XVII / Violette

30 3 1
                                    

Je suis dans mon lit, il est sept heures et je n'ai aucune envie de bouger mes fesses. Pourtant mon frère en a décidé autrement vu qu'il entre dans ma chambre et saute sur mon lit en riant.

- Tom, je vais te manger, je grogne en remontant la couverture sur ma tête.
- Allez, fais pas ta grincheuse, il soupire en se décalant alors que sa tête se pose au milieu de mon dos. Papa a dit qu'il nous amenait.
- Évidemment, je grince en me rappelant la soirée.

Je n'avais pas quitté mon frère de la soirée et il avait pris soin de moi. Il avait l'habitude de me voir dans cet état, il était aussi le seul à savoir une partie de l'histoire. Évidemment, je ne lui ai pas tout dit, il est trop petit pour ça. Quand on était passé à table, mon père n'avait pas décroché. J'ai entendu que Thomas monte dans sa chambre pour hurler sur mon père. Comme toujours, on a gueulé mais au final, j'ai eu le dernier mot. Je me suis cassée sans plus rien ajouter et je ne suis pas allée les rejoindre, lui et mon frère quand ils commençaient une nouvelle histoire. Je suis restée dans ma chambre avec la musique. Même quand mon père est entré me souhaiter bonne nuit, je l'ai ignoré.

Depuis que ma mère bosse de nuit, il est devenu désagréable avec ça. Et il passe ses nerfs sur nous. Je sais que c'est sur de ne pas être avec sa femme mais il n'a pas à nous parler comme si nous étions des petites merdes. Surtout à Tom. Donc ce matin, si c'est mon père qui nous amène, ce n'est uniquement que pour se faire pardonner.

Je baille et Tom tire la couverture jusqu'à ma hanche. Il se met à me chatouiller et je finis par me tortiller dans tous les sens sous ses petits doigts. Quand il s'arrête, il m'annonce qu'on n'a plus que trente minutes et je me redresse immédiatement alors qu'il détale de ma chambre, emportant son rire avec lui. Évidemment, ça m'arrache un sourire et je me lève. Tout en attrapant une robe turquoise et des sous vêtements, je me remémore l'après-midi au café avec mes amis.

On a beaucoup parlé de Léo, de Paul et de ce que nous devrions faire. Évidemment, les garçons voulaient tous lui faire manger le sol mais je me suis imposée avec Melina. Nous leur avons dit que c'était non, que maintenant, ils allaient resté sage. Ils ont juste éclaté de rire et on est passé à un autre sujet.

Je secoue la tête en entrant dans la salle de bain et je m'habille rapidement. Je me coiffe d'une simple couette et passe une crème sur ma peau sans me maquiller.

- Vio, bouge toi ! crie mon petit frère et je descends les escaliers.
- C'est bon, je suis là, je pouffe en entrant dans la cuisine et il me sourit.
- Heureusement ! il rit et je lui tire la langue.

Je me prépare un petit déjeuner rapide, je n'ai pas très faim. J'envoie un message à Malvin pour lui dire de ne pas m'attendre et je m'attable au moment où mon père entre. Je l'ignore toujours alors qu'il embrasse le front de mon frère. Il soupire en voyant que je ne coopère pas. Je lui en veux, il n'avait pas à réagir aussi excessivement hier.

Quand c'est enfin l'heure de partir, je prends mon sac et me réfugie dans la voiture avec Thomas le temps que notre père ferme la maison à clef.

- Tu vas être sage aujourd'hui ? me demande mon frère en regardant mon père venir vers nous par la vitre.

Mon ventre se serre désagréablement. Je sais qu'il me parle d'hier, de Léo. Je lui ai dit ce que j'ai fait à ce jeune homme sans entrer dans les détails mais il a rapidement compris que j'avais été trop loin. Comme la dernière fois. Je soupire quand mon père entre dans la voiture et je ne réponds pas à mon frère. Je ne sais pas si je serai capable de rester tranquille, je ne sais pas si je serai "sage". Parce que les garçons m'ont clairement fait comprendre qu'ils allaient le faire redescendre de son petit nuage. J'attrape mon téléphone qui vibre et je décroche en voyant l'appel de Vic.

Changement de rôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant