Chapitre 20

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J'avais du mal à écouter le reste. Me rappeler que Raï ne serait plus là dans une année, m'a anéanti. Je suis retournée dans ma chambre et ai pleuré pendant très longtemps. Je devais impérativement avoir mon BAC pour quitter le Sénégal le plus tôt possible. Mamie disait qu'elle ne voulait pas que je sois séparée d'Aminata mais je ne voulais pas étudier en France. Je comptais étudier avec Raï. Mon papa défendait ma mère sur des points ridicules et ça commençait à me peser.

Pour la petite histoire, je suis née aux USA, car papa voulait, paraît-il faire plaisir à maman et surtout lui permettre de passer du temps avec tata Malaika (sa première Ndieuké), qui venait d'avoir un bb (Raïssa). Ma mère était toute excitée, d'autant plus que c'était la première fois qu'elle prenait l'avion. Papa avait tenu à rester avec elle jusqu'au bout, afin de ne rater aucune étape. Avant que la grossesse de maman ne soit visible, mes parents s'étaient donc dirigés vers les USA.

Tata Malaika et tonton Hussein les avaient bien accueilli. Tout se passait bien entre eux. Afin, je dirais même très bien, jusqu'au jour où mamie Maguette s'est mêlée à la danse. Étant la première Ndieuké, le prénom du premier enfant revenait à Tata Malaika, si c'était une fille, bien sur. Donc je devais porter son nom. Mamie Maguette a demandé à sa fille de tout faire pour que papa change d'avis et lui donne le nom. Elle a donc raconté toutes sortes de conneries sur tata Malaika à mon père, afin de gâcher leurs relations. Elle a donné le coup de grâce en disant qu'elle ne voulait pas que sa fille porte le nom d'une femme qui la déteste et fait semblant quand il ya du monde ,blah blah blah. Papa, fou amoureux, avait tout gobé. Il m'a donné le nom de sa belle mère et est resté en froid avec sa grande soeur pendant presque 4 ans. Après l'altercation, ils avaient quitté la maison pour habiter chez des amis de papa, en attendant la date de leur retour. Il a fallu que ma tante vienne au décès de mon papi, pour que les membres de la famille les réconcilie.
C'est cette manipulatrice que j'avais comme grand mère.

Quand Tata Soda m'avait raconté cette histoire, j'avais compris beaucoup de choses. Ça répondait à mes questions sur le fait que papa ne me parlait jamais de sa soeur et que j'ignorais l'existence de mes cousins (jusqu'à l'arrivée de Raï). Il a fallu qu'il divorce de maman, pour vraiment renouer avec eux. C'était juste triste.

Je repensais à Tonton Médoune et décidais d'écrire dans mon diary. Dans l'après midi, j'ai reçu un appel de Momar. Je n'avais pas envie de lui parler, il me rendait nerveuse et je n'aimais pas le fait de ne plus pouvoir me contrôler. J'aime être maitresse de mes émotions et ça commençait à devenir difficile avec lui. Je l'ai ignoré et ai appelé Raïssa.

Raïssa : Allo, Maguy?

Moi : Non, c'est ta mère.

Raïssa : Tu es trop conne. Où est ton beau père? Il t'interdit de parler au téléphone quand il est là, non?

Moi : Je suis de retour à la maison. Ce connard a osé nous battre à coups de ceinture Aminata et moi. (J'éclatais en sanglots en y repensant.)

Raïssa : Non, ce n'est pas vrai!! Et ta mère? Vous frapper? Pourquoi ?

Moi : C'est un imbécile, voilà pourquoi. Il m'a accusée d'avoir volé 50 000 francs, puis les a retrouvé dans un autre habit. Ma mère n'a pas bougé, Aminata a voulu me défendre et il l'a frappée.

Raïssa : Calme-toi, tu vas finir par me faire pleurer. C'est ridicule en plus. Tu en ferais quoi des 50 000? Il est vraiment idiot. Je ne comprends pas Tata Nafi. Thieuyy Yallah!!! Je suis tellement désolée Maguy. Toutes ces choses qui t'arrivent me chagrinent. Mais c'est bientôt fini, dans deux ans insha'Allah, tu rejoindras ton père.

Moi : Mon père m'énerve. Il est trop faible. Il sera pire.

Raïssa : Dis pas ça. Il est très gentil, il prend soin de vous. Ça va aller je te dis.

Chronique de Maguy : le bout du tunnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant