Comme chaque soir, Néïma avait du mal à trouver le sommeil. La chaleur était étouffante dans son appartement et la jeune femme se mit à maudire le soleil qui trônait encore au-dessus de sa tête. Elle se tourna sur le côté mais rien n'y fit, son corps était fatigué mais sa tête avait décidé que ce n'était pas encore le temps de dormir. Elle avait toujours aussi chaud. Dans un soupir désespéré, Néïma prit position sur ses jambes et se dirigea vers la salle de bain qu'elle partageait avec sa mère. Elle appuya sur l'interrupteur à l'entrée de la pièce pour que la lumière inonde la pièce de sa douce clarté. La jeune femme regarda son reflet dans le miroir en se mordant la lèvre inférieure. Des cernes creusaient des sillons sous ses yeux à cause de son manque de sommeil et ces derniers commençaient à s'enfoncer dans ses orbites. Néïma jeta un bref regard en direction de la douche et elle ne put s'empêcher de rêver qu'un jet d'eau froide coulait sur sa peau nue. Sa mère lui avait mainte fois fait la leçon en lui répétant que l'eau était à utiliser avec modération mais ce soir, la jeune femme n'avait qu'une envie : ouvrir le robinet à fond et se prélasser dans la douche jusqu'au petit matin. Néïma entreprit donc de se débarrasser du peu de vêtements qu'elle portait pour dormir, ce qui se résumait à deux morceaux de tissu pour cacher ses parties intimes, autant dire presque rien, et se glissa dans la cabine de douche. L'eau se mit à glisser sur sa peau, lentement, lui procurant une sensation de plaisir. Bercée par le rythme des gouttes qui frappaient contre les parois de la douche, Néïma s'assit sur le sol dallé et ferma les paupières, laissant l'eau ruisselait sur son corps, le refroidissant avec douceur.
A l'aube, la jeune femme se fit réveiller par des coups brusques frappés à la porte de la salle de bain, suivis d'une voix furibonde.
- Néïma Piria, voudriez-vous bien me faire le plaisir de sortir de cette pièce pour vous rendre à l'école !
La jeune femme ouvrit brusquement les paupières lorsque les paroles de sa mère lui parvinrent et elle s'empressa de sortir de la douche, après avoir refermé l'eau, pour saisir une serviette dans l'armoire afin d'essorer ses longs cheveux roux. Néïma entreprit ensuite de remettre ses sous-vêtements avant d'ouvrir la porte de la salle de bain à la volée. Sa mère se tenait sur le seuil, les bras croisés sur la poitrine. La jeune femme évita de croiser son regard lorsqu'elle déposa un bref baiser sur sa joue chaude, avant de se diriger d'une démarche pressante vers sa chambre. Elle revêtit un top vert, qui s'accordait avec ses yeux noisette et un short en jeans afin de ne pas mourir de chaud. Elle ne prit pas la peine de peigner ses cheveux totalement indisciplinés et sortit en toute hâte pour se diriger vers la cuisine. Néïma vit sa mère glisser une boîte à tartines dans son sac de cours ainsi qu'une gourde d'eau bien remplie. Sa mère était vraiment une personne attentionnée et elle veillait toujours soigneusement à ce que sa fille mange à sa faim et ne manque de rien.
- Je t'ai vue jeune femme alors dépêche-toi d'avaler ton petit déjeuner pour ne pas être en retard à l'école ! Ce n'est pas parce que c'est la veille de tes 18 ans que tu peux te permettre d'arriver en retard en cours. Et même à tes 18 ans ma chère fille tu ne seras pas en retard. Dit-elle un sourire coincé dans la voix.
La jeune femme ne se donna pas la peine de lui répondre et prit place sur la chaise devant laquelle reposait un bol de céréales plein à ras bord. Elle avala tout ce qu'il contenait à toute vitesse avant d'attraper son sac et de filer vers l'ascenseur qui la conduirait dehors. La première sensation de l'extérieure fut l'air chaud qui la frappa de plein fouet lorsque les portes s'ouvrirent et qu'elle posa ses pieds sur les pavés qui bordaient la rue. L'amassement des habitants de la ville dans les transports augmenta encore plus démesurément la chaleur qui émanait de son corps. En toute hâte, elle rejoignit le bâtiment scolaire qui se trouvait à la périphérie de la ville, là où s'étendaient les champs cultivés.
Lorsqu'elle poussa la porte de sa classe, elle découvrit que le cours d'histoire avait déjà commencé et toutes les têtes se tournèrent vers elle quand elle s'assit au dernier rang, la place qu'elle s'était attribuée pour ne pas qu'on la remarque.
- Néïma Piria, vous daignez enfin nous faire l'honneur de votre présence ! s'exclama le professeur en resserrant le nœud de sa cravate, un geste qu'il ne manquait jamais de reproduire à l'occasion.
- Je suis désolée Monsieur Oskia. Je jure que cela ne se reproduira plus.
Le professeur hocha la tête avant de lui intimer l'ordre de réciter la tirade habituelle. La jeune femme s'exécuta, de mauvaise grâce.
- Je remercie Harold Ghraam, notre dirigeant bien aimé, et ses prédécesseurs d'avoir créé cette cité dans laquelle je m'épanouis comme une fleur au soleil.
- Fort bien, prenez place et tâchez de ne plus déranger mon cours mademoiselle.
Néïma s'exécuta et colla son dos au dossier de sa chaise. Elle imita ensuite une expression concentrée mais son esprit vagabondait vers la forêt, l'endroit qu'elle s'apprêtait à rejoindre après les cours pour s'abriter à l'ombre des arbres et profiter de leur quiétude.
La journée sembla durer des siècles mais le sonnerie, ou plutôt l'hymne national, tant attendue retentie enfin, la libérant de ses chaînes. Elle balança son sac par-dessus son épaule et se dirigea vers la sortie d'un pas guilleret jusqu'à ce que son téléphone se mette à vibrer dans sa poche. Les commandes vocales étaient activées, Néïma n'avait donc pas besoin de le sortir de sa poche.
- Allô ?
- Salut, ma puce ! J'aimerai que tu rentres directement de l'école aujourd'hui, répondit sa mère.
La jeune femme fut frustrée en entendant cette requête mais elle ravala sa mauvaise humeur en sachant pertinemment que sa génitrice avait dû lui organiser une fête pour sa majorité. Il était très difficile de faire une surprise à Néïma.
- J'arrive tout de suite, je suis là dans une dizaine de minutes, dit-elle avant d'ordonner à son appareil de couper la communication.
La jeune femme ralentit l'allure pour ne pas surchauffer ses muscles étant donné qu'elle ne pourrait pas rejoindre la forêt aujourd'hui pour prendre l'air. La forêt était son refuge et les arbres faisaient une barrière naturelle contre la chaleur étouffante de Némésia. Ses longs cheveux lui collaient à la nuque et le regard de Néïma glissa jusqu'à ses bras à la peau blanche comme neige. Le cœur de la jeune femme se serra. Elle était une des rares personnes à ne pas avoir la peau basanée à cause de la proximité du soleil et elle subissait donc de multiples moqueries de la part de ses camarades. Heureusement pour elle, Néïma possédait un caractère bien trempé et elle retournait avec agilité les commentaires désobligeants vers ses interlocuteurs. La jeune femme avait réussi à se forger une réputation au sein de la ville, pas forcément positive d'ailleurs.
Néïma arriva bientôt au pied de son immeuble et elle leva la tête pour observer le bâtiment gris souris en forme de cactus qui grimpait vers le ciel à toute allure. Elle s'approcha de la porte de l'ascenseur et murmura son nom. La reconnaissance vocale permis aux battants de s'ouvrir alors devant elle pour lui permettre de rejoindre son étage. La cabine se mit en mouvement et l'entraîna vers son appartement. Lorsqu'elle posa un pied sur le sol carrelé du hall d'entrée, elle aperçut sa mère ainsi que quelques autres personnes, trônant au centre du salon avec des paquets entre les mains.
- Bonne fête d'anniversaire ma chérie ! lui lança sa génitrice en souriant de toutes ses dents accompagné de nombreux voix et visages qu'elle ne reconnue pas sur le coup de la surprise.
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Premier chapitre. J'espère de tout cœur que cette histoire vous plaira. J'attends vos avis avec impatience !
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Némésia
Fiksi IlmiahNéïma vient de fêter ses 18 ans lorsqu'elle se rend compte qu'elle a la capacité de donner vie aux personnages de ses rêves. Très vite, ce don va être convoité par la plus grande puissance de la planète afin de créer une armée ayant pour but de détr...