Partie 15-2

8.7K 1.2K 150
                                    

Trois heures plus tard, si j'en croyais ce qu'affichait l'horloge de la bibliothèque, j'étais écroulée sur une table, au milieu d'un tas de livres qui m'avaient appris beaucoup de choses sans pourtant ne m'apporter aucune des réponses que j'attendais. J'avais perdu un temps fou à chercher le rayon regroupant les œuvres concernant la Mésopotamie avant de finalement mettre la main dessus. Sans électricité, les ordinateurs ne fonctionnaient pas et l'outil de recherche qui allait avec non plus, il n'y avait personne à l'accueil pour me renseigner ni aucune signalétique. De plus, la bibliothèque s'étendait sur trois étages, je m'estimais donc chanceuse d'être finalement parvenue à trouver le rayon sans y avoir passé la journée.

J'avais ramassé tous les bouquins présents sur l'étagère concernant l'époque qui m'intéressait et j'avais étalé le tout, en vrac, sur une table non loin de là pour commencer mon travail d'investigation.

Le lieu était désert. Visiblement, personne ne s'y était abrité après l'apparition de la barrière d'énergie. Il fallait croire qu'une bibliothèque était le dernier endroit où les gens envisageaient de s'installer. Si j'avais eu cette info plus tôt, je ne me serais pas contentée de mes planques dans les appartements désertés et je me serais précipitée ici, j'adorais être entourée de livres. Au moins ils m'évitaient de tourner en rond et me permettaient de m'évader un minimum. Ils me rendaient heureuse.

Même si ce n'était pas vraiment ce que je ressentais actuellement. J'étais épuisée, je me passai les mains sur les yeux et m'apprêtai à jeter l'éponge lorsque mon regard s'arrêta sur un livre enfoui sous une des piles qui se dressaient devant moi.

Je dus relire le titre trois fois pour être sûre qu'il ne s'agissait pas d'un mirage que mon esprit confus et surmené aurait inventé : « Gilgamesh, fils d'un Lilū et Dieu des enfers ».

Je dois sans doute être en train de rêver.

Mais non, le livre paraissait tout ce qu'il y avait de plus réel. Je me jetai sur lui et le reste de la pile s'écroula tandis que je le brandissais fièrement devant mes yeux. Comment avais-je pu le louper jusque là ? Alors qu'il était sous mon nez depuis le début.

Si je ne m'étais pas précipitée au départ, j'aurais sans doute fait davantage attention aux titres et je n'aurais pas perdu mon temps inutilement. Mais passons, j'allais enfin obtenir des réponses.

Si la fatigue n'avait pas pris possession de mon corps, je serais certainement en train de me trémousser dans une danse de la joie ridicule à l'heure actuelle. Je jubilai d'avance et sautillai sur ma chaise.

Mes deux paumes reposaient à plat sur la couverture et je tentai de calmer ma respiration et mon excitation avant de me décider à l'ouvrir. J'étais en même temps pressée et angoissée à l'idée de ce que j'allais y découvrir. Peut-être serais-je même déçue par ce que j'apprendrais ? Si cela se trouvait, le livre ne me donnerait aucune information sur l'identité de Lilū... d'ailleurs, je n'étais plus du tout sûre que ce soit un individu unique, le titre mentionnait « un Lilū »... L'usage de l'article indéfini n'était certainement pas anodin et suggérait qu'il y en avait d'autres...

Une chose est sûre, si tu ne l'ouvres pas, tu ne le sauras pas.

Je soufflai un bon coup et j'entamai ma lecture. L'heure des vérités avait sonné.

***

Je refermai le livre, le regard perdu dans le vide, mon cerveau en pleine ébullition. Une heure s'était écoulée et j'avais enfin la réponse à l'une des questions qui me hantaient depuis des jours. Je savais ce qu'était un Lilū, je connaissais désormais la nature de Keran et de Trevor.

Comme s'il pleuvait des anges (Édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant