Quelle ne fut pas ma stupeur en entendant la voix de Kendra. Dans un élan de surprise je me retournai brusquement faisant valser au passage le vase rempli de fleurs aux couleurs de Noël que je venais d'apporter à mon père.
Celui-ci ne comprenait pas ce qui se passait.
— On m'explique les jeunes ? demanda-il d'une voix moqueuse.
Je ne voulais pas lui répondre tout de suite, je lui demandai de nous excuser et je pris Kendra par le bras qui semblait ne pas avoir décoléré de cette fameuse soirée, puisque dans un mouvement violent elle se dégagea de mon emprise.
Je fermai la porte de la chambre et nous nous mettions légèrement à l'écart pour essayer d'entamer une discussion.
Elle n'avait pas l'air à l'aise, je n'avais qu'une envie c'était de la prendre dans mes bras et lui dire que tout se passerait bien mais malheureusement cela ne se passa pas comme je l'aurai voulu.
— Qu'est-ce que tu fais là Éden ? Tu me suis, pas vrai ? me demanda-t-elle d'un ton à vous faire froid dans le dos.
— Non pas du tout,c'est mon père qui est dans cette chambre...
— Pourquoi ?
— Je suis désolé je ne veux pas en parler, c'est trop intime pour moi. Je n'aime pas me livrer et montrer mes faiblesses, dis-je en détournant les yeux de son visage.
— Alors là, c'est la meilleure ! s'écria-t-elle, élevant les bras en l'air, faisant se retourner au passage les infirmières présentes dans le couloir qui nous lancèrent un regard noir pour nous faire comprendre de nous taire.
— Pardon ? repris-je d'un air étonné qui visiblement ne plu pas tellement à ma danseuse.
— Moi, je te raconte mon plus gros secret, ce qui a ruiné ma vie et toi tu n'as même pas le courage de me dire ce pourquoi ton père est hospitalisé ! C'est l'hôpital qui se fout de la charité !
C'est sur ces mots que Kendra partit dans la direction opposée d'un pas décidé. Moi, j'étais resté comme un con, à espérer quoi ? Qu'elle se retourne et me saute dans les bras ?
Ces dernières paroles résonnaient en moi, tout prenait sens, c'était ridicule de lui avoir dis cela alors qu'elle s'était confiée à moi quelques semaines auparavant.
Après cet échange court mais vif, je n'avais pas la force de rattraper Kendra et de l'affronter en face, j'étais un lâche en mon for intérieur malgré ma carrure d'athlète olympique.
Je passai ensuite le reste de la soirée avec mon père, mais avant qu'il ne dise quoi que ce soit je l'avertis.
— S'il te plaît,ne t'occupe pas de ce qui vient de se passer !
— Désolé, mais c'est déjà fait, dit-il avec un sourire ravi que je ne lui connaissais pas.
— Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Comment ça c'est déjà fait ? répondis-je interloqué.
— Tu sais tu penses être rusé, mais je le suis bien plus que toi mon fils !
— Je suppose que tu veux tout savoir alors ? répliquais-je d'un ton désespéré.
J'entamais donc la longue histoire de ma rencontre avec cette belle poleuse toujours en prétextant mon métier de commercial. Mon père semblait apprécier mon récit jusqu'à notre récente coupure.
— Ah ben bravo ! Je te reconnais bien là pour les conneries toi ! J'espère que tu comptes la recontacter pour tout lui dire ! Allez file maintenant, ton vieux père est fatigué.
Je me sentais mal à l'évocation de sa maladie qui le détruisait un peu plus chaque jour bien que devant moi il faisait bonne figure. Il me fallait à tout prix plus d'argent pour pouvoir le faire transférer dans la meilleure clinique du monde, en Suisse, et enfin guérir.
En rentrant chez moi, je ne pus m'empêcher d'appeler Kendra malgré l'heure, mais comme je m'en doutais je tombais sur le répondeur.
Je pris mon courage à deux mains et je rappelais Kendra dans le but de laisser un message tout en me remémorant les paroles de mon père : « Oui...Euh... Kendra ». Je pris une grande inspiration comme pour chasser toutes mes peurs avant de me lancer.
— Je m'excuse pour tout, j'ai découvert le pourquoi de ton malaise lors de notre soirée. Après je ne t'ai plus contacté pour que tu essayes d'oublier tout cela et je me doutais que tu ne voulais plus entendre parler de moi. Ce soir, je suis prêt à tout t'expliquer sur mon père, si tu le veux.
Je raccrochais sans autre indication, c'était à elle de méditer et de savoir quoi faire, je n'étais pas le genre de personne à forcer la main des autres.
Vers quatre heures du matin, le téléphone se mit à sonner, je ne me rappelais pas avoir mis d'alarme à cette heure-ci... Kendra. Son prénom s'affichait sur mon téléphone, c'était elle ! Je mis tellement de temps à réaliser que je décrochais in extremis, à la dernière sonnerie.
— Oui ? répondis-je d'une voix à la fois endormie et excitée.
— Si tu veux vraiment me voir et tout me raconter sans omettre aucun détail, rejoins-moi de suite au bar « La nuit ».
Puis elle raccrocha, décidément elle avait un sacré caractère ma poleuse ! Je ne mis que quelques secondes à trouver l'adresse de ce bar, j'étais décidé à tout lui dire et tellement reconnaissant qu'elle me laisse encore une chance après ce que je lui avais fais.
Je n'étais plus qu'à quelques mètres du rare bar ouvert à cette heure-ci quand j'aperçus la silhouette de Kendra au loin. Lorsqu'elle se retourna, elle lâcha un bruit de stupéfaction, puis un fou rire s'ensuivit. Bon c'est vrai que j'étais tellement pressé que je ne m'étais pas changé. J'étais toujours en pyjama, mais après tout je n'étais pas risible au contraire, j'étais même plutôt sexy dans mon pyjama tout défraîchi.
Je ne pus m'empêcher de rigoler à mon tour tant la situation était spéciale. Elle était censée être en colère et au lieu de ça elle se foutait de moi ouvertement. Ce rire... C'était l'une des rares choses qui me mettait le sourire et qui était tellement contagieux que même si vous ne savez pas pourquoi la personne rit, vous ne pouvez vous empêcher de le faire à votre tour. Des rires comme il en existe très peu, mais des Kendra il y en avait qu'une dans ma vie et c'était celle qui était devant moi tout en se tenant le ventre tellement elle rigolait.
Elle se reprit un peu plus tard, car elle aurait pu vite avoir des reproches de la part des riverains vu l'heure qu'il était...
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Convoitise
RomanceDeux univers opposés : l'un dans la séduction et l'autre dans le sexe. Deux personnages : Kendra et Éden. Deux passés : l'un violent, l'autre traumatisé. Un point commun : ils sont convoités. Mais une seule question : Sont-ils compatibles ?