Nobody Else

Quatorze : Sam

Je sens du froid me parcourir les jambes quand je comprends que je n'ai plus de couette pour recouvrir mon corps. Attendez. Je me relève, enfin j'essaie de me relever, ma tête ne me fait plus mal, mais je n'arrive pas pour autant à comprendre ce que je fous ici et où je me trouve. Mes paupières ont du mal à se décoller l'une de l'autre, et je sens mes yeux, gonflés et desséchés, se plisser au contact de la lumière.

- Bouge, tu me gênes !

Hein ! Je me détourne légèrement de mon côté, pour pouvoir voir d'où provient cette phrase, ou plutôt de qui. Là c'est la merde. Crystal tire sur le drap, se blottissant dedans, et se rendors.

Flashback:

- Bouge, tu me gênes !

J'ai beau être totalement dans les vapes, cela ne m'empêche pas d'entendre et de comprendre les paroles de Crystal. Rien que sa voix haut perchée, qui couvre la musique, me crispe les oreilles. D'autant plus qu'elle ose me donner un ordre. Sentant que je ne vais pas la supporter bien longtemps, et puis entre nous je ne suis pas trop en état pour, je décide de tracer mon chemin, direction la cuisine.

Une fois dans la pièce, le son s'atténue peu à peu, me permettant de souffler. Je cherche quelque chose à me mettre sous la dent, mais tout ce qui est à porter de main ce n'est qu'une multitude de bouteilles, pour la plupart vident. Dépitée, j'opte pour trouver un endroit où me poser, histoire de calmer mon mal de crâne qui se fait de plus en plus présent. Son mélange était vraiment bon à Tobias, mais peut-être un peu fort. Je vois alors une grande baie vitrée ouverte, donnant sûrement sur le jardin. Lorsque je franchis le pas de la fenêtre, l'air frais de fin septembre vient me lécher la joue, m'arrachant un sourire béat.

Ce sourire se renforce quand j'aperçois à quelques mètres de moi, Tobias, accompagné d'un groupe, et de Chips en main. Je n'ai pas le temps de réfléchir que mes jambes se mettent à taper le sol, me précipitant dans les bras de ce dernier. Tobias me regarde légèrement surpris lorsque je lui fonce carrément dessus, mais il ne manque pas de me rattraper, et de renforcer un peu plus son étreinte autour de ma taille.

Je lève les yeux vers lui, faisant une moue d'enfant, et lui demande :

- Tu partages ?

Ma voix, pâteuse et lente, n'est pas très audible. Tobias rit aux éclats, chose que je ne comprends pas trop, puis je vois ses yeux complètement rougis, ce qui me fait regretter de ne pas être venu ici plus tôt. Il finit par me tendre le paquet que je saisis rapidement à pleines mains, peut-être trop vite, puisque j'en perds mon équilibre. Mon torse se tord en avant, quand ma tête tombe vers l'arrière. Pendant ce temps, mes bras battent l'air, espérant attraper quelque chose au vol, mes pieds, eux, cherchent un appui où se retenir. Mais la seule chose qu'ils trouvent est un liquide froid et visqueux, qui m'arrache un cri de surprise.

Et puis tout se fige. Je sens toujours l'un de mes pieds dans ce qui semble être au final de l'eau, je relève avec peine la tête pour voir Tobias, le souffle court, entrain de me retenir une main dans mon dos. Il me redresse, me demande si je vais bien, et voyant que je n'ai pas compris ce qu'il vient de se passer, il me fait asseoir.

- T'as bu combien de verre ?

Sa question me fait rire, sachant que je n'ai aucune idée de combien de gramme d'alcool circule en ce moment dans mon sang. Car il faut savoir, qu'en soirée, je bois à peu près dans tous les verres qu'on me propose, ou que je vois. Je ne peux pas m'en empêcher.

- Beaucoup trop. ..

- C'est bien ce que je pensais. Tu ne veux pas aller t'allonger, en attendant que ça redescende. J'ai pas envie que tu finisses la tête dans la piscine complètement ivre.