Chapitre 23 - Les ennuis

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- Point de vue d'Ethan -

Si j'avais su que ma dernière année de lycée serait aussi intense, je crois que je ne l'aurais pas cru. Je voulais simplement bosser, boxer, obtenir mon diplôme et me casser de cet endroit. C'était tout ce que j'espérais. Évidemment, rien ne c'était passé comme prévu. Je n'avais pas prévu de tomber sur des personnes formidables, je n'avais pas non plus prédis la mort de ma propre mère, mais surtout .. Je ne l'avais pas vu venir, elle. Cette fille, complètement barge, qui s'énervait pour un rien. Cette gamine, qui me frappait dès que je faisais le con. Ou encore, cette peste qui représentais la putain de chose la plus importante de ma vie. Et voilà que je me retrouvais à bosser comme un fou, à son insu, pour ne pas la perdre. Car soyons clair, il était absolument hors de question que je ne sois pas à ses côtés l'année prochaine. J'en deviendrais fou. Totalement cinglé. Thaïs était une évidence, mon évidence. Elle m'avait changé. Je me savais désormais plus patient, et moins impulsif, même si j'avais tout de même des progrès à faire de ce côté là. J'étais bien loin du mec froid, seul et aigri d'il y a maintenant plus de 4 mois. J'esquissai un sourire à cette pensée. Tout ça pour une fille.

Je tournai légèrement la tête vers cette fille. Elle dormait encore, allongée sur le ventre, les cheveux en bataille et la bouche entre-ouverte, comme à son habitude. Je la trouvais adorable, mais je savais pertinemment que j'aurais probablement explosé de rire s'il avait s'agit de n'importe qui d'autre. L'amour. Une belle imbécilité, tout de même.
Je passais le plus clair de ma nuit dans son lit, désormais. Bien que Will nous est explicitement dit qu'il souhaitait que nous gardions chacun nos chambres, je le soupçonnais de faire l'aveugle. Cet homme restait pour moi une véritable énigme, mais je ne pouvais pas dénier son incroyable gentillesse. Thaïs lui ressemblait sur ce point. Enfin, parfois. Quant à sa mère, elle ne m'en parlait pas souvent et je ne l'avais pas rencontré, mais je savais qu'elle l'aimait énormément. Je soupirai en songeant à la mienne. Ma mère. Je n'avais que de vagues souvenirs d'elle heureuse. Ces dernières années, elle avait été seule et triste. Droguée, évidement. Peut-être s'était-elle enfin délivrée de ce mal après tout.. Elle me manquait tout de même. C'était ma mère.

Thaïs bougea un peu, et sa jambe se retrouva clairement au-dessus de mon corps. Elle adorait faire ca, m'emprisonner entre ses jambes. Je passai doucement ma main sur sa cuisse dénudée, et elle frémit. Les réactions qu'elle avait à mon contact me remplissaient de fierté. Elle était à moi, bordel.
Je jetai un coup d'œil à mon téléphone. 5:20. Mais ce ne fut pas ce qui attira le plus mon attention. J'avais un message vocal. Interloqué, je sortis lentement du lit, et composai le numéro de ma messagerie vocal.

Inconnu : Bonjour Ethan. Je m'appelles Mickey. Je suis le dealer de ta mère, enfin devrais-je dire .. Étais. J'ai le plaisir de t'informer qu'elle me doit un paquet de fric, ce qui signifie que tu me dois un paquet de fric.
4 000 € pour être précis. On se recontact bientôt mon pote.

A ce moment précis, la Terre s'arrêta de tourner. Un million de pensées me traversèrent la tête. Putain de bordel de merde. Je m'étais figé, j'avais arrêté de respirer. Ce n'était pas possible. Ça ne pouvait pas être possible. Merde merde merde. J'étais dans la merde. Comment ce mec avait-il eu mon numéro ? Comment n'avais-je pu rien voir ? Mais putain de merde, ou étais-je censé trouver 4 000 € ?! J'étais logé et nourris par le père de Thaïs, et par le petit héritage laissé par me défunte mère ainsi que la pension de mon père. Mais en aucun cas je ne pouvais déballer 4 000 putain d'euros. Ce n'était pas possible. Mon cerveau marchait à cent à l'heure. Hors de question d'en parler à Thaïs et à son père. Je leur avais déjà assez demandé. Hors de question d'en parler à qui que se soit d'ailleurs. Putain comment j'allais me sortir de ce merdier ? J'étais prêt à parier que ce Mickey était du genre à ne pas trop plaisanter. Tu m'étonnes abruti.

Attach(i)ante (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant