Chapitre XI

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J'étais en contrôle de maths, les calculs défilant sous mes yeux. Les maths n'étaient pas mon fort. Je haïssais les maths, plus que n'importe quelles  autres leçons. Même si la professeur en elle même était la plupart du temps fort sympathique. Luke avait l'air à fond sur ce contrôle, je le regardais du coin de l'œil. Lui faisais de même, un sourire en coin lui donnant un petit air malicieux. Puis mon regard parcouru la classe, tête par tête. Certains avaient l'air de plutôt bien réussir, d'autres nageaient presque autant que moi. J'étais loin d'être concentré, mon regard revint sur Luke qui lui bossait comme un fou. Il fallait que je me concentre,  alors les calculs eurent raison de moi. J'étais au dernier exercice quand la sonnerie retentit. Je n'avais donc pas fini, l'angoisse me parcouru en coup de vent. Chaque élèves ramenaient leur feuille, bien évidemment je restais à ma place. Tous mes camarades l'avait rendu. Alors la maîtresse me regarda en fronçant les sourcils.

- Quand vas-tu décider à me le rendre Isaac ? Demanda-t-elle en jouant des doigts. Il me restait un calcul, juste un calcul et j'avais fini.

- Isaac rend-le moi.
Sa voix était plus autoritaire, j'avais fini, heureusement. Je me levai et marchai en direction du bureau avant de déposer mon contrôle sur le tas. J'avais pu entrevoir quelques réponses, elles étaient différentes des miennes. Pour vu que j'aie suffisant. Je ne pouvais me permettre de le rater même si là, je devais l'avouer, je me suis laissé aller. Peut être trop. Mais j'avais toujours un peu de peine à me concentrer, particulièrement dans cette branche.

- Tu sais que c'est de la triche ce que tu viens de faire ?
Je m'en doutais c'est vraie, mais j'avais besoin de ces quelques minutes pour terminer. Je devais terminer. Tu auras des points en moins ça c'est sûr, cela va baisser ta note ainsi que ta moyenne. J'espère que ton père sera indulgent. Si seulement vous saviez, si seulement tout le monde savait. Mais j'étais seul, cette ignorance me faisait souffrir. Parfois plus que ses coups. Je savais que Luke me soutenait, nous soutenait. Mais nous avions pas besoin de soutien, nous avions réellement besoin d'aide. Deux enfants pourtant innocents à qui on inflige des cicatrices ineffaçables. Même si on me sortait de ce cauchemar, mes nuits seraient toujours aussi mouvementées. Je n'avais confiance en personnes. Il fallait que vous nous aidiez, au plus vite. Si elle savait, elle me mettrait un A.

- Mais j'avais besoin de ces dernières minutes pour terminer madame. Dis-je en jouant avec mes doigts, c'était nerveusement, encore et toujours nerveusement.

- Certainement quelques uns de tes camarades aussi, mais quand je dis de me rendre le contrôle vous me le rendez et y'a pas à discuter. Sa voix grondait légèrement, ou peut être fort. J'étais tellement habitué à entendre bien pire que je n'arrivais pas à différencier si elle me parlait calmement ou pas.

- Me baissez pas ma moyenne s'il vous plaît. Mon père serait hors de lui.

- Comme tous pères. Oh non pas comme tous pères. en sachant cela, à toi d'assumer les conséquences de tes actes Isaac. Tu es assez grand pour ça à présent. Maintenant dehors, je ne veux pas te revoir avant cette après-midi. Cours de piano faut que tu sois parfait au concert de fin d'année. Je ne doute pas de toi, mais n'hésite pas à repousser tes limites. Mes limites ? Je ne savais même pas quelles étaient mes limites.

- J'y serai. Je lui serrai la main et sortit, Luke m'attendait à l'entrée, une balle sous le bras.

- Ça craint pas vraie ? Il fronça les sourcils, il avait tout écouté. J'étais sur les nerfs, à cran, à fleur de peau.

- Je sais. Grognai-je. Il me semble que d'écouter aux portes c'est pas très polie.

- Effectivement, mais depuis quand suis-je bien élevé ? Son sourire attendrit mes nerfs à vifs. Je ne pus m'empêcher de rire. Qu'il était doué pour cela. Luke était mes sourires mais surtout mes rires. Me faire sourire c'était Lys qui était doué .

- je ne devrais même pas être surpris.

- J'avoue. Il lança son ballon et le rattrapa.

- Après le cours d'histoire tu viens faire un foot avec nous ? Me demanda-t-il.

- Je ne peux pas Luke, j'ai mon cour de piano. Dis-je désolé.

- Oh mince, y allait avoir une revanche en plus. On aurait eu besoin de toi.

- Je suis désolé Luke, mais je ne peux pas louper ce cour. Si Thy l'apprenait, en plus de ma note de math, il me tuerait au sens propre. J'en avais les frissons.

- pas faux, bon on va à la cantine ? Luke avait de la peine à se rendre compte de la gravité des choses. Moi même je ne me rendais pas compte dans quelle merde j'étais. Qui se rendrait réellement compte à mon jeune âge ? Aucunes idées.

- D'accord. Ma voix c'était adoucie, apaisée de cette colère passée. Mais je n'allais pas manger, Thy ne nous payait pas la cantine.

Je me retrouvai au cours de piano, bien évidemment j'étais le centre de l'attention. La chorale se basait sur moi, la pression n'était pas lourde. Je me sentais bien, mes doigts survolant chaque touches. Des sons légers se frayaient un chemin jusqu'à mes oreilles. C'était si agréable. Luke chantait, pour l'instant je ne chantais pas. Il me fallait de l'entraînement pour réussir à jouer et à chanter en même temps. Cela allait être dur mais pas impossible. Beaucoup me dirait que rien est impossible. Cela voudrait dire que ces gens n'ont pas connu de réelles souffrances. Des souffrances dans lesquelles on ne pouvait s'en défaire. Ça c'était la vraie difficulté, alors oui l'impossible existe. Car sans l'impossible le possible n'existerait pas non plus. La chorale chantait incroyablement bien, toute l'école y mettait du sien. Ce chant me transportait, imaginant un monde meilleur. Des arbres couverts de feuilles vertes, des bourgeons à peine nés. L'herbe courte mais d'un vert profond, un léger vent me disant de lui sourire. J'imaginais le printemps. Les doux rayons du soleil réchauffant nos peaux froides à peine sorties d'un hiver glacial. Quelques abeilles encore assommées par la neige, virevoltantes cherchant de quoi se nourrir. Le chant des oiseaux, douce mélodie si joyeuse. Une fausse note me sortit de mes rêveries. Quel imbécile Isaac, tu étais là pour bosser. Pas pour t'imaginer des choses que tu ne verrais pas. Tu verrais le printemps qu'à travers les livres.

- Concentre toi Isaac. M'ordonna la professeur. Je m'y étais remis, comme de rien.

Lys faisait la vaisselle quand je rentrai à la maison. Quant à Thy, lui, travaillait sur la table. Il ne releva même pas le regard, heureusement. Mon cours de piano c'était bien passé, je m'étais libéré. Ma bonne humeur cacha mes craintes. C'était un voile plutôt efficace. Mais pas ineffaçable. J'allai aidé Lys.

- Laisse-la faire elle est assez grande maintenant. C'était la voix rauque et menaçante de Thy. Lys me sourit pour m'assurer qu'effectivement elle n'avait pas besoin d'aide. Alors je m'éloignai et allai dans la chambre y déposer mes affaires.

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Voilà ! J'espère que la longueur vous conviens, ce serait vraiment cool de mettre votre avis en commentaire. Je prends aussi les critiques, car il en faut bien pour s'améliorer aha. J'ai vraiment envie d'écrire ces derniers temps alors je pense en poster plus.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 06, 2016 ⏰

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Tome 1 : Dans l'ombre d'un pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant