Démence

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Elle ferma les yeux un instant, lassée de toute cette comédie, de toute cette mascarade qui menaçait dangereusement de l'étouffer. Reprenant difficilement sa respiration, elle écouta brièvement les battements affolés de son cœur, priant de tout son être pour que tout ne soit qu'un rêve. Un subtil et futile rêve.

Encore une fois, elle ne désirait que de se laisser aller face à la douleur, face à la tiédeur que lui procurerait l'inconscience de la mort. Mais une autre partie d'elle – l'adrénaline et la peur probablement – la tenait éveillée, l'empêchant de sombrer dans cet abîme sans retour, lui redonnant même le peu de force et de courage qu'il lui fallait pour qu'elle se sente vivante.

La douleur la tira de sa léthargie, et elle rouvrit les yeux, ceux-ci reflétant alors d'une détermination et d'un courage qu'elle peinait à garder dans son cœur.

Haletant, elle parvient tout de même à articuler quelques mots, malgré le manque évident d'oxygène dans ses poumons.

— C-... Chat ! J-.. t'en supplie ... Tue-moi si c'est ce que tu veux ! Je ne te résisterai plus, je ne veux pas me battre contre mon meilleur ami ...

Les larmes perlèrent dans ses yeux, et elle lui adressa un regard mortifié. La peine et la souffrance se lisaient dans les yeux de la coccinelle. Pourtant, l'espace d'un instant, elle crut déceler une lueur rédemptrice dans ceux de son assassin.

— Te ... tuer ? Finit-il par demander, sa voix tremblante et hésitante.

Il la lâcha soudainement et elle retomba lourdement sur le sol, reprenant avidement des gorgées d'air qui lui brûlèrent les poumons. La respiration sifflante, et le corps s'enflammant d'une fièvre mortelle, elle releva ses yeux vitreux vers lui, lui adressant un ultime regard brisé.

— Chat Blanc ! Coupa le Papillon ! Empare toi de son Miraculous ! Maintenant !

L'expression du Chat changea à nouveau, et comme hypnotisé, il saisit la gorge de Ladybug, avant de mettre le doigt sur ses boucles d'oreilles. Horrifiée, l'héroïne poussa un cri strident, et ferma les yeux, tentant de se débattre comme elle le pouvait.

D'un mouvement sec, il arracha ses deux boucles d'oreilles, lui ouvrant les lobes d'oreilles, avant de la lâcher piteusement au sol, tandis qu'elle hurlait à la mort, et pissait le sang, celui-ci se répandant sur le marbre blanc.

Il s'apprêtait à se retourner pour donner au Papillon le miraculous volé, lorsqu'il reconnut le visage détransformé de l'héroïne.

— — —

Ses yeux s'agrandirent d'effroi, et la peur et la colère se lut dans ses yeux. Marinette tentait de stopper les écoulements du sang de son oreille, tout en cachant son visage, espérant que le matou n'ait pas vu son identité secrète. Mais il était trop tard, et elle finit par entendre Chat Blanc, qui murmurait, horrifié.

— M-... Marinette ?

Doucement, elle releva son visage inondé de larmes et de sang, et elle crut y lire quelque chose de différent en lui. D'un coup, il semblait s'être radouci, il semblait avoir perdu sa haine et sa colère.

En fait, il semblait être redevenu le vrai Chat Noir, celui qui était drôle, charment, plaisant, un peu idiot, amateur de jeux de mots, même s'ils étaient parfois foireux. C'était le Chat Noir qu'elle connaissait si bien, celui qu'elle avait comme partenaire depuis bien des années. C'était le Chat Noir dont elle était tombée amoureuse, alors que rien ne les unissait, que rien ne les rassemblait hormis la lutte pour la défense de Paris.

Un chat noir qui courait après une petite coccinelle pour l'aider à attraper un insaisissable papillon.

— Chat Noir ... murmura-t-elle.

Mascarade - MIRACULOUS LADYBUG (FINIE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant