. Si me séparer de lui signifiait passer une grande partie de mon temps affalée devant la télé, à me nourrir essentiellement de corn-flakes comme je l'avais fais ces derniers jours, je crois que je ne pourrais jamais, en effet.

Je soupirai, et m'arrêtai au milieu du trottoir, essoufflée. J'avais commencer à courir pour me changer les idées mais évidemment, cet abruti arrivait à s'immiscer dans les moindres recoins de ma tête. Heureusement, lorsque que je me lançais à corps perdu dans cette nouvelle activité, mes jambes douloureuses et mon souffle court s'avéraient plus préoccupants que le trou béant dans ma poitrine. Encore une fois, je faisais la sourde. Je contournais le problème et j'en avais parfaitement conscience, mais la réalité était bien trop affligeante. J'étais blessée, en colère et déçue, et pourtant même en me voilant la face, j'avais bien conscience que je ne pourrais pas tenir plus longtemps sans lui. Ce calvaire était sur le point de se terminer.

Je me trouvais au bout de notre rue. Consciemment ou pas, j'avais couru et j'avais atterrie ici. Je pris une grande inspiration, puis commençai à remonter l'allée. Le stresse grandissait à chaque pas. Et tu vas lui dire quoi ? Peut-être n'avait t-il même pas envie de me voir, après tout ça serait compréhensible. Mon corps se crispa à cette idée. Allait-il crier ? Ou au contraire, ne rien dire ? Je préférais qu'il crie. Oui, vraiment.
Sa voiture était dans le garage, devant celle de mon père. Ce dernier était toujours en voyage d'affaire, et son absence commençait à me peser. J'avais beau avoir l'habitude, mon papa me manquait.

Je ne pris pas le soin de frapper et entrai directement. Après tout, j'étais chez moi. Je j'étais un coup d'œil circulaire à la cuisine puis au salon. Tout était parfaitement rangé. Ethan avait nettoyé les dégâts du cambriolage et il me semblait même que la maison n'avait pas été aussi propre depuis un bon bout de temps. J'esquissai un sourire, tout en enroulant une mèche de cheveux vagabondante autour de mon doigt. Réveille toi, on a pas que ca a faire. C'était vrai. Je lâchai le salon de regard et me dirigeai vers la chambre d'Ethan. Je soufflai brutalement et toquai à la porte, nerveuse.

Lorsque la porte s'ouvrit et laissa apparaître Ethan, je crus étouffer. Son visage était tourné vers le mien, vide de toute expression. Les cernes qui encadraient ses deux prunelles étaient violacées et le creux de ses joues aurait pu faire penser qu'il ne s'était pas correctement nourrit depuis des .. jours. J'avalai difficilement ma salive et détournai le regard. C'était douloureux, bien trop douloureux de le voir dans cet état. Je commençai à réaliser l'enfer qu'il avait dû subir, seul ici, entouré de toutes mes affaires. Et merde.
Une tension c'était installée entre nous. Ma gorge était serrée et j'avais l'impression d'avoir perdu l'usage du langage.

Attach(i)ante (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant