Souvenir Réincarné

Souvenir

Frederik se précipite dans sa maison près de Cologne. Il a eut l'information juste avant qu'elle ne soit diffusée sur le réseau mais déjà il voit que l'information fuse dans son holovision sur les sites d'information publique. Des terroristes ont fait sauter un puits quantique classe 7 à côté de Yellow Stone aux États-Unis dégageant l'équivalent d'un demi-million de kilo-tonne de TNT. Le séisme sera ressenti jusqu'en Europe et un tsunami frappera les  côtes dans quelques heures.

L'Amérique du nord n'existe plus et un nuage de poussière se répand dans l'atmosphère haute et recouvrira bientôt toute la surface du globe. Pire, l'explosion a provoqué l'éruption du super volcan sous Yellow Stone qui va amplifier le phénomène d'occultation en envoyant des millions de tonnes de cendre volcanique supplémentaire dans l'atmosphère.

Il est rentré aussi vite que possible, heureusement il habite à seulement quelques minutes du centre de recherche du CHAQ (NdR : Centre sur l'Hyper Accélération Quantique) où il étudie l'ouverture de pont quantique sur d'autres sub-espaces. Le maillage du réseau est saturé de réactions maintenant et a perdu 47% de sa capacité suite à l'explosion.

Il sait que des millions de gens sont morts ou vont mourir dans les deux jours qui viennent. Alors ses instincts vitaux ont reprit le dessus... Où est sa femme ?

C'est alors qu'il voit arriver le message sur son holovision dans le coin droit de sa vue. Un message priorité absolue. Un message T0, une Terminale Zéro. C'est la procédure en cas de cataclysme planétaire. Coïncidence immonde, il est au courant de l'existence de ce protocole depuis seulement dix-sept jours. Il y a dix-sept jours il avait fait une découverte inattendue, une découverte qui a changé sa vision de la vie et qui changerait celle de l'humanité si cela venait à se savoir. Mais l'armée avait débarqué en quelques heures. Enrôlé dans la minutes, il était devenu, soufflé par un ouragan de procédures inconnues un militaire et un VIP du pays. L'Europe-Unie était incroyablement mieux structurée qu'elle ne le laissait paraître derrière le jeu des politiques. On l'avait alors informé du protocole d'urgence et on lui avait également signifié que s'il disait quoi que ce soit à qui que ce soit, toute sa famille, y compris de lointains et inconnus  cousins dont on lui cita les noms, mourrait. Depuis il n'avait que peu dormis et les heures aux centre étaient farfelues dans la mesure où il n'avait pas le droit de continuer ses recherches en attendant que l'armée l'y autorise... Ce qu'elle n'avait pas fait pour le moment.

Il trouve sa femme dans le jardin, pantelante... Elle vient d'apprendre la nouvelle, elle est sous le choc. Frederik lui sait ce qu'il doit faire. Au message est attaché une adresse, heureusement à seulement vingt-trois kilomètres de là, dans la montage. Une base militaire.

Une base qui cache un outil relié au reste du monde et à une multitude d'autre systèmes identiques par un réseau indépendant d'Internet. Comme un pantin sa femme le suit répétant juste en boucle c'est pas possible. Ce sont les kilomètres les plus longs qu'il ait connu. Tout les axes étaient bouchés. Pas parce que les gens fuyaient, mais parce que les véhicules autonomes avaient tous cessé de fonctionner. Ils s'appuyaient tous sur le réseau GPS dont le centre névralgique se trouvait au USA. Centre qui n'existe plus.

Quand l'onde de choc de l'explosion se fait finalement ressentir ils sont bloqués depuis vingt minutes dans la voiture. C'est le déclencheur pour Frederik qui sort et exhorte sa femme à le suivre en abandonnant tout derrière eux.

Il parcourent les quinze derniers kilomètres à pied en un peu plus de trois heures.

Durant ce lapse de temps, il reçu un appel de sa mère. Un moment de peine durant cette marche... Le réseau fonctionnait mais la communication était mauvaise. On se serait cru un siècle plus tôt au temps des connexions par câble. Il lui parla quelques minutes, lui disant qu'il l'aimait. Elle était à un milliers de kilomètres de là. Il se doutait qu'il ne la reverrait jamais. Puis il raccrocha. Il ne réussi jamais à avoir son père par la suite, ses parents étant séparés depuis des années. Il ne s'accorda jamais un instant de repos invectivant toujours sa femme à marcher, encore et encore malgré l'envie de plus en plus forte de s'arrêter et d'abandonner ici. Des avions passaient dans le ciel en brisant le mur du son mais se firent de plus en plus rare à mesure que le ciel s'assombrissait.