Elle était une rose, magnifique, enchanteresse mais dangereuse, considérablement dangereuse. Il le savait mais cela ne l'a pas empêché d'empoigner cette rose de toutes ses forces, prêt à ignorer la douleur que lui infligeraient les épines de sa tige...
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" You took it out, but I'm still breathing "
Faith
Accoudée à la rambarde du yacht, je contemplai l'horizon. Les vagues se déchaînaient les unes contre les autres, et le vent sifflait, balayant mes cheveux en arrière. L'attention focalisé sur l'étendue bleue sur lequel nous naviguions, j'entendais à peine les rires de Perrie et des autres qui prenaient l'apéro à l'arrière du bateau. Je ne cessais de réfléchir à elle.
Elle était sans pitié et très injuste, vous enlevant parfois les êtres les plus chers. Pendant des années, je pensais être son bouc-et-émissaire, celle qu'elle s'amusait à détruire, à réparer pour mieux briser à nouveau. Voyez-vous j'étais comme ce petit animal entre les pattes du lion, cette créature tentant vainement de s'enfuir, de vivre, ne cessant d'espérer encore et encore. Cette chose avec laquelle elle jouait, qu'elle laissait courir avant de happer à nouveau, éliminant la moindre parcelle d'espoir.
C'était moi. Moi et la vie. Depuis mon enfance, nous étions en permanence en conflit, dans une lutte violente où elle finissait toujours par gagner, me laissant en mille morceaux parmi les décombres de mon minable petit monde. C'était comme si je n'avais pas le droit de rêver, comme si à chaque fois que je commençais à m'envoler, quelque chose me tirait brusquement par la cheville pour me ramener à la réalité ou plutôt en enfer. J'avais donc compris cette évidence que j'avais voulu nier : Je n'avais pas droit au bonheur. Moi Faith Joyce Davis n'existait pas, je ne faisais que vivre. Je papillonnais à gauche à droite, sortais mais je n'avais pas de but, je n'avais pas d'objectif car je savais que tout échouerait car la vie attendait dans l'ombre une occasion de me briser comme toujours, me rappeler comment j'étais une merde.
Toute ma vie, j'avais été à bout de souffle, tentant en vain de garder la tête hors de l'eau, me faisant heurter par chaque vague, buvant la tasse à maintes reprises. Et il est arrivé. Alors que je me noyais, que je m'enfonçais dans les profondeurs, cherchant désespérant de l'oxygène. Harry était apparu dans ma vie tel un ange.
Et il m'a sauvé. J'avais pris encore et encore tout ce que la vie me donnait, tout les coups qu'elle me mettait mais désormais j'avais un bouclier. Je pouvais respirer. Je respirais encore. J'étais vivante. J'avais survécu.
Une larme échappa à ma surveillance et coula le long de ma joue.
- Tu pleures ? Lança une voix sur ma gauche et je remarquai la présence d'Harry.
J'essuyai rapidement la goutte salée du dos de ma main et souris devant sa mine inquiète.
- C'est rien, le rassurai-je en haussant les épaules. - A quoi tu pensais? Me demanda-t-il en entrelaçant nos doigts.
Je les observai quelques secondes, adorant le contraste de nos peaux.
- A ton apparition soudaine dans ma vie. - Étant donné que ça te fait pleurer, je ne sais pas si je dois être flatté, plaisanta-t-il à moitié. - Tu peux l'être. Tu ... es extraordinaire. Tellement que je me demande souvent pourquoi tu t'intéresses à moi.
