- Tu sais pertinemment que je n'ai pas les moyens de financer des études universitaire, ici, à New York !
- Je t'aiderai ! Tu ne peux plus te réfugier derrière ce détail, Jude ! Le véritable problème c'est que tu es prête à me quitter et que je dois l'apprendre de la bouche de ton grand ami Noah !
Jude et Chace fulminent. Chacun campe sur ses positions et hurle au nez de l'autre ses motivations. La valise de la jeune fille est en vrac à ses pieds; conséquence d'un coup de pied rageur. Tous deux se tiennent devant les grilles du lycée public où étudie Jude. La nuit est dors et déjà tombée et, les passants qui contournent le couple ne peuvent s'empêcher de les fixer, alertés par leurs vociférations.
- Ah non ! Je t'interdis de me proposer de l'argent et encore plus de mêler Noah à tout ça ! J'allais t'en parler à notre retour mais, dans le fond qu'est-ce que ça change que je te l'annonce maintenant ou le jour de la remise des diplôme ? On aurait quand même eu cette dispute et j'aurais tout de même fini par partir.
Les prémices du printemps n'empêche pas les bourrasques de vent de s'abbattre sur New York. Jude croise les bras dans le but de se conférer davantage de chaleur. Mais, le regard glacial que lui adresse Chace entraine de nouveaux frissons dans son échine.
- Notre histoire, tout ce qu'on a, ça compte si peu à tes yeux ?, souffle-t-il.
Les élèves de l'internat ont tous le nez collé aux fenêtres de leur chambre afin d'observer le spectacle.
- Evidemment que si, c'est sans aucun doute les plus beaux mois de toute ma vie, mais, si un jour on en venait à se fiancer, tu crois vraiment que ta mère nous donnerait sa bénédiction en sautillant joyeusement ? Tu as vu ma famille, Chace, il y a des soirs où je les tiens à bout de bras et, tu crois que je peux m'autoriser à les laisser de l'autre côté de l'océan pour me construire une petite vie tranquille à New York ?
Le ton est redescendu mais, la détermination dans le regard de Jude reste inchangée. Chace évacue sa rancoeur d'une profonde inspiration, puis glisse ses doigts dans ceux de la jeune fille.
- Jude, on a que dix-huit ans, les fiançailles c'est pas...
- Là c'est toi qui fuit, Chace. Si tu veux que je reste il va falloir se projeter dans l'avenir et, tu le sais aussi bien que moi. Seulement tu as peur.
Alors qu'ils se fixent, ma mine interdite, lune fenêtre de l'internat s'ouvre sur la tête de Susan, sa voisine de chambre. Elle lance des exclamations incompréhensibles aux deux adolescents, en contrebas puis, une musique des Beatles est lancée à plein régime. Jude plonge son visage entre ses mains, exaspérée par le tournure que prend la situation.
- Ma mère, je me fiche de ce qu'elle peut bien avoir à redire de notre relation. C'est toi qui compte. Et, ta famille on pourra leur rendre visite tous les mois, tous les week-end si c'est la seule chose qui importe. Je te l'accorde, j'ai toujours fuit l'engagement comme la peste mais, c'était avant de te connaître.
Jude écarte les doigts, juste assez pour entrevoir l'inquiétude qui perce les traits fins de Chace. Le boucan au deuxième étage semble s'être étouffé; sûrement dut à l'intervention de la chargée de discipline du dortoir.
- Chace, c'est...
- C'est dégoulinant et, ça sonne comme un putain de cliché de comédie romantique mais, tant pis, si c'est que tu attends de moi, que je te dise mes sentiments alors, je te le dis, là, maintenant, je t'aime Jude.
Une vieille dame manque de peu de louper la marche du trottoir, obnibulée par les mots de Chace. Jude, elle, reste plantée devant lui, bouche bée et, pas préparée à affronter une telle affirmation. Un silence de plomb s'installe brièvement entre eux et, le jeune homme commence à douter de l'impact de ses paroles. Mais, rapidement la jeune fille s'élance dans ses bras. Il la rattrape au vol et manque de renverser, une fois de plus, la vieille dame et son chariot de légumes.
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Quand chantent les Beatles | NaiadFreedom
RomanceDes rencontres les plus imprévisibles découlent les plus belles histoires. Celle de Jude et Chace est relativement singulière et, ça, même les Beatles ne l'avaient pas vu venir.