No one dared disturb the sound of silence

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Samedi 18 mai, 20h54.                             

J’étais à la bourre, comme toujours. Moi et les horaires, ça fait deux. Je me dépêchais de me maquiller. J’essayais tant bien que mal de camoufler me blessures. La douleur avait fini par passer mais il me restait des marques. J’étais donc en train de me préparer car Zayn m’avait invité chez un ami à lui, il organisait une petite soirée et il nous avait proposé à tous de venir. Je dois avouer que si les autres n’y étaient pas allés, je n’aurais pas accepté son invitation. En fait, depuis lundi, depuis qu’il a sous-entendu que je lui plaisais, beh, je ne sais plus comment me comporter avec lui. On n’a pas pu en parler, Abby nous avait interrompus et je n’ai pas osé l’affronter. En somme, je n’étais pas sure des intentions de Zayn et je ne l’étais pas non plus des miennes. C’est vrai que je l’ai toujours trouvé mignon, fin, il faut le dire, il est vraiment très beau. Il est mystérieux, charmant, puis il fait attention à moi, j’ai l’impression d’exister à ses yeux, de compter pour lui. Il me donne l’impression d’être importante pour une fois, je n’ai pas l’habitude de ça. Mais d’un autre côté, je me dis qu’on ne vient pas du même monde, on n’a pas grand-chose en commun, je ne le connais pas puis avec ma situation irrégulière, je ne suis pas sure de vouloir me caser avec quelqu’un et j’ai trop d’estime pour lui pour juste me le taper un soir. Donc, en gros, on verra bien ce soir. Zayn avait envoyé un chauffeur chez chacun de nous pour vingt et une heures. Il était pile à l’heure. Il conduisait une grosse voiture noire. Juste ça, me mettait dans le bain, ça puait le frique à des kilomètres à la ronde. On roula durant un long moment. On dut passer du côté pauvre au côté riche. On finit par s’arrêter devant une immense maison. C’était tellement grand, tellement luxueux, à des années lumières du monde dans lequel je vis. J’entendais la musique de l’extérieur. Je sonnais mais personne ne vint m’ouvrir alors je rentrais sans que personne m’accueille. Il y avait foule, c’était plein à craquer de gosses à papa et maman déjà bien atteint par l’alcool. J’airais à travers les différentes pièces à la recherche d’une tête familière. J’aperçus dans les escaliers Curtis et Alisha en train de s’embrasser, la main dans leurs entre jambe respectif. Bref, ils faisaient les préliminaires à la vue de tout le monde, plutôt salace comme moment. Etant seule, je partis me servir un verre. J’observais tous ses inconnus s’amuser, c’était drôle à voir. Ils étaient déchirés ! J’enchainais les verres, l’alcool me montait à la tête. Je sortis dehors fumer une cigarette et surtout j’essayais de m’évader de toute cette agitation. Rudy était là.

-Aaaaaaah enfin quelqu’un que je connais ! s’écria-t-il.

-Moi aussi je contente de te voir ! Alors ça se passe comment ta soirée ? T’as pas encore trouvé une nana assez cruche à baiser ?

-Beh non, pas encore mais je cherche ce n’est pas le problème mais je crois surtout que ça manque beaucoup de drogue, c’est des p’tits joueur, ils boivent que des diluants.

-Le whisky n’est pas un diluant tu sais ?

-Pff, c’est toi qui ne comprends rien ! Et toi alors ?

-Moi, beh moi, je pense monter une thèse sur la débauche des gosses de riche.

-Tu préciseras bien que c’est des petits joueurs et qu’ils en ont une plus petite que moi?!

-Bien évidemment.

-Mais toi aussi t’es seule, t’as trouvé personne ?

-Non. (laissant un temps de blanc) Ne me regarde pas avec ses yeux là Rudy..

-Quels yeux ?!

-Ceux qui veulent dire, couchons ensemble.

- Même pas vrai, je n’y ai pas pensé. (Dit-il tout en me faisant un clin d’œil.) On fait un pari, le premier qui choppe gagne !

Fugitive [Inachevée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant