Rapprochement - Eden

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Elle me dévisagea, sans doute à la recherche de la moindre note d'ironie ou de sarcasme, mais au lieu de cela, elle se perdit dans mes yeux et, sans m'en rendre compte, mon visage se rapprochait de plus enplus du sien, comme deux aimants.

Cependant elle se mit à secouer la tête, comme pour reprendre ses esprits, tout en déclarant :

- Je te ferais honte si je venais, de plus ce soir normalement j'ai un spectacle à assurer.

- Pardon, excuse-moi ? En quoi tu me ferais honte ?

- Regarde mon physique, je ne suis pas sortable comparé aux filles avec qui tu sors d'habitude, je ne leur arrive pas à la cheville. Dit-elle en baissant les yeux et en jouant nerveusement avec ses doigts.

- C'est la dernière fois que tu dis ça ! Kendra, ouvre les yeux : tu es d'une rare splendeur. Non tu me ferais pas honte, au contraire, tu m'honorerais par ta présence et tous mes potes baveraient sur toi mais promis je te protégerais, compte sur moi. Répliquais-je en lui assénant un coup de coude en espérant la détendre.

- Pas besoin de toi Éden, je me défendrai seule merci. Répondit-elle d'un sourire malicieux tout en me poussant.

Seulement étant resté à genoux, et ayant un équilibre autant dire pitoyable, je me mis à basculer en arrière tout en me rattrapant à ce que j'avais sous la main, c'est-à-dire les bras de ma danseuse.

Allongé par terre, Kendra était sur moi quand je compris le sens de sa dernière phrase ; elle avait accepté mon invitation !

Pour la remercier comme il se devait et lui exprimer ma gratitude, je la serrais dans mes bras. Elle fut surprise par mon geste et poussa un « Oh ! » de surprise, mais à ma grande stupeur elle ne me rejeta pas et me rendit même mon étreinte.

- Par contre Éden, il faut que je passe chez moi me préparer, je ne vais pas sortir comme ça ! Reprit-elle.

- Oui bien sûr ma belle, je t'emmène, comme ça ce seras l'occasion pour moi de découvrir ton chez toi et pourquoi pas emménager ? Répliquais-je tout en gardant mon sérieux.

Elle fit de gros yeux ronds et se mit à rougir tout en reprenant son geste nerveux de jouer avec ses doigts. Sentant le malaise qui s'installait entre nous à cause de mes stupides blagues et de mon humour plus que foireux, je décidais de découvrir si ma danseuse était chatouilleuse en faisant courir mes doigts le long de ses hanches, la partie la plus sensible pour cet effet.

- Mais je rigole voyons ! Je ne suis pas comme ça. Dis-je pour m'expliquer tout en continuant mon geste qui me permettait d'entendre son rire.

Ce rire, doux et mélodieux à la fois, j'aimerais tellement l'enregistrer et que cela devienne mon réveil, car c'est avec ce son que je veux me réveiller chaque jour de ma vie.

J'étais assis sur son canapé, qui devait aussi servir de lit parfois au vu de l'usure, en attendant que ma belle se prépare. Ce qui me faisait plaisir en réfléchissant c'est que premièrement elle ait accepté,ce qui est déjà beaucoup, mais aussi qu'elle avait du annuler son travail de ce soir au cabaret et moi... Merde ! J'avais une cliente régulière ce soir, tant pis j'annule, avec un mensonge ça devrait passer en espérant que madame ne se soit pas invitée elle aussi a la même soirée que nous.

Il était aux alentours de 21 heures lorsque madame décida enfin à se montrer, elle était ravissante, un rayon de soleil dans la nuit qui était déjà tombée depuis plusieurs minutes en cette période d'hiver.

Alors que nous arrivions près de l'endroit prévu, je trouvais une place pas trop loin pour que ma petite princesse n'est pas trop mal aux pieds, vu les talons vertigineux qu'elle avait sortis ce soir, mais elle pouvait se le permettre étant assez petite et avec des jambes magnifiquement taillées. Des jambes, pas celles des mannequins non, mais celle avec quelques rondeurs qui vous donne envie d'embrasser tout l'intérieur jusqu'à son bouton de désir.

En même temps que je divaguais, j'effectuais un parfait créneau entre deux bolides de luxe, le genre de voiture où t'as pas intérêt à faire une éraflure ou tu es bon pour vendre ta maison pour payer les réparations.

C'est alors que j'entendis le petit bout de femme à côté de moi taper dans ses mains, je me retournais vers elle, surpris, en attendant une explication qu'elle me donna rapidement avec le sourire tout en riant :

- Bravo ! Tu es trop fort, si ça avait était moi au volant j'aurai cherché une place en marche avant pour ne pas me compliquer la vie !

- Ah tu es une piètre conductrice ?

- Oh que oui et en plus de ça j'en ai horreur !

- Oui donc tu es vraiment une petite princesse qui veut se promener sans toucher au volant, c'est ça ?

- Exactement ou un peu plus simple je prends les transports en commun. Répondit-elle en me lançant un clin d'œil complice tout en descendant de ma voiture.

Nous marchions côte à côte dans le silence, ce qui me surprit de la part de Kendra qui est de nature pipelette. Je me retournai sur son visage pour essayer de voir ce qui n'allait pas, mais ce fut tout le contraire ; elle se contentait de détailler l'immense maison et le terrain qui allait avec. Elle avait sur son visage cet air insouciant d'un enfant qui découvre un parc d'attraction.

Un sourire ébahit ornait à présent son visage lorsqu'elle découvrir les deux hommes en costumes qui s'apprêtaient à prendre nos manteaux.

Nous rentrons à l'intérieur de cette maison que je qualifierais plutôt de château, vu combien elle était démesurée. Il y avait une foule impressionnante, on jouait des coudes pour pouvoir se rendre dans l'une des pièces principales.

Je voyais tous les regards qui glissaient sur ma belle Kendra, alors je ne sais pas pourquoi mais je ressentis aussitôt la jalousie monter en moi. J'avais du mal à accepter qu'un autre que moi puisse admirer ses courbes avantageuses.

Alors ni une ni deux je pris Kendra par la main. Elle eut d'abord un mouvement de recul qui me fit peur, mais lorsqu'elle comprit que je voulais passer devant pour nous faire de la place, elle n'hésita pas et empoigna ma main. Une douce chaleur m'envahit ; je compris qu'elle était stressée car elle avait la main moite.

Je l'entraînais dans la foule, derrière moi, toujours avec sa main dans la mienne. Je sentis alors les regards des hommes alentours, tous envieux de me voir avec elle. Cela me faisait plaisir de les narguer, c'était comme si ; pour quelques instants Kendra m'appartenait.

Alors que je présentais Kendra à plusieurs de mes connaissances pour qu'elle se sente plus à l'aise au milieu de tout ce monde, j'aperçus au loin un de mes meilleurs amis qui, j'en suis sûr, apprécierai Kendra.

J'invitais alors celle-ci à me suivre pour que je la présente, mais plus on avançait plus ma poleuse devenait bizarre, elle ne tenait plus en place, me serrait la main tout en ne cessant de dévisager mon ami.

D'un seul coup Kendra s'arrêta brutalement en plein milieu de la pièce à seulement quelques mètres de mon ami. Son visage se blanchit en un instant, son visage se mit à pâlir brusquement, des larmes firent irruption sur ces joues et Kendra s'effondra au sol.

Ne sachant que faire dans la panique je demandais de l'aide à mon ami :« Dimitri vient m'aid... ».

À l'annonce de son prénom, je compris.

ConvoitiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant