Quand la neige commence à tomber sur les avenues de New York, Chace est chez lui, sous la couette en compagnie d'une blonde pulpeuse. Il lui tourne le dos, incapable de détourner le regard de son téléphone, sur la table de chevet. Il n'a plus aucune nouvelles de Jude; cette fille pétillante qui rallume la flamme dans son regard. Et, évidemment, au lieu de la rappeler; il noie son désarroit dans les bras d'une énième conquête d'un soir. Il repousse les couvertures et sort du lit. Le miroir lui renvoi une image floutée de lui-même. Les klaxons et les moteurs vrombissent au dehors et, Chace se sent bête. Il imagine Jude et son regard émeraude malicieux. Il la voit se mordre la lèvre inférieur pour réprimer un sourire amusé et passer une main dans ses cheveux de nervosité.
Il a la soudaine envie de la prendre dans ses bras, mais, seul le bruit strident de la sonnette résonne; éveillant la blonde au passage qui pousse des grognements. Le jeune homme traîne des pieds jusqu'à la porte d'entrée. Et, quand il l'ouvre, Jude s'y tient. Telle une apparition elle reste plantée sur le palier à le regarder avec son éternel sourire. Son imposante valise patiente à ses pieds et, soudain, la jeune fille parait frêle et innocente.
- J'ai rendu visite aux Beatles ce week-end, ils m'ont dis de te dire bonjour, alors, je me suis dit que je ferai la commission de vive voix.
Elle porte un bonnet noir qui souligne les mèches auburn de sa chevelure et une écharpe démesurément grande qui semble ensevelir son visage jusqu'à son petit nez en trompette. Un sourire séduit fend les lèvres de Chace qui sent une vague de soulagement l'envahir. Elle est là. Puis, une silhouette longiligne se fraye un passage entre eux pour s'échapper de l'appartement. Jude suit du regard la grande blonde, une lueur de curiosité au coin de l'oeil.
- Ça, c'était pas George Harrison.
Le châtain laisse échapper un fin rire nerveux avant de se décaler pour inciter son amie à entrer. Elle obtempère, trainant derrière elle son immense bagage qu'il se charge de déposer dans le salon. Jude jette un regard stupéfait aux quatre coins de l'appartement.
- C'est comme cet appartement parait gigantesque lorsqu'il n'y a que toi et moi et non une foule d'étudiants ivres morts !
Chace enfile un pull en douce puis se joint à la lycéenne qui s'assoit sur le canapé. Elle plonge toute son attention sur l'imposante baie vitrée qui lui fait face. Les flocons de neige continuent leur valse lente et silencieuse vers l'asphalte de la Cinquième Avenue.
- Si on oublie les Beatles cinq minutes, qu'est-ce que tu faisais ce week-end ?
- Je fêtais Noël en famille, chez moi, en Angleterre.
Il arque les sourcils et change de position pour observer l'expression neutre de Jude qui, elle se focalise toujours sur la couleur jaune des taxis new yorkais.
- Noël un six décembre ?
- Je pourrai pas rentrer en période de fêtes alors, je me suis dit mieux vaut plus tôt que jamais.
Ils s'examinent du regard puis, Jude s'allonge en silence, sa tête reposant sur les genoux de Chace. La situation n'a rien de gênant; il se contente de jouer avec des mèches rebelles de ses cheveux et, elle profite de la vue en pensant à ses proches de l'autre côté de l'Atlantique.
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Quand chantent les Beatles | NaiadFreedom
RomanceDes rencontres les plus imprévisibles découlent les plus belles histoires. Celle de Jude et Chace est relativement singulière et, ça, même les Beatles ne l'avaient pas vu venir.