Métro, boulot, dodo

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Journée banale, feuilles qui tombent. Réveil difficile, vent frais qui paralyse nos joues.Petit café en guise de petit déjeuné, tous entassés dans le métro. Petite écharpe autour de cou, rien à foutre de ces gens là.

Les feuilles tombent, tombent encore et encore. Couleur orangé recouvrant le sol. Petite machine pour déplacer les feuilles,absurdité humaine. Le silence de l'automne recouvre la ville, le petit vent frais nous fait marcher plus vite. Refus de donner de l'argent à un sans abris, dix euros dans ma poche.

 Préparation mentale au travail qui m'attend, au patron encore plus imbécile que moi. Bonjour collègue, simple question de politesse. Bureau bordélique, simple reflet concret du désordre psychologique dans ma tête. Boulot stressant et fatiguant, envie de rentrer. Heure du déjeuné, petite soupe chaude pour faire passer le temps, bien quel'appétit ne soit toujours pas là. Être seul comme tout les autres jours. Regarder les gens qui passent, ils ont l'air bien plus heureux que moi. Peut-être est-ce une simple comédie, un masque pour faire bonne figure. Petite cigarette histoire de réduire ma durée de vie.Ils m'ont eu, ils se font de l'argent sur mon dos. 

Reprise du boulot, patron qui gueule comme toujours. Incapable, moins que rien, travail de merde. Regretter de ne pas avoir fais plus d'étude. Penser à l'enfance : innocence, joie et insouciance. Se revoir à huit ans en train de jouer avec les feuilles mortes par-terre, vouloir retourner à cette époque de bonheur pur. Sentir les odeurs de feuilles volant au dessus de ma tête et entendre le chien aboyer en remuant sa queue. Revenir à la réalité et se rendre compte que le travail n'est pas fait, patron qui gueule. Petite pose clope, je pompe, je pompe, poumon noir, cancer, voix qui flanche et haleine de merde. Fin du boulot, au revoir collègue, au revoir patron : je vous emmerde. 

Métro blindé, individu qui pu et mains moites touchant tout les recoins du métro. Petite ballade sous les arbres vêtus de leur feuillage orangé. Se dire que finalement la vie n'est pas si moche. Petit banc en bois à l'abri du regard de tout ces gens trop curieux. Petite pose philosophique : ai-je envie de tout ça ? Routine continuelle, stress habituel, fatigue quotidienne. Métro, boulot, dodo. 

Retour au domicile. Personne dedans, totalement vide, célibataire. Discussion avec le mur sur la vie et la mort ; pathétique. Un peu de cuisine pour faire passer le temps : ennuie, solitude, déprime. Petit tour sur les réseaux sociaux : aussi ennuyant que ma vie sociale. Se dire que finalement la vie est bien pourrie. Douche rapide, les pleurs ne se voient pas. 

Sorti dans une boite de nuit, musique trop forte, taux d'alcoolémie bien trop élevé. Seule l'apparence compte,maquillage, belle coiffure et vêtement de marque. Lieu remplit de masque, sorte de comédie où tout le monde fait semblant d'être heureux, lâcher prise pendant quelques heures. Boire comme un trou au bar, la vie est belle. Retour chaotique au domicile, appartement vide, solitude. 

Dans le lit, lumière éteinte, noir total. Petite larme qui s'échappe de mon œil, puis une autre, et encore une autre. Mal de crâne, bien fait pour ma gueule. Repenser au bel arbre en face du banc, se dire que la vie est belle. Penser au clochard cherchant par tout les moyens à avoir du fric pour sa dose. Revoir mentalement toutes ces voitures, ces camions, ces bus, ces humains polluer l'air. En conclure que finalement la vie est belle et bien pourrie. Fermer les yeux, soupire, déconnecter son cerveau pendant cinq heures avant que ce foutu réveil ne sonne.  

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