Mardi 28 mai, 12h49.
Cela faisait à peine une semaine que j’avais repris les shoots. C’était dur. J’étais de nouveau dépendante. En à peine trois jours, j’étais passée à deux doses par jour. J’étais épuisée et à bout de nerf. Un rien pouvait m’énerver. Je changeais d’humeur en deux t’en trois mouvement. Je pouvais être morte de rire et deux minutes après, pleurer comme si on m’avait arraché un bout de moi. Les autres n’avaient rien remarqué. Zayn lui, depuis notre discussion était distant, ça me fait mal au cœur, vraiment parce que je m’étais accrochée à lui, je l’appréciais beaucoup mais je ne suis pas apte à lui donner ce qu’il me demande. C’est trop pour moi, je ne peux pas m’ouvrir pour une relation de couple, c’est trop me demander. En réalité, je suis très contradictoire. J’attends depuis toujours que quelqu’un me dise ses mots là et maintenant que je les entends, je fuis et pour essayer de sortir la tête de l’eau, je me drogue. Il se passe réellement des choses bizarres dans ma tête, tout n’était pas encore remis à sa place. On venait de finir de déjeuner, nous étions tous là, en train de savourer nos cigarettes. J’étais distante, comme ailleurs. Tout le monde parlé, je les entendais mais je n’arrivais pas à les écouter. Je m’effaçais petit à petit. Alors que tous les yeux étaient rivés sur Rudy qui était en train de faire l’imbécile, je m’esquivais discrètement. J’allais m’enfermer dans les toilettes et commençais à préparer le matériel d’injection. Tous étais près, je m’installais par terre et m’injectais le produit. Je fermais doucement mes yeux, mes paupières étaient lourdes, très lourdes et je sentais le sang passer contre ma fine peau. Mon corps devenu lourd lui aussi, c’était comme si j’allais m’enfoncer dans le sol. Tout tourna autour de moi et quelques secondes plus tard, je devenais légère. Cette sensation, de flotté était de retour. Je cherchais la lumière, la fameuse lumière qui devait me remettre dans le bon sens, celle qui devait régler mes problèmes, mes douleurs et mes peurs. Elle était là, juste devant moi. Elle était tellement lumineuse, étincelante, éblouissante, elle était tellement belle. Je pouvais la toucher du doigt, elle était brulante et elle me faisait mal mais c’était une bonne douleur, celle qui fait du bien, celle qui enlève un poids. J’essayais de m’en approcher mais je n’y arrivais pas. C’était comme si une force invisible m’empêchée d’y accéder mais elle m’attirait. Je dois savoir ce qui se cache derrière, c’est elle qui me remettra en place, c’est forcé et après, tout ira bien, je serais enfin libre. C’est alors que j’entendis une voix masculine résonner dans ma tête. Elle s’intensifier, jusqu’à ce qu’elle s’empare de tout mon corps. Elle était là en moi. Puis des coups se firent entendre à leur tour. Un choc se fit ressentir sur ma tête ce qui me fit revenir à la réalité. Quelqu’un tapé à la porte et moi j’étais étendu au sol, ma tête me faisait mal, j’avais du tomber. Je criais pour faire savoir que j’étais là. C’était Nathan derrière la porte. Je jetais un œil au miroir rapidement. J’essayais temps bien que mal à me rendre présentable mais quelques secondes ne suffisaient pas. Je finis par faire rentrer Nathan qui s’impatienté.
-Qu’est-ce que tu veux ? Lui demande-je
-Beh je te cherchais, ça fait une demi-heure que tu as disparut, je me demandais si tout allait bien.
-Tout va bien.
-Vu ta tête non, qu’est-ce que t’as foutu ?
-Rien rien.
-Mais si, t’es en sueur, t’as mis au moins cinq minutes à me répondre, y’a bien une raison !
-Ca ne te regarde pas.
-Depuis quand tu me fais des secrets ?
-Depuis toujours !
Sur ses mots, Nathan péta un plomb. Il me poussa dehors et commença à fouiller les toilettes. J’essayais de l’en empêcher, en vain. Mon matériel de shoot était encore dedans et il allait forcément tomber dessus, il ne devait pas savoir pour ma dépendance, personne ne devait savoir, c’était ma merde, pas la leur et ça ne regardait que moi. Très vite, il trouva tout mon bordel et nous enferma pour pas être déranger par les autres. Je le regardais sans oser prononcer un mot et il finit par briser ce silence gênant.