Épilogue

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-T'étais arriver comme ça, dans un gîte de la Gaspésie, dans ma maison. T'étais entrée dans ma vie comme on entre chez quelqu'un, littéralement. On était devenus des amis, puis des meilleurs amis. En à peine quelques jours, t'avais fait chavirer mon cœur et ma tête. Puis on est devenus amants. Baisers et câlins se sont multipliés. J'étais heureux comme un enfant venant de recevoir un cadeau génial, comme un ado lors de son premier amour ou comme un adulte à un jour de paye. Tous tes gestes m'étaient maintenant significatifs. Je t'espionnais la nuit, alors que tes yeux étaient fermés, ta respiration calmée et ton visage apaisé. J'observais tes moindres gestes le jour et j'espérais avoir droit à un baiser par-ci, par-là. Je t'admirais alors que tu me racontais une de ces histoires d'aventures que tu avais peut-être inventée pour m'impressionner. T'es cheveux carrés aux épaules, t'es yeux bruns presque noirs, tes lèvres fines qui bougeaient au rythme de tes mots, tes longs doigts qui s'emmêlaient lorsque tu devenais nerveuse, ta poitrine qui se soulevait quand tu me regardais, tes orteils qui gigotaient dans tous les sens et ta mâchoires allongée qui se contractait et se relâchait au fil du temps. J'étais amoureux de toi. Tu étais amoureuse de moi. Nous étions comme un seul. Tu m'aimais, je t'aimais. Tu me détestais, je te détestais aussi. Tu pleurais, je pleurais. Tu riais et je riais avec toi. Nous étions fait l'un pour l'autre. On s'est blessés l'un l'autre, mais on s'aimait et on n'a jamais arrêter. J'aurais voulu te serrer dans mes bras plus longtemps ce matin là, te dire à quel point je t'aimais, mais c'est pas arriver. Quand je suis rentré chez moi, quelques heures plus tard, j'ai croisé de nouveaux parents. Ils souriaient en promenant leur bébé main dans la main. Je les trouvais cons, stupides, naïfs et innocents, mais maintenant je regrette. J'étais seulement jaloux parce que j'aurais voulu que cela soit nous. Que nous nous promenions ensembles avec cet enfant qui te ressemblait un peu en y repensant. J'ai frapper du point et j'ai brisé un mur ce soir là. Ma mère m'a pardonné et j'ai accroché des trucs dans le trou. Tes baskets, le skate, le film de voitures et le chandail de mon groupe préféré. C'est assis devant ce trou orné de nos souvenirs que j'ai écrit cette lettre, un mois après ta mort. J'ai été chanceux de t'aimer Alice. T'étais formidable comme fille. La meilleure.

Je replis la lettre et me lève engourdi. J'allume la radio que j'avais déposé à côté de la tombe et sort du cimetière en me déhanchant au rythme de la musique. La même qui jouait ce jour là, la même qui jouait quand Alice est débarqué de son véhicule et la même qui jouait quand Alice m'a embrassée pour la première fois. Notre chanson.

"Don't make me sad, don't make me cry. Aime tomes love is not enough and the road gets tough. I don't know Why. Keep making me laugh. Lets go get high. The road is long..."

Ne me laisse pas, Alice. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant