Josie.

Chapitre 8.

"-1,2,3, on la monte!

-Vous venez avec nous mademoiselle?
-Oui."

Deux portes claquèrent.

"C'est bon tu peux y aller."

Une main se posa sur la mienne, et la caressa. Un liquide froid goûta sur ma peau.

"-Ça va aller mademoiselle, ne vous inquiétez pas, elle va bientôt se réveiller."

On me transporta encore une fois, il y avait beaucoup de voix que je ne reconnaissais pas autour de moi.

"Mettez là dans cette chambre là, je vais aller prévenir un médecin de son arrivée."

La porte se ferma.

"Je ne sais pas si tu m'entends, tes parents vont arrivés, je les ai appelés. Ils m'ont dit qu'ils voulaient me parler. Je sais pas ce qui c'est passé Charlie mais là j'ai peur je te jure.
-Charlie! Oh mon Dieu ma fille!"
Quelqu'un se jeta sur moi, je n'arrivais toujours pas à ouvrir les yeux mais j'entendais tout.

"-Bonjour madame.
-Bonjour Josie, merci d'avoir appelé les pompiers et de nous avoir appelé aussi.
-Qu'est ce qui c'est passé? Pourquoi est ce que elle a déliré comme ça?
-Josie, Josie.. Charlie n'est pas comme tout le monde. Il se passe des choses dans sa tête qu'elle ne contrôle pas. Je suppose qu'elle n'a pas du t'en parler et c'est normal. Mais elle est malade. Une maladie compliquée. Elle aura des choses à te dire à son réveil."
Quelqu'un entra dans la pièce.

"-Bonjour mesdames, je suis le médecin qui est en charge de Charlie. Pouvez-vous sortir quelques instants que je l'examine?
-Bien sur."

Il regarda à peu près tout mon corps et me fit une prise de sang. Puis il sortit et ma mère et Josie rentrèrent.
Le médecin dit en sortant qu'il enverrai mon sang au laboratoire pour voir si je prenais bien mes médicaments. Il ajouta aussi que je devais me réveiller dans environ 2 heures si il voyait juste. Ma mère le salua et il sortit.

"-Charlie prend des médicaments?
-Oui, elle est censée, mais tu sais je crois qu'elle ne les prends pas.
-Madame, vous ne pouvez pas me dire ce qu'il se passe? J'ai vraiment peur pour elle..
-Tout ira bien, t'en fais pas. Mais je ne veux pas à avoir à te dire cette chose a sa place. C'est à elle de t'en parler."

J'ouvris les yeux vers 18h30. Mon crâne me lançait fort et j'avais mal au dos. Josie était assise sur le siège à côté de mon lit. Elle lisait un livre, qui je crois, était à ma mère.
Elle leva les yeux en entendait le petit gémissement que je émis en bougeant. Elle se précipita vers moi pour m'embrasser. Et elle me demanda si ça allait, si j'avais mal quelque part. Et elle ajouta directement:
"-J'ai parlé avec ta mère..
-Je sais, j'ai tout entendu, j'entendais tout même si je n'étais pas éveillée d'ailleurs. Je sais que j'ai des choses a t'expliquer, mais ça va vraiment être compliqué pour moi. Tu devras être patiente et surtout courageuse par rapport a ce que je vais te dire. Je comprendrais si tu fuis ensuite, c'est compliqué à encaisser, surtout en ta position. Avoir une copine portant cette maladie, c'est compliqué. Mais ça l'est aussi pour moi tous les jours, il faut que tu penses à ça aussi. Que moi je la supporte depuis mes 8 ans.
Je marqua une pause, elle me regardait avec ses grands yeux gris. Elle attendait la fin, la chute.
Je repris:
-Embrasse moi s'il te plait.
-C'est pas forcément le moment là Charlie..
-Écoute, ce sera peut-être le dernier bisou que tu me donneras. Je veux un dernier, si cette histoire prends fin aujourd'hui à cause de cette foutue maladie, je veux quelque chose avant la fin.
Elle m'embrassa, langoureusement, amoureusement. Le meilleur que j'ai eu. J'avais l'impression que toutes ses émotions s'échappaient par ce baiser.
Elle se retira, et me regarda, c'était le moment de lui dire.
Je pris une grande respiration et d'une traite, comme pour me débarrasser de cette tâche, je dis:
-Je suis schizophrène.

Elle me regardait toujours, ses yeux s'étaient arrondis, comme deux billes. Elle me fixait. Une larme coula sur sa joue.
"-Ne pleure pas..
-Je... Tu... C'est..."
Elle éclata en sanglot, elle n'arrivait pas à parler. Je voulais me lever pour la prendre dans mes bras, mon dos me faisait mal mais je me redressa quand même. Je m'avança vers elle, mais elle me repoussa et se décala. Elle sécha même ses larmes et se leva.

"Je suis désolée Charlie."

Elle me tourna le dos, sans un coup d'œil. Rien, c'était la fin, la chute. En une fraction de seconde tout mon monde s'était écroulé.