« Au gré de nos désirs ».

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<< No matter what I do, all I think about is you
Even when I'm with my boo, boy you know I'm crazy over you >>

La fin de l'été approchée, dans une semaine c'était la rentrée.
C'était passée trop vite, mais j'avais eu presque cinq mois de vacances alors il était temps.
Et ça allait me changer les idées.
Toujours aucune nouvelle de Bilal et c'est limite si je tapais pas une dépression. Les sentiments avaient repris le dessus, et il me manquait.
Je me faisais mal à la tete à penser à lui constamment, à ce qu'il pensait de moi, alors que lui venait de partir direction la Turquie avec quelques autres gars d'ici, et j'étais surement la dernière personne à qui il pensait.
C'était fou l'influence qu'un homme pouvait avoir sur une femme, il suffisait d'une réaction de sa part pour que l'on remette tout en question.
J'en venais à douter de moi, peut être que finalement il me trouvait plus assez bien pour lui..
Et après tout c'était le destin, je pouvais pas forcer les choses, ca restait la volonté de Dieu.
Si c'était un bien pour moi, Allah le remettrait sur mon chemin.
__________
Ça faisait plus d'une heure qu'on tournait en rond dans Carrefour.
Et je commençais à regretter d'avoir proposée de les accompagner.
Ma mere et ma petite soeur faisaient les derniers achats pour sa rentrée scolaire, c'était dans deux jours pour elle, et c'était blindé de monde.
J'ai finis par sortir, et reviendrai les chercher quand elles auront finit, c'était impossible de respirer à l'intérieur avec la chaleur qu'il faisait ce jour-là.

J'allais rejoindre Imane et Khadija au quartier.
En passant devant l'arret de tram du quartier, je l'ai aperçu.
Je me suis garée à peine plus loin [j'ai pas calé cette fois, al hamdu lilah lol], et j'ai bien pris soin de passer à côté de l'arrêt de tram histoire qu'il m'aperçoive.
Cette fois, j'ai pas osée aller lui parler directement, je savais pas trop comment il allait réagir depuis que je lui avais donné la feuille avec la sourate écrite.

J'ai fais exprès de passer au téléphone devant lui, je voulais attirer son attention.
Et ca à marché, une fois passée devant lui, j'ai entendu:

-[Lui]: Ehh !

Je me suis retournée vers lui, le visage neutre en attendant de voir ce qu'il allait me dire

-[Lui]: Çava ?

-: Euh oui.. Toi ?

-[Lui]: Ouais çava. Je te cherchais

-: Ah bon ?

-[Lui]: Ouais.. Comme je te croisais plus, je me suis dis que tu serai peut-être dans ton quartier

-: Ah b oui, je suis là. Tu voulais me dire quoi ?

-[Lui]: J'ai lu ce que tu m'as passé

-: Mhm.. Et du coup ?

-[Lui]: J'sais pas, ca m'a fait bizarre

-: Comment ça ?

-[Lui]: Attends tu veux pas qu'on bouge d'ici ? On sait jamais quelqu'un nous voit

-: Ah, euh ouais desolée. Il y a un parc si tu veux pas loin

-[Lui]: OK je te suis

On s'est dirigé en silence vers le petit parc à côté du quartier, on est passé à côté du banc où j'avais capté Bilal le jour du Aid, mon coeur s'est direct mit à accélérer..

On s'est posé sur un banc tout au fond du parc pour être sur de ne croiser personne. Il y avait pleins de grands arbres autour, c'était isolé.
J'avais pas peur de me retrouver seule avec, il m'inspirait confiance.

-: On devrait croiser personne normalement

-[Lui]: OK. Alors je te disais ca m'a fait bizarre..T'as compris pourquoi je venais souvent dans ton quartier, et un soir je me suis retrouvé dans le même état que la dernière fois, j'avais pas assez d'argent pour aller chercher ma dose, je devenais fou, j'avais l'impression que j'allais mourir..

Je le regardais les larmes aux yeux, j'avais mal au coeur en l'entendant me raconter ça, mais je pouvais pas me mettre à pleurer devant lui. Il allait penser que je le prenais en pitié, et je voulais pas toucher son orgueil. Ca resté un homme après tout.

-[Lui]: Et au bout d'un moment, je me suis souvenu de ce que tu m'avais donné. J'ai cherchais dans mon jean le papier, et je l'ai lu. Une première fois, pis une deuxième et j'ai pas arrêté jusqu'à ce que je me calme un peu. Au bout d'un moment mes mains ont arrêtées de trembler et je ressentais moins de picotement dans tout mon corps

-: Ouaaa..

-[Lui]: Après j'ai rejoind un pote chez lui, et il m'a passé quelque chose à sniffer.. Mais tu vois même après ça, j'arrêtais pas de penser à ce que je venais de lire. Et depuis j'arrête pas de le lire en boucle quand j'suis posé solo

-: Ouaa, je sais pas quoi te dire. C'est une sourate du Coran tu vois, Et quand je suis pas bien, je la lis souvent, et je me sens direct mieux.

-[Lui]: Ah OK. Je me suis jamais vraiment intéressé à la religion moi, ma grand mère était croyante j'crois mais pas musulmane, mais mes parents et tout non

-: Mhm d'accord. B moi, je suis née musulmane. Pareil pour mes grands parents, mes parents

-[Lui]: J'ai plus de nouvelles de mes parents t'façon

-: Tu veux en parler ?

-[Lui]: Y a rien à dire, mon père il buvait, il me défonçait pratiquement tous les soirs. Un jour, j'ai peté les plombs, j'ai taillé et je me suis retrouvé à la rue et voilà

-: Ils ont pas cherchés après toi ?

Il a lâché un petit rire nerveux

-[Lui]: Mais mon père il s'en fou de ma vie.
T'sais quoi, je l'ai recroisé un coup avec ma mere, j'étais en ville.. Je faisais la manche comme un clochard encore, il m'a regardé en rigolant et il a tiré ma mère.
Elle a même pas cherché à me parler

-: Parles pas de toi comme ca! T'es pas un clochard, t'es juste en galère.. Ca fait pas de toi quelqu'un de mauvais. Et ton père, laisses tombé, pour taper sur un gosse déjà, ca montre bien à quel point il est faible

-[Lui]: Ouais, je m'en tape t'façon maintenant

-: Si t'as besoin de quelque chose, hésites pas

-[Lui]: Non t'inquiètes

-: Aies pas honte parce que je suis une fille

-[Lui]: T'as tout dis là

-: Je m'en fou sah, pas de manières. T'as pas à te sentir mal, je te jugerai pas

-[Lui]: Tranquille, t'as déjà fais beaucoup

-: C'est rien

-[Lui]: Non justement, c'est pour ça j'arrive pas à te comprendre, on sait jamais autant préoccuper de moi, pas même ma famille

J'étais gênée, je savais pas quoi répondre alors je me suis contentais de sourire timidement.

Au même moment mon téléphone à sonné, c'était ma mère, je devais aller les récupérer.
Imane m'avait harcèlé de SMS, j'avais complètement zappée de les prévenir!
Je me suis levée en speed, en lui expliquant que je devais partir.
Il m'a suivit et on est ressortie du parc pour rejoindre l'entrée du quartier.
Et sur toutes les personnes possibles, il a fallut qu'on tombe sur Karim.
Il avait pas l'air de m'avoir reconnu au début, mais il tourna sa tête une deuxième fois  en notre direction.
Il nous a pas lâché du regard tout le long où l'on est passé devant lui.
J'étais sure qu'il allait balancer à Bilal, j'ai commencé à flipper. Pas pour moi, mais pour Alex qui lui, avait pas l'air d'avoir comprit.