Chapitre 11 - Maîtresse et Fils

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Dans le chapitre précédent :

Adonis prit les bagues et me demanda ma main. Je la tendis, hésitante, sachant qu'après nous serions officiellement mariés pour lui. J'espérai encore qu'un événement ne vienne perturber la cérémonie. Mais rien ne se passa quand l'anneau glissa à mon doigt. Je pris sa bague et la mis à son annulaire gauche. J'avoue que je savourais le contact avec ses doigts rêches, mais chaleureux.

Après cela, il mit la lame de l'épée vers le bas et tint l'arme par la poignée. Il m'intima de faire de même. Je posai doucement ma main sur la poignée en dessous de la sienne, mais il descendit sa main pour recouvrir la mienne. Je me sentis embarrassée en un instant. C'était presque stupide d'être autant touchée par un simple contact. Mais mon cœur avait décidé de palpiter à vive allure mêlant confusion, appréhension, stress et excitation. Je ne savais pas quelle émotion dominait tellement elle se confondait dans un tumulte infernal.

Mais une pensée ressortait avec certitude, j'étais mariée... et quelque avait changé en moi.

***

Après cette cérémonie pour le moins étrange, un repas devait être fêté. Et je devais bien sûr y assister. Assise près de mon mari, je restais en ce lieu festif. Des centaines de personnes, peut-être plus, étaient installées à table. J'étais avec Adonis à mes côtés en haut de l'estrade de la salle du trône aménagée tandis qu'en bas des dizaines de marches se trouvaient les membres du château dévorant entre joie et rires les mets déposés par les cuisiniers.

Heureusement, les plats semblaient similaires à notre temps, avec de la viande, du pain et des blés. Vu la quantité impressionnante de nourriture, je mangeai avec lenteur pour pouvoir tout caser dans mon pauvre estomac. D'autres personnes comme Adélaïde, qui s'était rapidement rétablie, Amédée et Claire étaient à notre table aussi. Je lançai de nombreux coups d'oeil à mon amie assise devant vers la droite. Celle-ci dégustait silencieusement tandis qu'Amédé, en face de moi, parlait et parlait. Je ne le croyais pas si bavard, mais la langue s'est déliée une fois de retour chez lui.

« Alors vous savez vous battre ? demanda-t-il en me regardant.

– Je connais le corps humain et ses points faibles, répliquai-je tout en ne répondant pas entièrement à sa question.

– Vous avez quand même terrassé Adélaïde. C'était impressionnant !

– Je n'ai rien fait que couper sa respiration pendant un temps. Il n'y avait rien d'impressionnant à mes coups. Elle ne faisait que les parer. Il n'y avait aucune volonté de sa part de me tuer, elle voulait juste voir ce que je pouvais faire... dis-je avec une pointe d'amertume. Une belle manipulation de votre part, mais je ne peux nier que c'était un bon test d'aptitude...

– Comment avez-vous su ? questionna Adélaïde bouche bée, et elle n'était pas la seule, car toute la rangée me fixait avec curiosité et surprise.

– Adélaïde, vous m'auriez tué si vous le vouliez. Vos muscles ne sont pas là pour faire jolie. Et je le sais très bien.

– Mais... »

Un cri l'empêcha de finir sa phrase. Je regardais en direction et vis un enfant face contre terre. Les hommes et femmes autour du petit éclatèrent de rire alors que je fronçais les sourcils. Je m'inquiétais. Le brave petit se releva puis fit un grand sourire. Il courut de nouveau en direction d'Adonis, mais ces paroles me glaçèrent un instant.

« Père ! »

Le petit homme accourut jusqu'aux jambes de mon mari. Celui-ci éclata de rire en le soulevant de terre. Il le fit voler avant d'embrasser son front. La joie irradiait ses traits même avec ce masque. Je restai figée à contempler cet homme et son enfant. C'était la première fois qu'il riait. La première fois que je l'entendais rire et ce n'était pas pour moi. Je digérai rapidement cette jalousie et les observai.

Les Changeurs de Destins - Le Royaume d'HéliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant