Chapitre 3

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Ce matin, elle était en classe avec moi, mais elle m'ignorait. C'était comme si je ne l'avais pas vu non plus. J'ai fais ce que me demandait le professeur : je me suis tus et j'ai thinké in English. Seulement déjà que penser en français était difficile, en Anglais ça l'était encore plus. Cinq minutes plus tard il nous a demandé à quoi nous avions pensé. Et c'était magique, car inconsciemment, nous avions parlé en anglais. Et pour la première fois, je me suis senti revivre. Même si mon anglais était tout aussi médiocre, je m'étais pris au jeu, et je ne cherchai pas des mots pour expliquer ceci, non je parler en anglais de ce que j'avais pensé. J'aimais bien ce professeur, et ses méthodes. Je fus étonné de moi-même, et tout le monde était étonné de soi-même. A la fin du cours, je suis sorti et une voix m'a chuchoté à l'oreille un « désolé » si fragile et j'ai tout de suite reconnu qui était-ce. Et je le savais. Mais pourquoi c'était elle excusée. De quoi ? Puis j'ai arrêté de penser et j'ai voulu aller vers elle. Lui parlai. Mais le temps de ma réflexion, elle n'était plus là, elle était déjà partit.

Et puis, j'ai décidé de m'évader, comme ma mère l'a fait. Et je l'ai fait. Je suis parti, j'ai aussi séché des cours. Mais je l'ai fait pour mon « bien-être ». J'ai trouvé que cela ferait une bonne excuse. Je pourrais toujours raconté que je n'allais pas bien à cause du divorce de mes parents, du manque affectif. Même si cela était totalement faux. Donc, je suis parti. Je suis parti au parc, j'ai pris mon téléphone, mes écouteurs. Et j'ai couru. Je courais. J'ai pris le bus, et je suis parti dans une direction inconnue. Sauf que cela ne s'est pas passé comme prévu. Je n'avais plus de batterie à mon arrivée. J'étais à Bordeaux. Il était déjà près de dix-huit heures. Heure où ma mère s'apercevrait de mon absence et, même lorsqu'elle était encore en dépression, elle guettait mon arrivée. Et ce soir là, j'imaginais qu'elle avait du paniquer et appeler les flics. Mais je m'en fichais. Pour une fois je m'en fichais. Ainsi je continuai ma balade et je fus arrivé à un vieux skate park. Il y avait trois personnes, je pris peur. Et je me suis questionné sur ce que j'avais fais. J'ai eu peur, encore et encore, j'étais de plus en plus paniqué, je tournais sur moi-même. Et c'est là, juste devant moi, sur un banc, que je vis une femme. J'avais pleuré alors les larmes brouillaient ma vue. Elle était brune, devait avoir une vingtaine d'années à peine. Lorsqu'elle m'eut vu, elle s'est tout de suite occupée de moi. Et à partir de ce moment là, je n'ai plus rien compris.

Je me suis réveillé sur un lit. Lit d'hôtel. Je me suis levé et quelqu'un m'interpella :

« Hey, tu as bien dormi ? Comment vas-tu ? .J'avais les souvenirs brouillés. Je ne me rappelais plus bien de la veille.

-Euh, oui, qui êtes vous ?

-Je suis France. Je t'ai vu tu étais gelé devant moi. Puis tu t'es assis, tu à commencé à te lamenter, à pleurer puis tu t'es endormi contre moi. En quelques secondes. Et je ne voulais pas te laissé là dehors, je ne voulais pas non plus te faire dormir dans mon camping car. Alors je t'ai payé une chambre d'hôtel, et ce matin je suis venu te rendre visite, pour voir comment tu allais.

-Et, euh, qu'est ce que j'ai dis ?

-Tu n'as pas besoin de savoir, tu étais mal en point et très fatigué, m'expliqua-t-elle.

-Est-ce que je vous dois quelque chose ?

-Non, enfin pas d'argent. J'aimerais juste que tu me dises où tu habites pour que je puisse te ramener chez toi. Pas moi mais un chauffeur de bus.

