Test - Eden

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Je reprenais mon souffle, cette fille m'avait épuisé, elle m'avait vidé de mes forces car elle avait mis du temps à atteindre l'orgasme. Heureusement que j'avais une bonne condition physique, sinon je n'aurai jamais pu lui donner ce pourquoi elle me payait.

Je me glissai hors du lit en récupérant mes affaires éparpillées partout dans la chambre et je m'habillais au fur et à mesure. Alors qu'elle sortait nue du lit, elle se dirigea vers son sac à main. Je compris donc qu'elle allait me payer. Je sortis alors ma super phrase pour fidéliser les clientes mais aussi pour avoir un petit pourboire : « Bravo beauté ! J'aime les filles comme toi qui pensent aussi à mon plaisir. ».

Alors qu'en vrai il n'en était rien. A l'exception de quelques clientes, toutes pensaient uniquement à leur propre plaisir et il était rare que j'arrive à avoir un vrai orgasme lors de mes rendez-vous. Heureusement que j'avais ma main... Ma super phrase fit son effet car elle me tendit un billet de 50 euros en plus de mon prix, avec un sourire coquin qui ne me fit aucun effet mais auquel je répondis tout de même par un léger sourire.

La sonnerie de mon téléphone retentit tandis que ma cliente se dirigeait vers la porte de sortie en me faisant un signe de la main, murmurant un « A bientôt ». Je jetai un rapide coup d'œil vers mon téléphone professionnel, car j'avais deux téléphones ; je ne voulais pas mélanger mes deux vies. L'appareil m'indiqua que c'était Séréna qui m'appelait.

Séréna était la directrice de ce que j'appelais « l'entreprise à mec ». En réalité, c'était une agence de gigolo de luxe. Elle m'avait recruté alors que je déambulais dans la rue à la recherche d'une cliente car avant j'étais un particulier, ce qui me plaisait car à ce moment là, je n'avais aucune contrainte. Seulement quand elle m'avait parlé des sommes que je pouvais récolter uniquement à baiser, j'avais vite changé d'avis car comme on dis « l'argent fait tourner la tête ».

J'avais donc accepté car j'avais besoin de plus de 8000 euros et les banquiers ne voulaient plus me faire de crédit, car je n'ai pas « une profession stable » selon leurs dires. Bien que je me suis évertué à leur prouver par A + B qu'il y aura toujours des filles qui payeront pour s'envoyer en l'air, ça n'a pas fonctionné.

Depuis le jour où j'ai accepté je passais mes journées à baiser des femmes sans aucun sentiment, donc pour réussir à réveiller mon pénis, les petites pilules bleues étaient mes meilleures amies. Il y avait des jours où tous mes membres étaient ankylosées, à force de faire des positions plus folles les unes que les autres pour satisfaire les désirs de mes clientes. Je ne pouvais alors pas travailler, car j'avais besoin de récupérer.

C'était à ce moment précis que j'avais décidé de faire du sport intensivement, ce qui me permettait de faire d'une pierre deux coups ; pouvoir travailler plus et donc gagner plus, mais également devenir plus attirant ; ce qui me rapporterait plus de clientèle.

Je ressentais beaucoup de sentiment différents lors de mes différents rendez-vous, selon le profil des femmes qui utilisaient mes services. Cela pouvait aller du dégoût pour le corps des vieilles femmes riches mais également de la pitié pour des femmes mariées avec enfants dont le mari ne les touchaient plus mais qui étaient pleins aux as.

Je décidai alors de répondre à ma patronne :

« Oui Séréna ?

- J'ai la confirmation de Cartier pour ce soir !

- Hein ? C'est qui lui ? Eh ! Eh ! Je prends pas de rendez-vous avec des garçons, je te l'ai déjà dis !

- Mais n'importe quoi ! Pouffa-t-elle avant de reprendre : C'est le directeur du « Black Opium » ce soir nous y allons ! Tu regardes ta boite mail des fois ?

- Oh merde j'y pense jamais à regarder, je reçois trop de pub et de spams !

- Bon je t'explique : ce soir j'ai privatisé le cabaret pour qu'on dîne là-bas, qu'on regarde le spectacle et ce soir il y a un petit extra !

- Et en quel honneur ? Et c'est quoi cette extra ?

- C'est une soirée pour récompenser les meilleurs garçons de l'agence. L'extra c'est que vous allez devoir noter une fille qui fera pour la première fois son numéro de pole dance alors à ce soir 20 heures mon chou !

- Oui c'est ça à ce soir. Répondis je d'une voix lascive dû à ce surnom qu'elle avait la salle manie de me donner. »

Bien au contraire de ce que l'on pouvait penser, j'étais loin d'être fier de moi d'être compté parmi « les meilleurs garçons de l'agence » comme elle disait car cela me montrait encore une fois que j'étais incapable d'avoir un poste qui me rapporterait suffisamment et que j'étais obligé de vendre mon corps pour pouvoir payer.

Je connaissais bien le cabaret Black Opium car c'est là-bas que Séréna insistait lourdement pour que l'on emmène nos clientes avant de passer à l'étape supérieure et donc de faire ce pourquoi j'étais payé. Cela ne me déplaisait pas forcément puisqu'il me permettait de me rincer l'œil sur des filles qui m'attiraient car elles ont des corps musclés à force de danser et de faire quelques acrobaties.

Mais comme cela faisait que quelques mois que j'exerçais cette nouvelle profession dans l'entreprise de Séréna, je ne savais pas qu'elle organisait ce genre de soirée sans clientes, juste pour récompenser ses meilleurs travailleurs.

La seule chose qui me faisait bizarre était de devoir noter une fille, comme si c'était du bétail ou un objet mais bon si je ne voulais pas me faire virer de l'agence, j'avais tout intérêt à accepter et à considérer cette fille comme un objet.

Dans ce métier, je croisais bon nombre d'autres garçons qui pour ne pas entretenir de relation amoureuse, s'étaient forgés un cœur de pierre et traitaient les filles comme de simples objets. Il fallait à mon tour que je perde toute sensibilité envers la gente féminine si je ne voulais pas perdre mon travail.

Il fallait que je me forge une carapace et que j'endurcisse mon cœur.

ConvoitiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant