Un premier amour est comme le poid des saisons, nul ne peut prétendre l'effacer
J'ai eu aucune nouvelle, mais cette fois-ci, j'avais un mauvais pressentiment. Je sentais que s'il m'avait donné aucune nouvelle c'était pas parce qu'il m'avait zappé, ou pour taper des manières,non. J'avais l'impression que quelque chose s'était passé. Et, Soubhan Allah, mon intuition était juste.
Au vue de l'expression de ma mère quand elle est rentrée, j'ai compris que quelque chose n'allait pas. Elle avait le visage triste
-: Qu'est ce qu'il ya mama ?
-[Elle]: Allah yrahmo
Quand j'ai entendu ça, mon coeur s'est arrêté. Mes yeux ont commencés à se mouiller, et les larmes se sont mises à couler toutes seules.
J'arrivais pas à me calmer, je me suis limite jetée dans ses bras-[Elle]: Calmes toi benti, c'est la volonté d'Allah. On ira voir sa femme demain In Shaa Allah, meskina
J'ai direct levée ma tête en sa direction
-: Comment ça sa femme ?
-[Elle]: B sa femme, il était toujours marié benti
-: C'est pas Bilal qui est mort ?
-[Elle]: Soubhan Allah, mais non, c'est son oncle. T'as que lui en tête c'est pas possible
-: Al hamdu lilah!!
Je sais que c'était égoïste comme reaction, mais dans ses moments je crois qu'on espère toujours que ce soit quelqu'un qui nous ai pas proche, plutôt que l'inverse. Encore moins l'homme qu'on aime. J'étais soulagée, mais pas totalement. Ca restait un mort, et son oncle surtout. Il laissait derrière deux enfants, et une femme. Et en l'espace de quelques secondes j'ai pu ressentir sa douleur. Courage à eux, ça allait être une épreuve longue et difficile.
Et pourtant comme venait de me dire ma mère, c'était la volonté d'Allah, et on ne pouvait rien contre.
C'était le même oncle qui avait fait un accident de voiture l'année dernière, à la suite de ça les médecins lui avaient découvert une tumeur au cerveau. J'étais choquée, je me doutais de rien. Bilal m'en avait jamais parlé; c'est là que je me suis rendue compte qu'au final je savais pas grand chose de sa vie, fin surtout ce qui touchait au personnel. Il aimait pas se confier ca se voyait, et ça me faisait mal juste d'imaginer l'état dans lequel il devait être maintenant alors que seulement quelques heures avant il était tout souriant. Je voulais le voir, lui parler mais c'était surement pas une bonne idée. Alors j'ai pris mon tel, et je lui ai envoyé un SMS:-: Je viens d'apprendre pour ton oncle, Allah yrahmo. Saches que c'est la volonté d'Allah, et que c'est jamais un mal la mort, il sera auprès du Tout Puissant In shaa Allah.. Si t'as besoin je suis là, je t'aime Bilal
Je culpabilisais trop, je repensais à toutes les crises que je lui tapais dernièrement, des caprices de gamine limite. Pendant qu'à côté, il se retrouvait en galère avec ses jugements, son oncle malade.. Et surement pleins de choses que j'ignorais encore, alors que moi à côté de ça al hamdu lilah, j'avais pas à me plaindre.
Il a jamais repondu à mon SMS ce soir-là, et ni la semaine qui a suivit.
J'avais repris les cours, mais sérieusement, j'avais pas la tête à ça. C'était le debut donc ça allait encore mais bon.. Pour couronner le tout, j'avais eu les résultats de mes partiels et j'avais pas validée mon semestre, j'avais eu 9.15. J'étais pire que dégoûtée.
J'arrêtais pas de penser à Bilal, je l'avais pas revu depuis, pas même à la salat Janaza qui avait eu lieu le vendredi d'après. Ca m'inquiétait.
J'avais accompagné ma mère avec la sienne chez la femme de son oncle, c'était horrible. On pleurait tous, même pour moi qui ne le connaissait pas, c'était impossible de retenir mes larmes.
La mort ça reste un rappel pour tous, ça nous remet les idées en place quand on se laisse un peu trop tomber dans les bras de cette vie ici bas. Tout en oubliant l'au-delà.
C'était une grosse remise en question, surtout quand on est croyant.
Encore une fois je m'imaginais moi à leur place, et j'étais loin d'être prête à mourir..d'ailleurs est-ce qu'on l'était tous vraiment un jour ?
On pêche tous les jours, parfois même sans s'en rendre compte.
Je repensais à ma relation avec Bilal, et j'ai honte de le dire mais j'ai l'impression que malgré ma crainte envers mon Créateur, à ce stade de ma vie, je sais pas si je pourrais me séparer de lui pour éviter le hram. C'est là que je me rend compte que ma foi à vraiment baissée, il y a quelques mois de ça, je voulais même plus qu'on se capte et au final on a jamais pu tenir.
Pourtant c'est pas l'envie qui nous en manquait, je sais qu'on craint Allah lui comme moi, mais faut croire que l'être humain est vraiment faible. On cause nous même notre propre perte.
Si seulement c'était plus facile, si seulement on pouvait se marier tout de suite.
Ca parait compliqué et pourtant la solution, on la connait..J'ai quand même finit par demander de ses nouvelles à sa mère, çe me rongeait trop
-: Bilal çava ?
Elle a encore plus pleurée. Je l'ai prise dans mes bras, et elle m'a serrée très fort
-[Elle]: Je vais pas te mentir, lui comme son père çava pas [c'etait le frere à son père]. Soir il sort, il rentre tard le soir et ça fait des problèmes avec l'appareil là [son bracelet] ou alors il sort pas du tout. J'ai mal au cœur de les voir comme ça benti, les deux hommes de ma vie et je me sens impuissante face à leur peine, ya rabbi. Soubhan Allah
-: qu'Allah vous facilite
-[Elle]: Amîn. Le laches pas Myriam
-: Je lui ai envoyé un message le jour même, mais il m'a jamais répondu..
-[Elle]: Tu connais comme il est, il est fier Bilal. C'est un homme et les hommes aiment pas montrer quand ils sont mal, mais s'il te plaît ne le laches pas benti. Un homme à toujours besoin d'une femme, et c'est de toi qu'il a besoin Bilal
Je l'ai encore plus serrée dans mes bras à l'entente de ses paroles.
Je savais pas si c'était de moi dont Bilal avait besoin, mais çe qui été sûre, c'est que j'avais pas vraiment été là pour lui depuis. J'en avais conclu qu'il voulait surement pas me parler vu qu'il m'a pas répondu, mais après tout c'était peut être seulement sa façon de réagir à lui, il disait rien mais il en pensait pas moins. Ça restait un être humain, et on a tous besoin de quelqu'un dans ce gênre de moment..-: Khelti je peux te demander quelque chose ?
-[Elle]: Oui ?
-: Quand t'es parti, Bilal était à la maison ?
-[Elle]: Oui, tu veux aller le voir c'est ça ?
J'avais honte de lui demander ça mais c'était mon seul moyen de le voir alors je me suis contentée d'hocher la tête
-[Elle]: Tiens les clés au cas où, son père doit être avec les hommes tu peux y aller
-: Merci beaucoup
Je me suis levée, et je suis sortie direction ma voiture pour rentrer au quartier priant Allah qu'il ne soit pas sorti.
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« Au gré de nos désirs ».
Romance"And then my heart whispered..Ya rabb..forgive me". On s'aventure dans le mauvais chemin comme si on avait la certitude de pouvoir se lever pour implorer le pardon demain.. {Chronique}.