Comme s'il pleuvait des anges (Édité)

Partie 21

Media : D.H.T. - Listen To Your Heart (slow vokal version)
La musique correspond bien à un passage un peu plus bas (j'indiquerai l'endroit où la lancer pour ceux qui le souhaitent).

Après m'avoir offert ce petit interlude récréatif, Trevor était reparti vaquer à ses occupations. J'avais profité de sa salle de surveillance pendant quelques heures, jouant aux voyeuses jusqu'à ce que ma conscience ne finisse par se rappeler à moi.

J'avais ainsi été témoin d'une nouvelle rencontre dépravée entre deux moustiques angéliques et trois de mes semblables. Une puissante envie de me défouler s'était alors emparée de tout mon être et j'étais redescendue dans le bunker, bien décidée à céder à mes pulsions meurtrières.

Keran n'était toujours pas rentré, et j'avais profité de l'absence des deux frères pour m'essayer à différentes techniques de combat sur ces affreux suceurs de sang. Il n'était pas question que je me retrouve face à l'un de ces indésirables sans un minimum d'entrainement.

J'avais mis la main sur une bouteille de Whisky qui trainait dans le coin et j'en avais bu quelques gorgées pour me donner du courage. Le breuvage était dégueulasse.

— En garde Moustillon ! défiai-je mon adversaire imaginaire.

J'avais trouvé dans un des tiroirs de la cuisine un ustensile dont j'ignorais le nom mais qui ressemblait à une énorme tapette à mouche, je m'en étais donc armée pour être en parfait accord avec mon rôle. Je la brandissais devant moi à la manière d'une épée.

Je courrais dans tous les sens, tournant sur moi-même et décochant les pires claques à des ennemis invisibles.

Je grimpai sur le bar de la cuisine américaine et sautai sur le sol dans une cabriole incertaine. Je retombai malgré tout sur mes deux jambes et, fière de ma prouesse, j'invectivai une nouvelle fois mon antagoniste moribond.

— Ah ah ! Tu fais moins le malin maintenant, carpette à plume !

— Mais enfin qu'est-ce que tu fabriques ?! me répondit ce dernier.

— Aaaaaaah ! hurlai-je.

Il n'était pas censé me répondre, il n'existait même pas.

Je me retournai, comprenant que la voix était venue de derrière mon dos, et me retrouvai face à un Keran atterré.

— Monsieur Sexy !

— Nae, qu'est-ce que tu fais ?

— Rien.

Je m'empressai de cacher derrière mon dos mon arme incongrue et tentait de prendre un air innocent.

Keran découvrit la bouteille de Whisky posée sur la table basse non loin de là et son commentaire ne se fit pas attendre.

— Est-ce que tu as bu ?

— Tas du pout ! protestai-je vivement.

— Quoi ?

— Tas... Heu... Pas. Du. Tout, articulai-je difficilement.

— Je ne comprends rien à ce que tu racontes. Combien de verres as-tu pris au juste ?

— Aucun ! Juste une ou trois gorgées. Et je n'y peux rien si je suis dysphasique.

Keran me regarda bizarrement et, après une courte pause, je repris pour alléger l'atmosphère :

— Tu sais que ceux qui ont inventé ce mot étaient des sadiques...

— Je suis d'ailleurs étonné que tu aies réussi à le prononcer sans te tromper, m'astiqua-t-il.