Fugitive [Inachevée]

Do you hear my fear?

Lundi 20 mai, 17h39.

J’étais assise, sur un banc, seule, toujours avec l’immonde combinaison orange du centre sur le dos, à attendre six heure pour me casser le plus loin d’ici. Le temps se faisait long, très long. Nous étions tous épuisés, on avait de plus en plus de mal à allier nos vies, certes un peu spéciales, avec les TIG. Sortir, fumer, boire, se défoncer, baiser d’un côté et bosser comme un chien de l’autre, ça n’allait pas vraiment ensemble. C’est vrai que nous sommes des gros branleurs mais on sait faire la part des choses, quand il faut, on se sort les doigts du cul et on fait les choses bien mais c’est dernier temps, c’est devenu compliqué, on n’y arrive plus. Il y a beaucoup de tensions entre nous, on est à bout de nerfs. Curtis et Alisha par exemple, ils ne s’adressent plus la parole depuis samedi, apparemment, monsieur serait allé voir une autre nana. Puis il y a Nathan qui s’est fait virer de chez Rudy, il squatte on ne sait pas trop où maintenant. Abby, elle n’en fout plus une, elle reste toute la journée allongée sur les bancs à cloper, allez savoir pourquoi et bien évidemment, y’a Zayn qui n’ose même plus me regarder. On ne s’est pas adressé un mot de la journée, pas un regard, rien. Il est mort de honte. Mais bon, il ne faut pas se mettre dans des états pareils pour ça. Je n’ai pas envie que notre relation parte en fumé pour un baisé. C’est vrai que je ne m’étais pas rendu compte qu’il avait des idées derrières la tête. Pour moi, on était juste proche, c’est vrai qu’il m’aidait beaucoup, il me réconforté quand ça allé mal sans jamais demander pourquoi, et c’est le seul ici. Dès qu’il est près de moi, je me sens comme apaisée mais ça ne veut rien dire. Je ne veux pas tenter quelque chose avec lui, je fais du mal à tout ce qui m’approche, je suis destructrice et égoïste. C’est moi avant les autres. Il n’est en aucun cas toléré que je devienne dépendante de quelqu’un, personne ne doit m’affecter, je dois rester dur et fermer pour garder mon secret et ne pas trop en souffrir. Il est hors de question qu’un mec vienne interférer avec tout ça même si celui-ci me plait, j’ai trop souffert et j’en bave encore, je ne peux pas infliger ça à quelqu’un d’autre que moi. Puis, comment expliquer que je suis une fugitive, un hors la loi ? Ce n’est pas anodin, certes je n’ai pas tué quelqu’un mais je reste une recherchée pour mon crime, mes cambriolages et mon délit de fuite. C’est impossible. Tous est impossible. Pour une relation de couple, il faut s’ouvrir à l’autre et moi je ne peux pas donc c’est impossible. Je devais aller lui parler. La fin de journée arriva enfin. On se hâta tous aux vestiaires pour enlever ses immondices qui puaient la transpiration à des kilomètres à la ronde. Nathan proposa dans un élan d’énergie qu’on sorte en boite ce soir mais personne n’accepta. On aurait pu nous comparer à une bande de dépressif tellement nous étions vidés et sans vie. Il insista et Abby et Rudy acceptèrent. Alisha se retourna vers Curtis et commença à lui beugler des âneries dessus, encore un prétexte pour s’engueuler et avoir des problèmes. Tous deux sortirent dehors finir leur engueulade, très vite suivies par les trois compagnons de beuveries. On se retrouva seuls avec Zayn. Un silence de mort régnait, c’était pesant. Il jeta un regard vers moi qui ne le lâché pas des yeux, baissa la tête et commença à partir. Je le retenue.

-Je crois qu’on doit parler toi et moi, non ? Lui demande-je.

-Je suis désolé.

-Pourquoi ? Faut pas l’être de ça, jamais, puis ce n’est pas grave tu sais, c’est qu’un baisé.

- Pour moi, ce n’était pas qu’un simple baisé avec n’importe qui et dans n’importe quelle circonstance.

- Je ne comprends pas pourquoi d’ailleurs, je ne t’ai jamais laissé espérer quelque chose pourtant.

-Tu sais la phrase toute faite, ce n’est pas toi, c’est moi, beh pour une fois, elle signifie vraiment quelque chose. T’as rien fait pour, tu as raison, c’est juste moi qui suis complètement … Il se tue.