« Au gré de nos désirs ».

[17]

Je finirais par me reveiller en ne remarquant plus ton abscence, ce silence devenu une habitude..
Plus rien desormais n'a de sens..

Tout le reste de la semaine on l'avait passé à zoner. Aucune de nous trois partait en vacances pour l'instant, du coup on passait le temps soit posées dans un parc, vers un lac.. Ou à traîner en bas.
Cava qu'on avait le permis, c'était moins la galère pour bouger!
Je voyais moins Alex en ce moment, je lui avais ramené deux trois fois à manger pendant le ramadan, et des gâteaux aussi parce qu'il kiffait comme il me l'avait si bien dit.
Puis je le croisais plus trop au quartier, il venait jamais aux mêmes horaires.
Mais je crois que d'un côté ça me dérangeais pas de m'éloigner  de lui indirectement..
Je savais que Bilal aimait pas et maintenant que ca allait enfin entre nous, je voulais pas qu'il pense que je lui faisais à l'envers.

On avait trouvé, avec les filles, un SPA où l'on pouvait réserver pendant un créneau plusieurs services: piscine, jacuzzi.. Du coup avec la chaleur rien de mieux, surtout pour une fille voilée, c'était le top.
Je préparais mes affaires, et j'allais rejoindre les filles qui m'attendaient en bas!
En bas du bloc, j'ai croisé Bilal, posé comme d'habitude avec quelques gars d'ici.
Juste après être passée j'ai recu

-[Lui]: Rentres pas tard

Suivit de

-[Lui]: Et réponds pas

J'étais morte de rire, en mode "je suis toujours là".
Je trouvais ça "mignon" qu'il veuille nous éviter lui comme moi de prendre des pêches.. Il comprenait mon choix, et j'aimais trop. Rares sont ceux qui auraient acceptés. Reste à voir où ça nous mènera!

L'après midi était passée trop vite, ca nous a fait du bien. Après ça, on est partie au Mc'do manger une glace et on a finit par rentrer.
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Quelques jours plus tard je suis allée faire un tour en ville, Imane venait de partir chez sa cousine dans le sud quelques jours finalement, et Khadija pouvait pas sortir du coup j'étais seule au monde.
Une fois là bas, je cherchais des nouvelles jupes et robes, j'ai finis par en trouver quelques unes et je suis allée à la librairie. J'aimais trop lire, et une de mes cousines m'avaient conseilles quelques classiques anglais.
En sortant de la zone commerciale, je suis tombée sur Alex. Il marchait dans la rue principale, seul. Il avait pas l'air comme les autres fois. Il ne m'avait pas encore vu. Je commençais à marcher derrière lui.
Il avançait trop vite, il se tenait la tête entre les mains, il paraissait tout stressé. J'ai de suite compris. C'était pas la première fois que je le voyais en manque, mais cette fois-ci, ça avait l'air pire.

-: Alex!

Il ne m'entendait pas, ou du moins il voulait pas m'entendre.. Je le rattrapai en speed.
J'étais à sa hauteur

-: Oh cava ?

Il tourna la tête dans ma direction, il avait comme des gouttes de sueur sur le front, la peau toute blanche et les yeux rougies.

-[Lui]: Laisses moi tranquille

-: Il t'arrive quoi ?! T'as besoin de quelque chose ?!

Il bafouillait des choses incompréhensibles. Il faisait peur à voir, j'aimais pas le voir comme ça. C'est là que je regrettai de l'avoir ignoré ces derniers temps, de pas avoir cherché après lui tout en sachant qu'il était seul.
Je savais pas quoi faire, j'avais jamais connu quelqu'un dans son cas auparavant. J'en avais même une mauvaise image. J'imaginais surtout ces quelques jeunes friqués en quête d'adrénaline.
J'étais plutot dans l'optique du "on provoque ce qui nous arrive".
Et puis je trouvais surtout des excuses à ceux en face, ceux qui lui refoulés cette substance illicite, dévastatrice..
C'était la faute à l'isolement social duquel on était victime pour exemple, ou encore d'autres facteurs qui les poussés à tomber dans ce cercle vicieux.
Sans voir pour autant les conséquences qui en dérivées.

-: Tu veux que j'appelle un Medecin ? Ou que je fasse quelque chose, je sais pas dis moi

-[Lui]: Mais dégages! Laisse moi, j'ai pas besoin de toi

J'étais choquée, je m'attendais pas à ce genre de reaction..quoi que vu l'état dans lequel il était, c'était prévisible, parler était la dernière chose dont il avait besoin.
J'avais même pas eu le temps de penser à quoi repondre qu'il était déjà parti.

Je suis rentrée directement après ça.
Je me demandais où il etait parti et s'il allait mieux. J'avais peur qu'il lui arrive quelque chose entre temps. Je suppose que c'était pas la première fois qu'il perdait tout controle sur sa propre personne. Je me demandais l'effet que ça faisait d'être dépendant de quelque chose.. Ça devait être horrible.
En rentrant, j'ai rattrapé ma prière.
À la fin, mes invocations lui étaient destinées. J'ai imploré Allah de le guider et de lui venir en aide.
J'espérais le revoir vite, et dans son état normal pour pouvoir lui en parler. Fallait que je tente quelque chose, il se détruisait. Physiquement comme mentalement. Je me souviens avoir lu dans un des fascicules que m'avait donné un des éducateurs que ca pouvait mener à des troubles mentaux comme la schizophrènie. Que dans ce genre de moments, il pouvait carrément avoir des hallucinations, devenir violent..
Tout ça je connaissais pas avant lui. Et ça me perturbée d'être autant touchée par lui, j'arrivais pas à comprendre ce besoin imminent, limite "vitale" de l'aider à s'en sortir, de lui parler.. Tout simplement savoir qu'il allait bien. J'avais besoin de m'en assurer..
J'ai finis par ouvrir mon petit Qu'ran, et soubhan Allah je suis tombée sur une sourate qui m'a directement fait penser à lui. Ad duha.
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Sourate ad duha:

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

1. Par le Jour Montant!

2. Et par la nuit quand elle couvre tout!

3. Ton Seigneur ne t'a ni abandonné, ni détesté.

4. La vie dernière t'est, certes, meilleure que la vie présente.

5. Ton Seigneur t'accordera certes [Ses faveurs], et alors tu seras satisfait.

6. Ne t'a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t'a accueilli!

7. Ne t'a-t-Il pas trouvé égaré? Alors Il t'a guidé.

8. Ne t'a-t-Il pas trouvé pauvre? Alors Il t'a enrichi.

9. Quant à l'orphelin, donc, ne le maltraite pas.

10. Quant au mandiant, ne le repousse pas.

11. Et quant au bienfait de ton Seigneur, proclame-le.