Lundi 13 mai, 08h46.
J’étais là, étendu à même le sol, contre des sacs poubelle pleins à craquer dont l’odeur égalé celle des égouts. J’avais mal. Chaque partie de mon corps me faisait souffrir le martyr. C’était comme si quelqu’un s’amusait à me planter des aiguilles et à les enfoncer de plus en plus profond doucement de manière à ce que la douleur ne puisse disparaitre. La cause de tout cela ? Ma trop grande gueule. Pour comprendre, il faut remonter à 15minutes plus tôt. Rembobinons. J’étais dans cette même rue, une rue qui m’était inconnue. Je marchais d’un pat assuré en évitant de faire attention aux gens autour de moi qui me dévisageaient. Plus tôt, je m’étais réveillée dans le lit d’un inconnu, encore une fois, avec qui j’avais passé la soirée donc j’avais décidé d’aller jusqu’au centre à pieds. Je portais encore les vêtements de la veille, talons trop hauts, jupe trop courte et haut trop serré. Dans le noir d’une boite de nuit, cela est aguichant mais de bon matin, c’est plutôt vulgaire. Je traçais ma route quand un groupe de jeunes commença à m’insulter.
-Oh salle pute ! Va ranger ton cul, c’est plus l’heure de faire les trottoirs !
Je me retournais brusquement sans pouvoir m’empêcher de répondre.
-Va plutôt voir ta mère et après on verra qui c’est la pute !
-T’as un problème salle chienne ?
-Oui, c’est toi mon problème, t’as cru que j’étais une pute alors que si tu sors le soir, je suis sure que c’est ta mère voir ta sœur que tu retrouveras derrière un buisson en train de se faire enculer par un clochard !
A ce moment-là, je ne prenais pas conscience de l’ampleur de mes mots et je ne pouvais réaliser ce qui aller m’arriver. Le gars avec qui je m’étais pris la tête, il me poussa violement par terre, en gueulant que j’étais qu’une salope. C’est alors que les coups commencèrent. Ce fut d’abords dans le ventre, puis les cotes, le dos, je me protégeais tant bien que mal le visage avec mes mains mais très vites, leurs coups de pieds furent si forts, j’eus tellement aux mains que je les retirai alors ils me frappèrent au visage. Je crus me retrouver six ans plus tôt quand c’était les coups de ma mère que je devais supporter. Avant de partir, ils me crachèrent tous à la gueule et celui avec qui je m’étais embrouillée, me pissa dessus. Je ne pleurais pas, je souffrais en silence. Je m’étais juré de plus jamais pleurer devant des gens pour ça, pour montrer que j’étais forte, que même les coups ne m’atteignaient pas. Mais qu’est-ce que j’avais mal ! Alors voilà comment je me suis retrouvée là, par terre à agoniser. Au bout de quelques minutes pour me remettre, je me relevais et partais mes talons à la main comme si rien ne s’était mais je peinais à marcher mais j’avais tellement peur qu’on me retombe dessus que mes jambes avançaient seules. J’arrivais enfin au centre. Il y avait devant l’entré les garçons qui fumaient. Je ne voulais pas les affronter, personne ne m’avaient pardonné la crise de l’autre jour sauf Abby et Zayn mais pour les autres, je n’étais qu’une salle môme lunatique. Hélas, je n’avais pas le choix, je devais passer devant eux pour rentrer à l’intérieur. J’essayai de me contenir un maximum, d’enlever le plus de sang possible et j’avançai comme si de rien n’était mais cela ne fonctionna pas. Arrivée devant eux, je craquais. Je m’écroulais dans les bras de Rudy. Ils étaient tous paniqués. Rudy me porta jusqu’aux vestiaires, Nathan était près de moi et Zayn et Curtis allèrent chercher les filles. Il me déposa sur un des bancs, tout le monde était au petit soin avec moi. Je leurs expliquai ce qui venait de se passer et nos embrouilles futiles disparurent. C’est triste à dire mais sans ça, j’aurais encore été le paria du groupe. Tom arriva.
-Vous foutez quoi tous ici à rien branler ? Je vous attends dehors moi ! cria Tom.
-On est en congé ! répondit sèchement Alisha.