Réveil - Eden

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« AAAAHHHHHHH !!! », ce cri perçant m'avait réveillé alors que je dormais profondément. Ce cri effroyable venait du salon où j'avais étalé la strip teaseuse, ah non la danseuse pardon, la veille.

Elle m'avait littéralement crier dessus mais également plaqué contre le mur avec une force dont on ne soupçonne pas l'existence vu son petit gabarit.

Mais après s'être vidée de toutes ses forces à m'avoir crié dessus, madame s'est effondrée dans mes bras. J'accourrai alors dans le salon et vis l'air surpris qu'elle avait sur le visage. Je lui demandai la seule chose qui me vint a l'esprit « T'as vu un fantôme ? T'es blanche comme un cachet d'aspirine chérie ! ». Et avec toujours ce même air elle me demanda « T'es qui ? » puis elle semblait ce souvenir car je crus que ses yeux allaient sortir de leurs orbites, elle changea radicalement de couleur et vira au rouge écarlate.

Devant ce spectacle je ne pus m'empêcher de sourire puis de partir dans un fou rire incontrôlable à en avoir des crampes au ventre, mais visiblement elle ne partagea pas mon éclat de rire :

« Oh non me dit pas que c'est toi le con d'hier quand même ?!

- Si tu parles de celui qui t'as confondu avec une strip teaseuse et sur qui tu t'es littéralement effondrée car tu n'as pas pu résister à son charme, oui c'est moi le con ! Répondis-je avec un sourire.

- Oh non non c'est pas possible ! Qu'est ce que je fais là ? Reprit-elle totalement paniquée en regardant tout autour d'elle.

- Eh bien c'est chez moi et comme je suis super gentil, je n'ai pas laissé ton corps inerte sur le trottoir devant le cabaret alors je t'ai rapporté chez moi. Tu devrais me remercier d'ailleurs mais en attendant que tu reprennes tes esprits je vais préparer le déjeuner.

- Hors de question que je déjeune chez toi mon petit gars !

- C'est ce qu'on verra et au passage le con s'appelle Éden et toi c'est quoi ton prénom petit fille chétive ?

- D'une je suis pas chétive et de deux je m'appelle Kendra ! Dit-elle d'un ton glacial avant de se lever. »

Visiblement elle n'était pas encore tout à fait remise de son malaise d'hier car lorsqu'elle se leva précipitamment, elle se prit la tête entre les mains et ses jambes flageolèrent. Elle se ravisa donc et se rassit sur le canapé sur lequel elle avait dormi après que je me sois assuré qu'elle n'était pas blessée, mais surtout qu'elle était en vie et qu'elle dormait juste.

Bien que je pensais qu'elle avait compris qu'il fallait qu'elle mange avant de repartir, je partis en direction de la cuisine en lui disant « J'ai compris, deux cachets de la couleur dont tu étais tout à l'heure ! ». Mais alors que j'étais dans la cuisine, je l'entendis se diriger vers la porte d'entrée, je couru alors en direction de la porte d'entrée.

Je me plaquai contre la porte, formant une croix avec mon corps avant de fermer la porte puis de retirer les clés et de les cacher dans la poche arrière de mon jean puis ajouter « Oh moins ici je suis sûre que tu ne viendra pas les chercher ! ».

Contrainte par mon geste, elle se dirigea vers la cuisine où elle s'asseyait toute intimidée, ce qui lui donner un certain charme. Elle était assez petite ne dépassant pas le mètre soixante, mais le t-shirt qu'elle portait laissait apercevoir sa musculature que je n'avais pas remarquer lors de son numéro.

Lorsqu'elle tourna la tête pour regarder en face d'elle je pus l'observer de profil, ses cheveux bruns lisses retombaient le long de son dos en cascade, elle avait un nez parfait ; fin et légèrement courbé.

Sa tenue ne laissait rien transparaître du reste de son corps, ce qui me fit ressentir une certaine frustration. J'étais imbécile de ne pas l'avoir observé en détail lors de la soirée d'hier.

La sonnerie de mon téléphone professionnel retentit, je pris un rendez vous avec une de mes clientes devant elle, après tout elle était au courant de ma profession. Après avoir raccroché je la regardai, elle mangeait des céréales mécaniquement, comme un robot, elle semblait très pensive.

Mais lorsque son regard s'arrêta sur moi, elle prit un air furieux, attrapa toutes ses affaires et prit les clés de ma poche arrière et partit sans un mot. Je lui avais quand même évité de passer une nuit dehors seule dans le froid, j'avais pris soin d'elle et c'est comme cela qu'elle me remerciait. Elle était un peu culottée cette fille là.

Cela m'avait procuré un entraînement de plus pour m'endurcir et j'avais pu en retirer une leçon : « Donner sans rien attendre en retour ».

De nouveau mon téléphone sonna seulement c'était le personnel je jetai un rapide coup d'œil m'indiquant le prénom Nina... « Eh mer... credi ! ».

C'était une fille complètement folle, elle n'avait d'yeux que pour moi, à la base c'était une cliente et depuis quelques semaines elle avait développée une sorte d'obsession sur moi. Parfois quand je la voyait car elle prenait rendez vous avec moi, elle me parlait de mariage et d'enfants, ce qui me faisait éclater de rire à chaque fois et elle ne comprenait pas pourquoi. Mais le plus énervant pour ma part c'était que des fois elle essayait de m'annuler des rendez vous ou encore elle me suivait.

Malheureusement je ne pouvais pas pas porter plainte contre elle car c'était une de mes plus grosses clientes et avec la somme que j'avais à payer chaque mois et que je cumulais crédit sur crédit, je ne pouvais pas me le permettre. D'ailleurs je ne savais même pas comment elle s'était procurée mon numéro de téléphone personnel.

Je me rendis alors en début d'après midi à mon rendez vous sans aucune envie, juste attiré par l'argent et le potentiel pourboire que j'allais pouvoir récolter. Ma cliente était une cliente de celles que j'appelle « les régulières » c'est à dire qu'elles sont très réglées dans leurs rendez vous ; celle ci prenait rendez vous au milieu de chaque mois et elle voulait toujours la même prestation. Des fois j'avais l'impression d'être le boulanger du village qui connaissait bien sa clientèle et qui pouvait dire : « Comme d'habitude ? ».

A la sortie de mon rendez vous avec la cliente régulière, Séréna m'appela :

« Bonjour mon chou !

- Ouais ouais qu'est ce que tu veux ?

- Tu es libre ce soir ?

- Comme toujours Séréna...

- Ah c'est ce que j'aime entendre !

- Oui je sais. Répondis-je blasé par ses paroles.

- Très bien donc tu rejoins la fille au cabaret comme d'habitude, bosse bien mon chou.

- Ok. Répliquai-je avant de raccrocher. »

Soudain une idée me vint, juste pour me venger de Kendra qui ne m'avait même pas dis merci avant de partir comme une furie de chez moi, je riais tout seul dans la rue de mon plan machiavélique.

Je me rendis donc chez moi pour me préparer de ma tenue habituelle ; un ensemble de costume assez classe pour essayer de donner bonne impression à mes clientes. Séréna nous achetait parfois des tenues car elle avait des contacts dans des boutiques de luxe. Bien qu'elle m'énervait la plupart du temps je ne pouvais pas nier qu'elle s'occupait bien de nous.

ConvoitiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant