Trois

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Je me promenais sur ma rue. Elle était immense cette rue, c'était une rue de campagne faite de terre infiniment déserte. Ma maison était seule au milieu de champs. Nous étions plutôt éloigné du quartier touristique. Je n'ai jamais compris ce qu'Alice était venue faire chez moi. Elle se baladait quelques mètres devant moi, s'arrêtant à chaque fleur, chaque montagne et chaque point de vue. Le ciel orangé derrière elle faisait ressortir ses yeux noisettes. Ses cheveux se balançaient sur ses épaules. Ce que j'aime de ses cheveux, c'est qu'ils ne sont pas comme ceux des autres filles. Ceux d'Alice sont tous droits et lui arrive aux épaules. Ses jambes avançaient à un rythme enchanteur. Comme dans ses films où la princesse se balade en gambadant et faisant tournoyer sa robe fleurie. Seule différence, Alice portait toujours un de mes chandail et des leggings noirs moulants.

-Ludo? Cria t'elle. Tu peux avancer plus vite? J'ai hâte de rencontrer tes amis moi.

Nous nous dirigions vers la maison de Hugo où il nous attendait avec Limerick, Théodore et sa copine. Sa maison se trouvait à plus de cinq kilomètres, mais Alice avait insisté pour y aller à pied. Celle-ci me rejoignit et pris ma main. Je la regarda, incrédule et me mis à sourire comme un idiot. Je ne pouvais plus m'arrêter. Alice tenait entre ses doigts ma main! Son épaule frôlait la mienne à chaque pas et me faisait frissonner par la même occasion. Elle se tourna vers moi et dit simplement :

-Je t'aime bien Ludo.

Puis elle repartie à gambader sur cette route de terre. À peine cinq minutes plus tard, on arrivais chez mon meilleur ami. Nous étions dans l'entrée, je supposais qu'Hugo était déjà avec les autres au sous-sol.

-C'est quand même drôle que ton meilleur ami s'appelle Hugo.

-Comment ça? Demandais en soupirant.

Elle entortilla une mèche de cheveux et balança son corps d'une façon stupide.

-Oh rien, c'est juste que toi c'est Ludo et lui Hugo. Vos parents se sont peut-être consulter.

Je pensais alors qu'elle rigolais puisqu'elle s'était mis à débiter des trucs inutiles, mais elle avait l'air simplement nerveuse. Nous sommes descendus et toute la troupe nous y attendait. La copine de Théodore, une blondasse plate qui ne mange que du cèleri et ne bois tellement pas que ses lèvres sont sans-arrêt gercées, regardais Alice d'un drôle d'air.

-Tu nous présentes ton copain, avait-elle dit en insistant sur le ton.

-Ma copine se nomme Alice.

Elle ne parut pas surprise et se contenta de dévisager la fille que j'aimais. J'allais prendre sa défense, mais elle se mis à parler.

-Tu sais quoi princesse? Je suis peut-être un garçon à tes yeux, mais je préfère de loin avoir des couilles que ton ventre. Je suis sûr que si tu mangeais, on verrais la nourriture faire son parcours dans ton ventre. Amusant, non?

La blondasse se leva, les larmes aux yeux, et s'enferma dans la salle de bain. Alice se retourna vers moi la main dans les airs, mais je ne la frappai pas. Mon ami se trouvait derrière. Il passa à côté de moi et me chuchota:

-Bien joué...

Alice fit une mine de chien battu. Personne ne parlait.

-Oh allez! C'est pas grave! Cria-t'elle. J'aurais pu faire une crise moi aussi lorsqu'elle m'a dite que j'étais un garçon!

Je pris sa main dans la mienne et la regarda longuement dans les yeux.

-Arrête de dire des trucs stupides, Alice.

-Tais-toi.

Et elle m'embrassa. Elle embrassait merveilleusement bien et riait un peu à chaque fois que mes amis criait des "Oh!!!". Je l'adore. Je l'aime tellement c'est pas croyable.

Ne me laisse pas, Alice. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant