Chapitre 9 - Version Nicolas

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Je ne comprend pas comment cette petite peste a pu avoir mon adresse. Et comment a-t-elle pu rentrer dans le quartier sans qu'on me prévienne de toute manière ? Pourquoi George, le gardien l'aurait-il laisser passer sans m'appeler ?


Je devine le motif de sa venue mais cela ne m'explique pas comment elle a pu savoir où j'habite. Je lui ai pourtant demandé mais elle n'a pas répondu. J'avoue que je m'y attendais, elle n'a pas l'air d'être le genre de fille de bonne famille que j'ai connu dans mon adolescence. Je suis sûr que ce doit être une rebelle venant d'un quartier infesté de drogues et d'alcool, ses vêtements déchirés ne font que prouver ma théorie.


La veille, cette gamine m'a frappé dans une partie de mon anatomie qui ne s'en est toujours pas remise et en plus, j'avais rendez-vous avec Jade dans quelques instants. Cela faisait une dizaine de jours que je ne l'avais pas vue et je voulais lui faire la surprise d'aménager notre chambre dans une ambiance zen avant son retour. Avec tout le stress qu'elle a accumulé pendant ces derniers mois, je voulais qu'elle se détende ce week-end. J'avais tout préparé cette semaine : j'avais repeints les murs de la chambre à coucher d'un beige très doux, acheter tout le mobilier ainsi que des bambous et d'autres plantes originaires d'Asie. La seule chose qui me manquais, et pas la moins importante, c'était le lit.

Hier, je m'étais rendu dans presque toutes les boutiques d'ameublement à cinquante kilomètres à la ronde jusqu'à finalement trouver l'objet idéal pour mon décor dans le centre-ville. Sauf que cette petite gamine est arrivée et me l'a littéralement volé sous mon nez. Je m'était absenté quelques moments pour m'entretenir avec Jade qui a eu quelques soucis à la douane de l'aéroport de New York et qui avait besoin que je lui fax un document au plus vite pour pouvoir prendre l'avion et quand je lui ai enfin assuré que j'allais m'en charger et que je suis revenu au présentoir du lit en question, il n'était plus là.


Quand j'ai demandé au jeune et inexpérimenté vendeur s'il avait commencé à démonter le lit pour que je puisse l'emporter, celui-çi devint rouge comme une cerise trop mure et commença à m'expliquer que la jeune collégienne lui avait assuré que j'étais d'accord pour qu'elle l'achète et qu'elle était déjà partie avec. J'étais furieux ! et maintenant que je la revoie avec son sourire clamant ''Je t'ai eu ! '', ma colère remonte avec plus de force. Elle avait non intentionnellement gâché le travail d'une semaine et de je ne sais combien de milliers d'euros.

Quand j'étais sur le point de partir du magasin, hier, j'avais aperçu un énorme sac en aluminium complétement horrible sur une table basse. Le vendeur était déjà reparti et je me suis douté qu'il ne lui appartenait pas. Alors qui d'autre ? 

Je l'ai ouvert et j'y ai trouvé une carte d'identité avec la photographie de l'adolescente devant moi.

Emilie Claire Delfinos.

Celle-ci tendait sa minuscule main devant moi et exigeait que je lui rende son sac. 

Vais-je lui rendre ? Telle est la question. 


 


 

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