A TRAVERS LA TOILE / Chapitre n°14 - Ticket royal

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Une envie ? Une gourmandise ? Au final, qu'est-ce que c'est ?Pour moi c'est juste un sentiment d'égoïsme et de perversité, une envie ou une gourmandise on s'en lasse encore plus vite que le moment ou l'ont a envie de cela. La mon esprit tournais autour d'un seul et même péché, le péché de gourmandise. La gourmandise d'acheter ses billets de trains pour une personne que je n'ai jamais vu de toute ma vie, mais je sais que si je veux savoir si j'éprouve de réel sentiment pour Tristan, il y avait qu'une seule et unique solution, le voir face à face. Je capitule, je sors ma carte bleue de mon porte monnaie en cuir d'autruche et avance vers le guichet :

- Bonjour madame, c'est un peu bizarre se que je vais vous demandez. Mais je pourrais avoir deux tickets allez retour pour Londres ? Lui dis-je en faisant danser la carte bleue entre mes doigts.

La dame travaillant au guichet est une personne ayant à peu près l'âge de mon père, mais une version légèrement plus vieille :

- Pourquoi ça serais bizarre ? Vous devez sans doute acheter ses tickets pour quelqu'un de votre famille ou un ami. Ca serais pour de quand à quand ? Dit-elle en remettant ses lunettes.

Je lui fais signe que je vais regarder sur mon calendrier. Je sors mon téléphone et va sur l'application calendrier, je le scrute furtivement :

- Allez le vingt-et-un Mars et retour... Dis-je en hésitant.

La vieille dame me scrute du regard et racle sa gorge, je sens que je l'agace dans la façon dont je suis aussi indécis que ça :

- Sinon vous pouvez prendre un ticket royal. C'est un ticket qui vous permet de partir quand vous voulez et revenir quand vous voulez. Dit-elle en écrivant quelque chose sur un bout de papier.

- D'accord, je vais en prendre un. Dis-je en tendant ma carte.

Elle se lève et marche en direction d'un étagère qui se trouve à quelques centimètres de son bureau, elle en sort un ticket de train avec une rainure doré et une couronne en or imprimé dessus. Elle me donne un document à remplir, je met le ticket au nom de Tristan. Une fois la paperasse fini, la femme de tend la machine à carte. Le prix du ticket est encore plus cher que je ne le pensais, je capitule, je rentre la carte et tape mon code à quatre chiffres, paiement accepté. La femme prend le document que j'ai remplis et copie les informations sur ordinateur, elle passe le ticket de train dans une machine et en ressors avec les coordonnées dessus. Elle prend une pochette en plastique faisant la taille du ticket et le met dedans :

- Merci pour votre achat jeune homme, bonne journée. Me dit-elle en souriant.

Je met la pochette sur la poche arrière de mon jean et fais un signe de la tête pour dire au revoir à la femme. Je sors de la gare remplis de personne à abondance. Sur le chemin du retour, Tristan m'appelle en appel vidéo :

- Oh je te dérange ? Dit-il en souriant

- Non du tout, je rentre tout juste de la gare, mes parents sont partis. Dis-je en remettant l'écouteur gauche.

- Partis pour allez ou ?

- Paris, ils partent habiter pour quelques années. Dis-je en couvrant mon torse de mes bras.

- Ah ok, et toi tu y va pas ?

- Non, j'irai les voir de temps à autre.

L'air froid de la nuit est insupportable, je sens mes joues se contracter et mes yeux pleurer sous l'effet du froid, mes dents claquent comme un marteau piqueur :

- Je vais raccrocher Tristan, il fait trop froid pour que je garde mes mains dans l'air frais. Je t'appelle dès que je suis rentré ?

- Ouais bien sûr, à tout de suite.

Puis il raccroche laissant afficher mon écran d'accueil.

***

Je me frotte les mains comme deux morceaux de bois qu'on frottent pour en faire du feu, la chaleur de mon foyer me redonne de la couleur et un peu plus de mouvement dans mes articulations frigorifiés, mon premier réflexe, sortir mon téléphone et rappeler Tristan. Après quelques sonnerie, je vois son visage angélique apparaître sur l'écran :

- Ouf tu es bien rentré, j'ai eu peur pour toi ! Dit-il en souriant.

- J'ai failli me faire kidnapper par les Pussycat dolls mais j'ai pu m'en sortir. Dis-je en rigolant.

- Très drôle Brad. J'en ai marre des appels vidéos, je te le dis franchement. Dit-il d'un air dépité.

Il en a marre ? Ce qu'il vient de me dire me donne des frissons et des spasmes dans tout le corps :

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Dis-je avec un air d'incompréhension.

- Je veux dire, qu'il faut qu'on se vois au plus vite. Dit-il en versant une larme.

Il est en train de pleurer ou je rêve ? Le voir dans cet état me fend le cœur en deux, c'est comme si quelqu'un venait de me brûler la main avec une cigarette allumé :

- Et bien Tristan, j'ai quelque chose à te montrer. Dis-je en souriant.

Je saisis la pochette contenant le ticket de train, je le pose sur mon lit, hors de la vue de la caméra frontale :

- Et qu'est-ce que c'est ? Dit-il en souriant.

Je prend la pochette dans mes mains, je sors le ticket de train et je lui montre avec un grand sourire en retenant mes larmes lorsque je vois un sourire radieux se dessiner sur son visage :

- Oui Tristan, on va se voir. Je te le jure sur ma propre vie maintenant.



A travers la toile [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant