Nous étions restées longtemps comme ça, l'une sur l'autre, à nous embrasser, à nous câliner, à nous regarder..
D'ailleurs c'était toujours le cas, nous nous embrassions lorsque Joackim, Aron et Lenny rentrèrent dans la pièce. Joackim nous regardait avec une tête à la fois dépitée, étonnée et énervée. Lenny et Aron tournèrent tous les deux les talons pour redescendre.
Il fit quelque pas jusqu'au lit, il regardait fixement Josie. Il était en colère.
"-Sort Charlie, dépêche toi." Dit-il
Je me leva et je n'avais même pas fait quelques pas vers la porte que Josie m'attrapa violemment la main pour me faire rasseoir.
"-Elle reste ici! S'exclama Josie
-T'es qu'une sale pute Josie! Putain combien d'fois tu vas me le faire hein?! Julie, Anaïs et puis Charlie. T'es qu'une sale lesbienne en chaleur qui veut de la chatte a tout bout d'champs!"
Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait, mon crâne me lançait fort, très fort. J'avais mal.
Josie se leva et s'avança vers Joackim. Un bruit sourd retentit, j'ouvris les yeux. Joackim se tenait la joue. Elle venait de lui envoyer une claque en plein dans la figure.
"-Ce n'est ma faute si toutes les filles qui tu dragues ne veulent pas de toi et si elles préfèrent la lesbienne du groupe! Personne ne veut de toi car tu n'es qu'un gros connard sans coeur qui pense qu'à baiser! Tu te souviens pourquoi Julie est venue avec moi hein?! Parce que tu l'a baisé et tu t'es barré comme un enfoiré! Et tu es revenue vers elle une fois que moi je la voulais! T'es un enfoiré, un bon gros enculé. Lui lança Josie.
-Si ta mère verrait ce que tu es devenue Josie, une sale lèche-chatte, elle t'en voudrait beaucoup, moi j'en suis sûr."Joackim s'en alla, laissant Josie en pleurs toujours debout. Elle s'accroupit jusqu'au sol pour s'asseoir le dos collé au lit. Je m'assis en face d'elle. Je pris ses mains trempées dans les miennes. Elle me regarda, ses yeux étaient rouges désormais. Elle me prit dans ses bras, et me dit à l'oreille:
"Mes parents sont décédés. Mon père est mort d'une overdose, il buvait et se droguait beaucoup. Six mois après sa mort, ma mère s'est suicidée. Elle s'est pendu à ma balançoire. J'avais 10 ans. Je revenais d'un week-end chez mes grands-parents quand on l'a découverte. J'ai tout de suite compris ce qu'il s'était passé. Je la regardai accrochée a cette corde qui se balançait, le cou serré et le visage terne. Je vis avec mon oncle et ma tante maintenant. "
Ses larmes avaient trempées ma chemise. Elle se leva et s'assit sur le lit. Moi je suis restée à terre, je ne pouvais pas me relever, ma tête me faisait mal, elle était lourde et ça tournait tout autour de moi, je ferma les yeux et m'adossa au lit.
"-Tu montes pas?
Je ne répondis pas.
-Charlie?
Je tomba au sol.
-Putain Charlie! Ça va?!
J'entendais vaguement ce qu'elle disait. Elle se leva d'un bon et me tourna pour voir mon visage. Je sentais un liquide chaud couler sur ma bouche. Josie criait de l'aide, personne n'entendait, elle ouvrit la porte et cria de l'aide sur le palier. Plusieurs personnes rentrèrent et me portèrent jusqu'au lit.
"- Qu'est ce qu'on doit faire putain?!
-Mais putain arrête de dire ça personne sait ce qu'on doit faire!
-Josie arrête de chialer putain c'est pas le moment!
-C'est ta faute ça connard!
-Ferme ta gueule j'vais te démonter.
-Mais fermez tous vos gueules là putain arrêtez de vous embrouiller bande de gamins c'est pas l'moment!"
J'entendais ce qu'ils disaient mais je ne savais pas qui était là. J'essayais de bouger mais mon corps ne voulait pas répondre.
"-On appelle l'hosto?
-On peut pas y'a de la beuh partout dans la maison et de l'alcool on est mineur je vous rappelle."
J'essayais en vain de faire quelque chose, un son où n'importe quoi. Je voulais leur dire que c'était pas grave, que j'étais toujours là. Je sentais quelqu'un essuyer le sang qui coulait de mon nez.
"Putain ça coule beaucoup, j'crois que c'est cassé."
Je mis toute mon énergie et un son grave et laid sorti de ma bouche.
"Putain elle a dit un truc, elle se réveille, faut aller chercher de l'eau et un gant et a manger ! Vite! "
Je sentis une chose froide sur mon crâne. Ça me faisait du bien. Ils ont humidifier ma peau avec de l'eau aussi. Je réussi a ouvrir les yeux.
"Elle ouvre les yeux !"
Je distinguais cinq silhouettes au dessus de moi. C'était flou. Quelqu'un me sauta dessus et m'embrassa: Josie. Ma vision redevint a peu près normal et je voyais Joackim, Thomas, Aron et Lenny au dessus de moi.
"Putain tu nous as fais peur." dit Aron.
Je lui répondis par un petit rire. Josie pleurait toujours.
Je réussi a m'asseoir, j'avais mal au nez. Du sang goûtait sur mes doigts.
J'articula doucement:
"Je peux avoir du papier s'il vous plait?"
Lenny me tendit un rouleau de sopalin du quel il arracha deux feuilles pour que je m'essuie les mains.Il était 1h07, Josie et moi étions de nouveau seules.
"-Qu'est ce qu'il c'est passé ? Me demanda t-elle.
-J'en sais rien, je lui répondis, c'est la première fois qu'il se passe quelque chose comme ça."
En vérité, je mentais ça m'étais déjà arrivée il y a quelques années. Je ne lui ai pas dis car ça a tout droit rapport avec ma maladie, il se passe ça quand trop de choses se bousculent dans mon cerveau. La soirée+Josie et moi+Joackim et Josie+les parents de Josie. Ça faisait trop.
Josie monta sur le lit où j'étais assise, elle s'allongea et me tira pour que je m'allonge dans ses bras. Je posa ma tête sur sa poitrine et lui demanda :
"-Pourquoi moi?
-Quoi?
-Pourquoi tu m'as voulu moi?
-Parce que t'es tout ce que je veux, me répondit-elle, je t'aime Charlie. J'sais pas t'es pas comme tout le monde, tu regardes tout d'un autre œil. Et j'adore.
-Je t'aime aussi."
On marqua une pause puis elle reprit:
"-Tu savais que tu aimais les filles?
-Je n'avais jamais été attiré par les garçons. Mais par les filles non plus. Fin je n'avais pas eu l'occasion de l'être surtout. Je peux te poser une question? Lui demandai-je.
-Oui vas y.
-C'était quoi cette histoire avec Joackim?
-L'année dernière, toutes les filles dont Joackim était "amoureux", c'est-à-dire Julie et Anaïs, se sont révélées être lesbiennes. Je ne sais pas si elle l'était vraiment ou pas. Mais elles se sont toutes les deux tournées vers moi alors que Jo' les voulait. Donc ça a fait des tensions et c'est pareil avec toi, il te voulait."
J'acquiesa, j'étais heureuse d'être avec Josie mais je ne voulais en aucun cas que ça se passe mal avec Joackim.On se glissa sous les draps et je m'endormis dans les bras de Josie.

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Josie.
Teen Fiction"-Ferme les yeux Charlie. -Pourquoi faire? -Ferme les, c'est tout. Je fermais les yeux, curieuse. Elle déposa un baiser sur mes lèvres. "-Josie? -Oui? -Est ce que tu es réelle? -Oui, je le suis." Charlie, une jeune fille schizophrène de 14 ans, va...