XII / Léo

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Je dépose mon plateau sans douceur et toujours en me tenant le ventre, je me dirige vers la sortie. Putain, il a failli me tuer pour le coup. J'ai encore du mal à trouver ma respiration et chaque inspiration est difficile. Je m'appuie sur le grillage pour souffler quelques secondes. Mais pourtant, une main agrippe mon t-shirt et me plaque un peu plus violemment contre le rideau métallique dans mon dos. Mes yeux tombent sur Malvin, au regard noir.

- J'ai vraiment, mais vraiment envie de te buter, lâche-t-il simplement alors que je ne bouge pas, toujours les bras contre moi car j'ai toujours autant de mal à respirer.
- Malvin, arrête, claque une voix sèche sauf qu'aucun de nous ne bouge. Malvin bordel !

Une main lui attrape le bras et le force à reculer. Un petit corps se glisse entre nous deux et attrape le visage du populaire en le forçant à le fixer. Enfin la, car ses cheveux longs et bruns prouvent qu'il s'agit d'une fille. Et bizarrement, je sais qu'il s'agit à nouveau de Violette.

- Casse toi fleur, souffle Malvin en la repoussant. Je vais juste le buter.
- Non, elle le pousse en arrière et il s'écarte encore un peu de moi. Laisse le, je pense qu'il a déjà bien mérité le coup de Paul, ne va pas faire plus.
- Et pourquoi pas ? hurle Malvin en se délibérant de son emprise alors qu'il lève les bras au ciel.
- Il est déjà en train de crever merde, elle hurle aussi en tendant son doigt vers moi.
- Mais tu le défends bordel ? Malvin est surpris mais sans surprise, une rage noire s'empare de lui et il serre puis desserre ses poings. C'est une blague putain !
- Mais non, j'en ai rien à foutre, siffle Violette alors que je me redresse, toujours en train de souffrir.
- Te fous pas de moi Violette, crie Malvin.
- Il peut crever merde, j'en ai rien à foutre, hurle plus fort la jeune fille. Mais pour l'instant, tu vas juste t'amener des problèmes alors tu retournes dans le lycée, point barre !

Malvin ne réplique rien mais son poing s'enfonce dans un des poteau qui tient le portail. Je sursaute alors que Violette lâche un cri. Puis il disparaît sans même lui répondre. Il se barre simplement. Je soupire et dépose mon sac au sol. J'inspire lentement mais j'ai trop mal aux côtes, au niveau du sternum. Ce con a vraiment frappé fort. Violette se tourne vers moi en faisant voler ses cheveux. Elle pointe un doigt vers moi alors que ses yeux me fusillent.

- Toi, tu n'en perds pas une ! Tu commences à vraiment me gonfler, tu es vraiment une merde ! sa voix devient de plus en plus grave et sa colère est vraiment puissante. Tu es un beau salaud, à toujours foutre le bordel partout. Tu cherches quoi, merde ? À détruire des amitiés ? Tu veux quoi ? Te faire buter peut-être ? Tu es complètement barge !
- Tais-toi, je souffle en sentant mon cœur se serrer de plus en plus.
- Tu me dégoûtes ! Tu es un vrai connard, sans cœur ! Tu l'as cherché et il a eu raison ! J'aurai dû laisser Malvin t'achever en fait ! elle ne hurle pas mais sa voix est tellement hargneuse que j'ai l'impression qu'elle crie toute sa haine. Tu es tellement misérable sans rire ! La tâche que tout le monde veut effacer !

Cette fois, je craque. Je me redresse, bouillant. Je ne frappe pas les filles mais je ne me laisse pas insulter de cette façon. Je l'agrippe par les épaules et je nous tourne pour que son dos se cogne contre le grillage où je m'appuyais quelques secondes avant. Mon torse me brûle, chaque inspiration me broie de l'intérieur. Et je me sens détruit. Elle a dit des choses qui me les rappellent. Je mets de côté tout ça, et me concentre sur la personne au bout de mes bras, pas tellement terrorisée. À chaque fois qu'elle essaye de s'échapper, j'entre mes doigts plus profondément dans ses épaules et elle finit par ne plus bouger mais en restant toujours sur ses gardes.

- Écoute petite peste, je crache à son visage en prenant soin de la fixer dans les yeux. Je ne suis pas tout ça, et je ne vais pas te laisser me marcher dessus. Tu ne sais même pas de quoi tu parles alors tu devrais mieux te la fermer, je suis clair ? ma voix fait un trémolo sur la fin et j'espère sincèrement qu'elle croit que c'est par colère. Tu n'as pas intérêt à dire à tes chiens de te venger car chaque coup qu'ils me feront, tu auras la vengeance en travers de la gorge. Salope.

Je la lâche, attrape mon sac et lui tourne le dos avant d'entrer dans l'établissement, une main sur le torse. J'ai mal, un peu moins tout de même. Mais respirer me pique les poumons et j'ai l'impression que je pourrais m'évanouir dans les minutes qui suivent. Au fond de moi, je n'ai pas envie de retourner en cours mais je le fais quand même. Si je loupe un cours, c'est mes parents qui me poseront des questions et ça, je préfère l'éviter.

En entrant dans ma salle de cours, je m'installe à ma place en enfonçant mes écouteurs dans mes oreilles. Le prof lève les yeux au ciel mais il ne me dit rien. Je sors mon carnet à dessin et réaliser qu'il y a un énorme trait noir en plein milieu. Ça, c'est parce que je ne m'attendais pas à ce que la tête tombe dans l'assiette de pâtes et ma main a bougé au même moment. Je grogne et dans ma tête, une dizaine d'insultes à l'égard se disputent la place pour le définir.

Je tente de redessiner l'homme dans la cage mais mon esprit est focalisé sur les populaires. Je sais qu'il va y avoir des représailles, je me doute que Violette a déjà prévenu les autres de ce que je viens de faire. Pourtant, je n'arrive pas à regretter : je me suis en quelque sorte défouler. Mais je l'ai insulté et ça, c'était peut-être en trop.

Je n'ai pas compris sa réaction. Elle empêche Malvin de me frapper pour ensuite, me passer un savon qui m'a sûrement fait plus mal que les coups qu'auraient pu me donner son ami.

Car ce qu'elle m'a dit, j'en ai déjà entendu une partie il y a quelques temps. Ça m'a détruit, ça m'a fait pleurer des nuits entières. Ça m'a amené là où j'aurai pensé ne jamais aller. Je sais que mon mental a faibli après qu'elle m'ait craché tous ces mots affreux au visage. Je sais aussi que je suis bien plus faible maintenant.

Elle a réouvert des blessures et je vois déjà le sang couler à flot sans qu'on ne puisse faire grand chose.

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J'espère que mon histoire vous plait, et qu'elle ne vous ennuie pas !

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Bonne soirée mes patates ! (Oh la gentillesse de fou ^^)

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