-NON non s'il vous plait, non, bégayai-je.

-Pourquoi, tu es obligé, tu es mineur, enfin sur ce qu'il y a écrit sur ton passeport, me dit-elle en me montrant ce dernier.

-D'où vous avez ceci, rendez me le de suite !

-Je te rappelle que je t'ai aidé. Je vais te le rendre, mais s'il te plait, explique moi ce pourquoi tu as atterri ici.

-Parce que je voulais partir prendre l'air et me changer les idées.

-Hum hum, tu es sur ? Parce que partir à deux cent kilomètres de chez soi ça fait loin tout de même.

-Bah, je voulais juste partir tranquille...Je voulais m'échapper. Je voulais juste m'évader.

-Il y a bien mieux comme endroit pour s'évader, me chuchota-t-elle en me rendant mon passeport. »

Et puis elle est partit. Je ne l'ai plus jamais revu. Je ne savais que son prénom. Elle m'avait laissé un billet de dix euros avec un petit mot sur ma table de nuit où il y avait marqué : « Pour rentrer chez toi, prends soin de toi », signé France. De l'autre côté, c'était écrit « suis tes rêves, pars, mais fais le bien ». Je ne savais pas quoi penser d'elle. J'avais l'impression d'être dans un rêve : tout était si bizarre, si irréel. Et pourtant c'était vrai.

Je suis sorti de ma chambre, descendu par les escaliers car l'ascenseur était en panne. Seulement j'étais au dernier étage. Peut-être l'avait-elle fait pour me donner encore une leçon de morale. J'avais trop d'idées en tête, je ne savais plus comment réagir. Si je devais me lamenté encore sur ma vie ou écouter cette inconnue. Reviens à la réalité bon sang ! Elle t'a juste payé une chambre à coucher. Si ça se trouve, elle t'a juste embrouillé et elle a tout inventé.

Sauf que c'était impossible, car en saluant l'hôtelier après lui avoir rendu les clefs, il m'a répondu : Au revoir et bonne soirée Mr Siller. Et Siller n'était pas mon nom, mais peut-être bien celui de France.

Je rentrai alors chez moi. Et ma mère, lorsqu'elle m'eut vu, n'eut aucune réaction. Ni une engueulade, ni un gros soulagement. Je lui ai demandé si elle ne s'était pas inquiétée de mon absence. Et elle m'a répondu que j'avais le droit de prendre l'air, de partir, et qu'elle ne s'inquiètera qu'au bout d'une semaine d'absence. Alors, pour une fois qu'elle m'avait fait confiance, je lui ai rendu la mise. Et je lui ai tout raconté. Fin, pas l'épisode du matin car cela me paraissait trop suspect. Et elle m'a demandai :

« Combien la chambre d'hôtel et le bus coutaient ? ».

J'étais tellement surpris de la question. Alors j'ai refusé son « offre ». Je n'avais aucune envie que ma mère paye mes conneries.

Le soir, je n'ai pas dormi. J'ai repensé à tout ça. Je me suis posé beaucoup trop de questions. Alors j'ai décidé de me lever et de faire quelque chose. Mais quelque chose de bien cette fois ci. J'ai travaillé, et j'ai lu. Et j'ai travaillé, puis essayé de dormir mais rien n'y faisait. Et j'ai lu. Je lisais un livre de cours sur la guerre. Et ça ne m'intéressait pas plus que ça, alors j'ai fais un tour dans le grenier, en quête d'un livre qui pourrait peut être me plaire. J'ai fais attention à ne pas faire de bruit. J'étais tellement fatigué que je ne marchai même plus droit. J'ai allumé la lumière, et j'essayai de me frayer un passage au milieu des toiles d'araignées. Je suis arrivé près de la bibliothèque de la maison, et j'ai cherché un livre pour la première fois depuis un long moment. Puis j'ai trouvé ce vieux livre intitulée : « Sur la route ». J'en n'en avais jamais entendu parlais. Et pour la première fois, je me suis totalement plongé dans un livre, dans ce livre... 

Elliot and nobodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant