Pas de repos pour les braves

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Nous commençons à peine à savourer les délicieux rayons du soleil qu'un groupe d'une dizaine d'hommes est visible au loin, des francs armés jusqu'au cou. Nous les voyons approcher à travers une forêt plutôt clairsemée trop loin pour nous abriter.
- Si c'est ce que je pense, ils ne sont pas très amicaux avec les viking. Nous fait partager Thodsvar.
- Tuons-les tous, ces minables ne font pas la poids. Propose Argaï.
Je me met à penser tous haut.
- Un assaut n'est pas envisageable sinon nous mourrons, la fuite n'est pas une solution nous sommes trop fatigués. Pas le choix nous devons nous rendre.
Ils ne sont plus qu'à une bonne centaine de mètre, ils sortent chacun leurs tours de la lisière de la forêt.
- La mort plutôt que le déshonneur! ...
...La victoire ou la mort! Argaï hurle à plein poumon.
L'ennemi l'entend, il hésite face à la terreur imposée par ce guerrier. Il a raison, la victoire où la mort. Nous sortons nos couteaux. L'adrénaline se déverse dans nos corps à grand bouillon, mon corps entier est galvanisé. Nous ne pouvons pas traduire l'ordre lancé par l'ennemi mais nous arrivons clairement à le comprendre. "Charger !" Le sang bat comme un marteau sur ma tempe alors que nous chargeons aussi.
Une première flèche fuse, suivi d'une volée de cinq autres. Elles ne nous ciblent pas, au contraire. Elles viennent s'abattre sur le flanc des francs. Nous en voyons trois tomber, l'un le crâne percé le sang maculant l'herbe. Les deux autres se sont fait criblés par la volée. Nous voyons des guerriers sortir de la forêt bien plus loin, une autre volée arrive cette fois si quatre tombent. Les trois derniers sont pour nous. Les survivants paniqués ne sont plus qu'à cinq ou six mètres. Je pense qu'en nous chargeant ils espèrent éviter la grêle de flèche.
Argaï donne un puissant coup de pied au guerrier devant lui le frappant en plein thorax, il est propulsé à plusieurs mètres. Thodsvar se fait renverser par le poids de son opposant, ils roulent au sol tous les deux, je n'ai pas le temps de voir autre chose, je dois me fixer sur mon adversaire. Sa grande épée a failli me trancher en deux mais j'ai pu l'esquiver à temps. Je vois Argaï du coin de l'œil qui prend son attaquant par le cou et le renverse en arrière comme une poupée de chiffon, brisant sa colonne vertébrale dans un craquement et qui viens aider Thodsvar. Sur ce coup je suis seul. Je le frappe de mon couteau mais la lame est déviée par la côte de maille. Il me donne un puissant coup de pommeau dans l'abdomen et me jette au sol. Je perd mon couteau. Il se penche sur moi la lame sur la gorge retenue que par ma main. Je pousse un cri guttural et hurle comme un dément. L'adversaire a eu un moment d'hésitation, c'est ce que j'attendais. Je le pousse en me cabrant a l'aide de mes deux jambes et me remet debout. Sa lame est tombée prés de mes frères d'armes toujours en lutte avec le guerrier vétéran bien meilleur que ses deux compatriotes. Mon adversaire se relève. Un pugilat s'engage. Il me frappe au visage et du sang gicle de ma bouche, j'ai le gout du sang. Ma vision se brouille et devient rouge. Je lui lance un coup de pied dans le genou et j'entends satisfait son os craquer. Il cri de douleur. Je me jette sur lui et le frappe jusqu'à que je ne l'entende plus crier. Je ne vois plus que son sang, mon poing et rien d'autre. Je le frappe encore et encore. Je suis retenu. Je sens qu'on me tire en arrière. Je hurle me débat et finalement reviens à la raison quand je vois mes deux frères au-dessus de moi accompagnés par nos sauveurs. Je vois le dernier homme au sol en train d'être ficelé, il balance des insultes inconnus de notre langage. Par Odin j'ai tué quelqu'un. Moi je suis là et lui est par terre. C'est la preuve de ma victoire incontestable. Ça ne fais que deux trois minutes et déjà sont visage est différent, il semble figé lui ne ressens  plus rien et moi oui. Je vois que mes deux camarades sont dans le même état.
- Suivez-nous on va pas s'éterniser ici . Nous enjoins un guerrier.
Nos sauveurs sont aux nombres de huit, ils sont hirsutes. Ce groupe fait partie d'une bande de chasseurs installée par là à la base guerrier, ils n'hésitent pas à taper sur du francs quand ils en croisent. Ces maudits francs n'ont pas encore compris que la région appartient maintenant aux vikings! Ils nous amènent dans leur campement alors que la faim nous tiraille, nous sommes en début d'après midi et les seuls regards que l'on a échangé avec eux étaient réciproquement tintés de respect et de sympathie. Ils nous offrent à boire, à manger et les armes des guerriers, nous avons désormais trois épées d'un acier incomparable et d'une finesse incroyable grâce aux techniques avancées de forgeage des francs. Nous sommes pris dans un cercle alors que nous mangeons goulûment notre bidoche. Leur chef que je crois appelé Brinjolf  est le premier à briser le silence.







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Hommes d'honneurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant