Chapitre 2

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<< And you're singing the song

Thinking this is the life

And you wake up in the morning

And your head feels twice the size >> 

Amy Mcdonald, This is the Life


Marie l'avait appelé à dix heures le lendemain matin. Elle l'avait réveillé, il était furieux. Selon lui, ce n'était pas une heure pour appeler les gens, encore moins pour un café. Il maudissait son management de lui avoir collé avec une lève-tôt pareille. Pourtant, moins d'une heure plus tard, il l'avait rejoint dans un Starbuck. Elle l'attendait dans le coin le moins éclairé, avec deux mocha et une boite d'aspirine. A ce moment-là il changea d'avis, elle n'était pas si insupportable.


« Vu ta voix ce matin, je me suis dit que tu en avais besoin. Se justifia-t-elle

-Merci. Dit-il sincèrement. Et bonjour.

- Oh... Bonjour » Rougit-elle, honteuse d'avoir oublié une formule de politesse


Ils restèrent silencieux pendant dix bonnes minutes, le temps que les cachets fassent effet. Pendant ce temps, Marie en profitait pour l'observer. Ce qui choquait le plus c'était cet air fatigué, malade qu'il abordait. On pouvait facilement lui rajouter dix années d'existence supplémentaires en se basant sur ses traits tirés. Surement le résultat de nombreuses nuits d'excès. Il avait une mine affreuse, c'était la seule chose que l'on pouvait dire en le voyant. D'autant plus que cela jurait affreusement avec les traits d'enfant qu'il parvenait étonnamment à garder. Il avait juste l'air d'un gentil garçon essayant en vain de se donner un mauvais genre. Ça attira la sympathie de Marie. Il releva la tête et planta ses yeux dans ceux de la petite brune. Bleu. C'était tout ce que son cerveau avait réussi à sortir. Il avait des yeux absolument magnifiques, que ces affreuses cernes ne mettaient pas en valeurs.


« Ça va, t'arrivera à supporter cette vision pendant huit mois ? Ricana-t-il

-Il y a pire je suppose. Et en parlant de ces huit mois, tu veux qu'on s'organise comment ?

-Je n'y ai pas vraiment réfléchis hier soir. Tu as un plan ? fit-il en passant sa main dans ces cheveux.

- justement oui ! » S'exclama-t-elle en se penchant un peu plus vers lui.

Il rit face à tant d'enthousiasme, on aurait dit un enfant, une petite fille perchée sur des escarpins. Visiblement, cette situation l'amusait bien plus que lui. En même temps, elle y gagnait bien plus que lui, il ne fallait pas l'oublier. Mais elle parviendrait peut-être à rendre cette situation un peu plus amusante. Il se pencha vers elle. Il n'était plus qu'à quelques centimètres d'écart.


« Je t'écoute. Chuchota-t-il

-Alors, je me suis dit que si d'un seul coup tu annonçais que tu es en couple, ça serait ridicule, bizarre et surtout, personne ne croirais ça.

-Evidemment. Se moqua-t-il

-Alors j'ai fait des recherches, et j'ai vu que vos fan sont genre, un peu dingue, elles veulent savoir où vous êtes et ce à chaque instant de votre vie. Du coup, pas besoin d'être super malin pour comprendre qu'elles sont la clé de notre réussite. En fait, mon idée, c'est de les laisser penser qu'elles nous ont démasqués, que ce sont elles qui ont révélé l'histoire. Elle ne croit rien de ce qu'elles lisent dans la presse.

-Il y a trois filles qui ont pris des photos là-bas. Remarqua-t-il. Ton plan, en gros, c'est de manipuler nos fans ?

- Tu déteste cette idée c'est ça ? Ecoute, c'est surement la seule qui fonctionnera, et encore, même comme ça, ça restera difficile. Et tu sais que si le contrat n'a pas abouti dans un mois, il est rompu.

-Vraiment ? Donc, en admettant que tu te plantes, on s'arrête là ? » S'intéresse-t-il


Elle lâcha un soupire. Forcément, pour lui l'intérêt était plus dans cette clause du contrat que dans le plan ridicule qu'elle avait concocté. Pendant quelque minutes, elle avait pensé qu'il s'était calmé. Qu'il accepterait de jouer le jeu, qu'elle pourrait honorer ce contrat et tourner la page. Mais visiblement, elle c'était trompée. Il était peut-être plus poli, il n'en était pas moins remonté. La fatigue avait peut-être facilité le dialogue mais l'idée lui paraissait toujours aussi stupide. Il avait appelé ses amis les plus proches la veille, rien ne l'avait fait changer d'avis. Pas même leur enthousiasme.

« Ne me met pas de bâtons dans les roues s'il te plait. Soupira Marie

-Tu l'auras ton argent, pas la peine de pleurnicher. Même si je trouve ton plan ridicule, il fonctionnera surement, tu as l'air de t'y connaitre en manipulation. Je te suis, de toute manière je n'ai rien à perdre. J'impose juste une règle, en dehors des apparitions publiques, on ne se connait pas. Viens pas m'appeler quand t'as besoin d'aide.

-Ok. On fait comme ça. Retient juste que c'est en manipulant les gens que tu arrives à quelque chose, ce n'est pas être quelqu'un d'abominable.

-Si ça te permet de dormir Miss Perfection... Rit-il en se levant.

-La perfection, ce n'est qu'une illusion Niall. » Rit elle à son tour.


Ils se regardèrent le sourire aux lèvres pendant quelques secondes, puis il quitta le café, bientôt rejoint par les trois fans.


Au final, Marie était plutôt satisfaite de ce rendez-vous. Elle n'avait pas eu à le convaincre, il l'a suivait gentiment. Ce serait beaucoup plus simple ainsi. Elle était certaine de pouvoir mener le projet à bout, mais elle avait besoin de lui. De son soutien, éventuellement de son implication, mais surtout de sa présence.

Love Is Business {n.h}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant