Ne me laisse pas, Alice.

Deux

Quelques heures plus tard, j'étais dans l'aile oublié avec Alice. On l'avait nommé ainsi puisqu'elle n'était pas utilisé depuis près de treize ans. Alice avait trouvé un chat mort dans son lit et nous avions bien rit en lavant ses draps. Elle se promenait pieds nus, en culotte avec mon vieux t-shirt de The big bang theory dans la maison comme si cela faisait des années qu'elle vivait avec nous. J'aimais bien la complicité qu'on avait. J'étais perdus dans mes pensées quand elle m'a frappé l'épaule.

-Eh! Pourquoi t'as fait ça.

-Fait quoi? A-t'elle répondu.

Je la regardait essayer de retenir son rire avec un air hyper sérieux. Elle mordait ses lèvres et crispait ses yeux bruns. Elle éclata quelques secondes plus tard incapable de se retenir. Elle avait un rire magnifique. Comme le soleil par un jour d'hiver, réconfortant et contagieux. Elle plaça sa main sur la mienne et je frissonna au contact de ses doigts fins. Quand elle eu fini de rire, elle me regarda dans les yeux et recommença à rire. Cette fois, on n'en pouvait plus. Je lui ai offert un verre de jus, mais elle a refusé de se lever pour aller en chercher. J'ai essayé de la tirer, mais elle n'a pas bougé.

-La paresse est un mauvais défaut, Alice.

Elle me tira la langue et affirma:

-Je sais, mon cher, j'en suis fier, moi.

Je lui tirai la langue à mon tour et j'eu une idée. Je couru vers ma chambre, pris une ceinture, mon vieux skate et je retournai dans le petit salon de l'aile oublié où elle était paisiblement assise. Quand j'entrai dans la pièce, elle sourit et demande:

-Tu vas faire quoi avec tout ça Ludo?

Je ne répondais pas et me contentais de lui lancer quelques sourire en préparant mon plan. Je lui demandai de se lever et de s'assoir sur le skate, ce qu'elle fit aussitôt. Ensuite, je lui tendis la ceinture et lui dit de s'accrocher. Une fois qu'elle était stable sur l'engin à roulette, j'attrapa le second bout de la ceinture et couru à travers la maison. Je courais et elle criait en rigolant. J'avais retrouver mon cœur d'enfant et je m'amusais vraiment. Elle criait que j'étais fou, mais elle n'avait pas l'air de déplaire. Elle riait aux éclats et poussait parfois quelques cris. En tournant un coin, le skate fonça dans le mur et elle se retrouva par terre. Je me pencha vers elle et lui demanda si elle allait bien.

-Non, Ludovic. J'ai mal à la tête..

Je commençais à m'inquiéter et je jurais en tournant en rond autour d'elle. J'allais appeler les urgences quand elle se remit à rire.

-Tu y a cru, criait-elle. Tu y a cru!

Je soupira soulagé. Elle m'avait foutu une de ces peurs. Je m'assis à côté d'elle et nous restâmes en silence quelques minutes à respirer comme des chats asthmatiques. Elle se mit à sourire et me regarda les yeux brillants.

-Quoi? Demandais-je.

-Rien. C'est juste le meilleur gîte que j'ai vu de ma vie.

Elle avait le don de nous faire plaisir avec à peine une phrase.