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Parfois, j'essaie d'imaginer le sentiment de sécurité que l'on doit ressentir quand on a un père à ses côtés. Ce sentiment que quoi qu'il arrive, notre père nous protégera contre n'importe quel danger. J'aimerais savoir à quoi son regard pourrait ressembler si j'étais triste. Me prendrait-il dans ses bras pour me réconforter ?

Et pendant mon adolescence, j'aurais voulu qu'il soit là pour canaliser mes envies de liberté, ma colère contre ce monde répugnant. J'aurais aimé qu'il m'écoute, qu'il essaie de m'expliquer le sens du monde et de toutes les choses qui nous entourent. Il m'aurait peut-être expliqué le but de tout ça, de la vie. Il m'aurait d'ailleurs peut-être aidé à trouver mon but dans cette société. Et je pense qu'il aurait su me guider dans mes choix, dans les décisions à prendre.

Et puis on aurait aussi eu de longues discussions de politique. Mon père aurait été un vrai révolutionnaire. Il m'aurait transmis sa vision des choses. Il m'aurait montré que n'importe quel individu a le droit de vivre dans le pays qu'il souhaite. Il m'aurait expliqué que nous sommes tous égaux, que la couleur de peau n'est en rien l'excuse d'une supériorité ou d'infériorité. Il m'aurait appris à aimer mon prochain quoi qu'il arrive, dans n'importe quelle circonstance.

Au père que je n'ai jamais eu, drôle de vie.