Une fine épaisseur de brouillard envahie les avenues bondées de New York. Au milieu de la cohue matinale, la silhouette de Jude et de Chace se découpe. Elle est perchée sur le dos du châtain qui trottine entre les manteaux en fourrure et les sacs Prada. Les passants couvent le jeune couple de regards exaspérés. Mais, le jeune homme continue sa course effrénée jusqu'à l'angle de la rue où il se stoppe momentanément pour pousser un cri victorieux. Plusieurs hommes d'affaires marquent une pause dans leur conversation téléphonique pour lancer une oeillade courroucée au fautif. Jude se plie en deux dans un éclat de rire qui ne manque pas d'attirer l'attention.
- La prochaine fois que tu te tords la cheville dans une plaque d'égout je te laisse mourir dans le caniveau, aucune pitié, déclare-t-il, à bout de souffle.
Chace et Jude échange un regard complice, puis, la jeune fille passe ses bras autour du cou du garçon. Ils portent les pulls en laine confectionnés par la grand-mère de l'anglaise et, toutes les cinq minutes il se plaint de la matière qui gratte.
- C'est vraiment inconfortable, chouine-t-il pour la énième fois.
Jude passe le bout de son nez au niveau de sa gorge, un énorme sourire aux lèvres.
- L'adaptation est assez longue mais, je peux t'assurer que tu seras heureux pendant l'hiver prochain de ne pas grelotter de froid comme tous tes congénères adeptes du cachemire.
Il secoue la tête, à la fois exaspéré et attendrit par la répartie sarcastique de la jeune fille qui se cramponne toujours à ses épaules. Une barbe de trois jours recouvre le menton de Chace et, comme à son habitude Jude s'amuse à en effleurer la surface de la paume de sa main. Le châtain saisit alors ses poignées et la plaque doucement contre le lampadaire le plus proche. Leurs visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
- Jude Sheperds tu es une sangsue internationale de première catégorie, s'amuse-t-il.
Jude adopte un air faussement vexé avant de retrouver son éternel sourire en coin. Elle fait se frotter le bout de leur nez, taquine.
- Je suis dépendante à tes yeux, la ride qui apparait sur ton front quand tu deviens sérieux et même à ton étrange obsession pour les Beatles.
Chace arque un sourcil, amusé par la dernière remarque de la jeune fille.
- Et quelle chanson liée à mon obsession touves-tu appropriée à la situation ?, demande-t-il innocemment.
- She says she loves you and you know that can't be bad, yes, she loves you and you know you should be glad, fredonne-t-elle, malicieuse.
- L'espace d'un instant j'ai vraiment cru que tu me faisais une déclaration d'amour, ironise-t-il.
Jude sourit avant de déposer un rapide baiser sur les lèvres du châtain qui profite des battements de son coeur contre le sien. Puis, alors qu'elle en quémande davantage, il lâche ses poignets pour la repositionner sur son dos.
- C'est pas que je m'ennuie mais si tu veux être rentrée à l'internat avant la tombée de la nuit il vaudrait mieux s'activer !
- John Lennon avait beaucoup plus de savoir vivre que toi, espèce d'homme des cavernes.
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Quand chantent les Beatles | NaiadFreedom
RomanceDes rencontres les plus imprévisibles découlent les plus belles histoires. Celle de Jude et Chace est relativement singulière et, ça, même les Beatles ne l'avaient pas vu venir.