Chapitre 8

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-Tu reconnais l'adresse ? - me demande Todd.

-Non. Mais je n'ai pas le choix, j'ai besoin du contenu de mon sac...

Je hausse les épaules.

-Ca peut-être dangereux ! -s'écrit-il.

Ca me fait bizarre de voir cette facette de lui. C'est pas comme si on se connaissait depuis longtemps mais j'avais supposé qu'il était le genre de type timide, gentil, qui sourit et rougit tout le temps.

-Je ne pense pas. - me rassurai-je moi même à haute voix - Regarde. C'est un quartier résidentiel à la sortie de la ville.

-On ne sait jamais. - il soupire - Ecoute. Repasse ce soir, si tu veux. Je finis à 18h et on va voir ensemble. OK ?

Il est trop gentil mais il commence à me faire de plus en plus peur là.

-Impossible - je soupire à mon tour.

On était samedi et j'avais dit à ma mère que j'allais à la bibliothèque ce matin. Je savais que celle ci fermait à 17h30 et même en employant l'excuse des problèmes de transport, si j'acceptait la proposition de Todd, je n'arriverai jamais à l'heure pour le diner qui était à 18h30 ce jour de la semaine. 

-Pourquoi ? -me demanda-t-il du tac au tac.

Je lui explique et il me propose un marché. Si je ne l'appelle pas sur son numéro de téléphone avant 18h, il prévient les flics et leur donne l'adresse que je venais de trouver. J'accepte et je le remercie sincèrement avant de partir au plus vite pour ne pas perdre de temps. C'est fou comme des inconnus peuvent d'avérer aussi sympathiques.


Ah et au sujet du pari de tout à l'heure : il faut que je m'interdise de rentrer dans un casino un jour. Si le pari était vrai, j'aurai perdu la moitié du contenu de mon pauvre compte en banque...

Sachant qu'aujourd'hui je n'ai pas la voiture, je suis contrainte de traverser toute la ville en bus. Et en plus, étant un samedi, le trafic était horrible. Je me dirige vers l'arrêt de bus où je suis descendue il y a un peu plus d'une heure et je regarde sur le plan, le trajet du bus. Je vois qu'il ne va pas du tout là où je dois me rendre.


Le bus arrive à ce moment là et je saute à l'intérieur pour demander au chauffeur de m'indiquer quel bus prendre pour me rendre au 14 avenue des Rosiers Blancs dans le quartier résidentiel au sud de la ville. Il me conseille de prendre le bus 341 jusqu'au terminus puis de continuer à pied. Je le remercie et descend du bus pour chercher l'arrêt du bus 341.


Je le trouve deux rues plus loin et j'attend patiemment le bus en écoutant ''Diamonds'' de Rihanna  en boucle sur mon iPod. Je réfléchis au voyage de mes rêves à New York cet été si tout se passe bien et j'en perd la notion du temps. J'ai eu l'impression que le bus était arrivé immédiatement même si selon ma montre, j'avais dû attendre 25 minutes.

Je monte, salue le chauffeur, vais dans le fond du bus et m'assoie. Je change la chanson pour ''The Nights'' de Avicii et la réécoute en regardant le paysage. Je déteste les transports en commun mais il faut avouer qu'il sont très utiles pour nous les jeunes. Je me perds dans mes pensées en regardant la vie des gens défiler. Un homme chauve qui pleure sous une fontaine, une petite fille qui crie en courant, un couple qui s'embrassent. Je ferme les yeux et appuie ma tête sur la vitre mais je recule assez vite. La vitre est gelée. J'en frisonne.  Je rajoute le son et penche la tête en arrière pour la reposer sur le siège. Je ferme les yeux et ...

-Terminus du bus ! Tout le monde descend. -annonce le chauffeur.

J'ouvre les yeux précipitamment et regarde autour de moi. Il n'y a plus personne. Je regarde ma montre et vois qu'il est presque 14h. J'avais dormi plus d'une heure ? Je me lève rapidement et sors du bus en jetant un léger ''Au revoir'' au conducteur même si je doutais le revoir un jour.

Le bus démarra dans mon dos en quelques secondes et me laissa seule dans un environnement inconnu pour moi. Je regarde à droite et à gauche mais je ne vois personne. Je m'approche du panneau et regarde la carte.

Décidément, heureusement que j'ai pris des cours de course d'orientation un jour .

D'après ce que je vois, il me faut continuer sur ma droite pendant quelques mètres puis tourner à gauche et je serai dans l'avenue des Rosiers Blancs.

Je suis les instructions en regardant le paysage et ce que je vois est réellement magnifique. On se croirait dans les rues de Venise ou de Séville. Toutes les maisons était de pierres beiges comme le parterre des rues et les bancs au bord de la fontaine qui se trouvait devant moi. Il y avait des fleurs un peu partout et de toutes sortes et de toutes les couleur.

Je n'était jamais arrivée à cette partie de la ville. Je ne savais même pas qu'elle existait... Je passais tout mon temps dans la partie nord ou dans le centre quand je sortais mais j'avoue que cet endroit était tout simplement extra ordinaire. On se croirait dans un autre monde.

Je poursuis ma route tout en me promenant. Ce qui me résultait bizarre c'était le manque de vie ici. Il n'y avait personne et je n'apercevais rien d'autre que des maisons de pierre. Pas une seule boutique.

J'arrivai enfin à destination.

Un grillage assez imposant d'environ 2 mètres de hauteur se trouvait devant moi affichant le nom de l'avenue.

C'était un quartier résidentiel privé.

Je cherche une sonnerie ou un gardien mais je ne trouve personne. Je vérifie encore deux fois puis je me décide pour escalader le grillage. Ce n'est pas la première fois que je fais ça mais c'est bien la première fois que je le fais en pleine journée...

Je fais passer mon iPod et mon casque, ainsi que le post-it avec l'adresse, de l'autre côté du grillage.

Je me relève et pose ma sandale sur la première accroche que je trouve. Je m'appuie sur ma mon pied et attrape un étage supérieur avec ma main gauche. Je continue jusqu'à arriver au sommet et passe mon pied de l'autre côté. Ma robe s'accroche quand je passe ma deuxième jambe et se déchire légèrement sur le bord. Heureusement qu'il n'y avait personne dans les parages sinon tout le monde aurait vu ma culotte à cette hauteur. Je redescend lentement de l'autre côté et saute à la fin.


Ouf ! On y est arrivé !

Je redescend  le bord inférieur de ma robe, récupère mes affaires et m'avance dans l'allée. Aucun bruit. Je continue jusqu'à la fin de l'avenue où se trouve une grande villa au style espagnol.

14 avenue des Rosiers Blancs.

Somptueuse villa au jardin parsemé de roses blanches. Quelle coïncidence .

Vu le luxe de cette mansion, je doute que la personne qui y vive m'ait volé mon téléphone. Enfin, sauf si c'est un multimilliardaire cleptomane.

Peut être que c'était une mauvaise idée. Peut être que Todd avait raison et que j'aurais dû venir avec lui. Peut être que je devrais rentrer chez moi et trouvé un mensonge valable du type je me suis fait agressée et on m'a volé...

Mon père ne me croira pas, je le sais.

Mais peut être que le mec dans la villa et un pervers ou un violeur. En plus, il n'y a personne dans les parages pour me porter secours au cas où.

Je prend un grande respiration et je m'avance dans l'allée.

Allez Millie ! Un peu de courage, tu as fait des choses bien pires . Et au pire, si personne ne répond quand tu sonne - je sonne au même moment - tu pourras partie l'esprit léger et si on répond à la porte, prend ton courage à deux mains et....

La porte s'ouvre et met fin à mon dialogue interne.

-Vous ?!!!!! - criai-je les yeux grands ouverts.


-Toi ?! - cria-t-il en retour au même moment.


Oh mon Dieu ! L'inconnu du magasin !


 


 


 


 

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