A l'aventure compagnon

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[Je vous conseille d'écouter la musique pendant votre lecture!]





Le coeur lourd nous prenons le chemin. Nous n'avons plus qu'une idée en tête concernant l'avenir, la vengeance. Nous avons voulu rejoindre Dorestad en premiers lieu appartenant maintenant au viking mais avant tous nous allons sauver notre honneur. Nous allons tuer le pillard qui nous a attaqué. Ce n'est pas raisonnable ou intelligent mais une froide résignation nous pousse à aller plus loin, repousser nos limites. Alors que nous nous éloignons considérablement de notre caverne nous sommes pris dans une cuvette d'où la seul solution reste l'escalade.

La nuit commence à tomber il sera plus sure d'attendre le lendemain pour grimper.
Les premiers vrais mots que l'on échange sont autour du feu aujourd'hui, nous n'avons pas eu le temps ni l'envie, on n'a que ruminé nos envies de vengeance concentrant nos idées sur ce que l'on ferait à ce maudit si on l'attrapait, la plupart du temps visant les parties génitales du bougre par ailleurs.
Thodsvar se sent obliger de prendre la parole en premier, éternel défaitiste il ne va pas beaucoup nous aider.
- On a pas d'argent, à peine de quoi manger pendant quelques jours, trois couteaux et on censé tuer un pillard entouré par une armée. Comme quoi Thodsvar n'a pas toujours tord.
- On va trouver des armes sur ses maudits francs, de l'or et nous recruterons quelques personnes en cours de route! Dis-je en essayant de paraître le plus convainquant possible.
- Bjornulf a raison! On trouvera bien de quoi lui ouvrir le gosier! Lance Argaï sur un ton jouissif.
Nous entendons des cris lointains de loup. Nous savons ce qu'il en est. Ils seront ici d'une minute a l'autre. L'escalade de jour, de l'inconscience, de nuit, du suicide. Nous ne pouvons pas fuir autrement que par la falaise.
- Les gars je crois qu'on a du pain sur la planche !
- C'est un signe d'Odin* nous devons les affronter ! Hurle Argaï.
- Tu ne crois pas si bien dire. Réplique Thodsvar voyant les loups avancer.
Nous pouvons en dénombrer quatre.
- Servez-vous du feu pour faire fuir ces bêtes !
Aucunes d'entres elles ne semblent vouloir approcher. Un énorme loup surgit de l'ombre bravant le feu, surement le mâle alpha. Il nous observe. La peur nous étreint comme un linceul. On ne voit qu'un seul oeil scintiller l'autre est fermée. Il est majestueux et gigantesque. Il s'assoit et hurle, il vient de briser le silence hypnotisant. Les autres loups désertent la place suivi par l'alpha, il prend le temps de nous observer quelques secondes de plus. Nous tombons tous les trois sur les fesses. Pourquoi ne nous ont ils pas attaqués ? L'esprit embuée par ce signe divin nous allons nous coucher le sommeil très léger.
Tout-sourire je prend en main le réveille matinal alors que le soleil est en train de se lever.
- Allez on se réveille bande de mou du genou haha !
L'émotion est à son comble ce matin, nous comprenons à peine la chance que nous avons d'être encore en vie.
- Tu veux pas la fermer Bjornulf par hasard ? Me repond Thodsvar.
Je donne quelques coups de pied a Argaï pour le réveiller, ce gaillard a le sommeil incroyablement lourd quand il est en sécurité. Il grommelle quelque parole intangible et sors de son somme à contre-coeur.
Nous prenons le temps de nous lever, on a un dur obstacle à passer. On mange, on boit Argaï sors une flasque d'hydromel. Je prend la parole.
- T'aurai pu nous dire que t'avais chiper de l'hydromel à ce paysan !
Il rit un bon coup, Thodsvar lui prend la flasque des mains et bientôt on se retrouve à chahuter comme des enfants pour la flasque, on rit, on s'assoit et on bois à tour de rôle. L'alcool nous réchauffe le coeur mais sa maigre contenance ne nous suffit à nous ivrogner, heureusement d'ailleurs. C'est de sa dont notre groupe avait besoin.
- Bon c'est pas tous mais on a une colline à grimper. Nous fait partager Argaï.
- Une colline, il manque pas d'air. Pense tous haut Thodsvar.
Thodsvar passe en premier, moi en second et Argaï en dernier, par ordre de poids.
L'ascension est lente et difficile. Parfois des prises cassent sous le poids d'Argaï et à de multiples reprises il nous donne une frayeur monstre. Des morceaux de rochers sont précipités à toute vitesse vers le bas à plusieurs dizaines de mètres, on a bien fait de le placer en dernier. Nous continuons de grimper en colonne. Une main après l'autre, un pied après l'autre. Nos muscles sont tendus et enflammé sous l'effort constant. Thodsvar et moi voyons le sommet.
- Hardi les gars! On y'es presque! On y'es presque! Utilisant cette phrase comme un mantra en redoublant d'effort.
Thodsvar est enfin en haut et me tend une main amicale, je la saisis exténué et me hisse jusque là haut faisant de même pour Argaï. Nous avons étais obligé d'escalader un apic rocheux d'une centaine de mètre. L'effort à était éreintant. Nous nous allongeons dans l'herbe et profitons de la vue, contemplant la fin de l'aurore.




*Odin est le père de tous les dieux dans la mythologie scandinave, il n'hésite pas à venir sur terre pour tester les humains. Il a perdu son oeil pour avoir le savoir quasi absolue et manie une lance qui ne rate jamais le coeur de son ennemi. Il part au combat avec ses loups et ses Valkyries.

[Merci d'avoir lu, n'hésitez pas à laissez un commentaire! Salut et à la prochaine]

Hommes d'honneurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant