Chapitre 8

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J'étais arrivé devant ce champ immense et vide de population. Je ne savais pas où j'étais et je ne cherchai pas plus loin : je me posai alors. Je n'avais jamais vu de paysage aussi beau. La vue était magnifique, il y avait d'un côté la mer et le bruit des vagues pas loin, et au sud les Montagnes russes du parc d'attraction abandonné. J'avais l'impression d'avoir trouvé le paradis dont seul moi en avais trouvé l'adresse. J'avais alors décidé que ce serait mon coin, secret. Même si je doutais qu'il n'y avait réellement personne d'autre, j'y prenais cœur à cet endroit. C'était devenu mon repère, ma raison de vivre. J'avais pris seize putains d'années à trouver ça ! Et maintenant, pour le restant de ma vie, ce serait mon jardin secret ? Ce n'était pas trop beau pour être vrai ? Moi, Elliott, nul et sans avenir avait trouvé l'endroit le plus paisible et agréable de la terre, du monde, de la planète même !

Je me suis posais là pendant quelques minutes, quelques heures. Je pensais et pensais. Je n'arrêtais pas. Je me dirigeai alors vers ce vieux parc d'attraction abandonné. Il devait être bientôt vingt et une heure et le soleil allait se coucher.

Ma conscience me reprit à plusieurs reprises de ne pas faire de conneries, de ne pas monter sur cette putain de roue qui me faisait rêver. Mais j'ai quand même décidais de le faire. Je savais que ça pouvait me nuire. Je savais que c'était dangereux. Mais je savais surtout que j'en avais besoin à ce moment même : de liberté !

Et cette liberté, ce coin secret, tout ceci, à ce moment même, je me sentis revivre : les sentiments, les émotions, la vie ! Je revivais enfin. J'avais mon bonheur. J'avais trouvé un bonheur. Mon bonheur. Ma vie. Bref, j'aimais, je pleurais, et mes pensées retrouvaient leurs chemins respectifs. Je ne m'étais jamais senti aussi bien depuis....un long moment. Cette indescriptible sensation. Pense à la vie. C'est quoi la vie ? Non, ce ne sont pas des pensées. Non ce n'est pas juste « je pense donc je suis ». Non, la vie n'est pas l'être. La vie est le bonheur. La vie est faite d'émotions, de mal et de bien. Et le mal est là pour enrichir le bien. Le mal est là car il doit être présent. Aujourd'hui, je veux ma vie, j'ai besoin de ma liberté, et tout ça rend mon bonheur tellement.....

Seulement le bien ne peut être éternel. Le bien était là, quelques secondes auparavant mais c'est fini. Je dois reprendre conscience. Mais en faite, si ma conscience me supprime ma liberté, alors ma conscience est le mal ? Suis-je donc juste une forme de bonheur inconscient ? Le rêve est donc réalité, la vie est le rêve, ma vie est mon inconscient. Je peux donc la contrôlée ? Et si depuis le début je ne faisais que la contrôlée, inconsciemment ? Je ne fais que me faire du mal à moi-même. Pourquoi je ne vivrai pas tout simplement. La simplicité ? La simplicité ne rime-t-elle pas avec superficialité ?

Le bonheur n'est donc qu'un seul mot parmi le vrai bonheur. Le vrai bonheur serait donc la conscience de contrôlée son inconscience et le mal, sa conscience !

J'avais tout compris de la vie ! D'un seul coup ! Seulement, les mots ne se posaient, c'était indescriptible. C'était même plus que ça. Si, en faite je pouvais l'exprimer avec un seul mot. Un mot souvent mal utilisé, mal expliqué et surtout mal appliqué. Un mot qui pour moi, au moment même, signifiait enfin quelque chose. Je ne savais plus. Enfin si, je savais, seulement ma conscience ne voulait plus me laissé faire. J'avais déjà oublié cette sensation. Je m'étais perdu à nouveau. Engouffré dans ce dôme, dans cette restriction qu'est la société. J'avais perdu cette liberté. Car la liberté et tout. Mais elle n'est pas vraiment ce que vous croyais.

Dans la société, la liberté est l'égalité. Mais pour, la liberté devait être la vie. Pour moi, la liberté était la vie.

Je suis reparti, serein. Heureux. Surpris. Vivant. Je me suis rendu chez moi. Ma maison me rappelait tous ces mauvais souvenirs, mes prises de têtes avec ma mère, les disputes de mes parents. Que de mauvais souvenirs. J'avais encore une fois envie de partir, mais cette fois ci pour trouver un sentiment différent, une émotion tel que je l'avais goûté quelques minutes auparavant ; je n'avais que ça comme idées, partir, m'en aller, pour reconstruire une nouvelle vie, une vie qui me ressemblerait, qui me décrirait tel que je suis vraiment. J'avais envie, cette envie irrésistible de tout recommencer. De trouver des milliers et des milliers d'autres endroits secrets, de rencontrer de nouvelles personnes, enfin d'essayer car ma timidité me l'en empêcher. Et si justement je faisais face à mes peurs ? Si, juste une fois, je combattrais mes peurs ? Si j'y allais, tout simplement ? 

Elliot and nobodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant