Chapitre 10 :

230 19 17
                                    

Un luigi en carton géant massacrait une ville de post-it.
Pour le détruire, Donkey Kong volait vers son faciès de papier sur un skate à réaction.
Au moment de l'impact, il utilisait sa technique la plus puissante : le DAB DANS TA GUEULE !!
Une explosion.
Ludo prenait une photo depuis le sol et souriait à Jonathan.
"Tu vois mec, ça c'est vraiment stylé comme concept de scénario ! 'Manque plus qu'un ananas !"
Hugo, qui restait dans un coin depuis le début pour chercher la fin du calendrier sur une peau de banane, se levait et se mettait à gueuler :
"POOOOOOOOO, J'AI GAGNÉ !! J'AI TOUT NIQUÉ, T'AS VU !?!"

Jonathan sursauta, réveillé par son rêve absurde.
Putain qu'est-ce qu'il avait mal au crâne...! Sans ouvrir les yeux, les sourcils froncés, il tenta de ramener à lui la couverture, mais quelque chose la bloquait.
Quelque chose, ou quelqu'un, se fit-il la réflexion. Il se frotta les yeux avant d'enfin les ouvrir et constata qu'il était en caleçon sur un canapé, sous un plaid épais qui sentait bon, exactement comme Ludo.
Ludo...?
Les souvenirs de la veille décidèrent alors de revenir dans sa caboche, et Jo se cacha le visage avec son bras.
Et meeeeeeerde... Qu'est-ce qu'il avait dans la tête, lui ?!
Comment allait-il bien pouvoir rattraper ça ?
Il soupira un bon coup et se redressa sur son séant pour essayer d'analyser la situation.
Oulah, en plus du crâne, il avait aussi très mal aux fesses ! Grimaçant, il jeta cependant un coup d'œil alentour.

D'abord, des vêtements. En vrac un peu partout dans la pièce, ils semblaient avoir été jetés là dans une sorte de précipitation... Jo repéra son jean sur le sol, un peu plus loin.
Ensuite, les bouteilles. Toutes vidées de leur contenu, elles reposaient sur tous les supports : table, sol ou même dans le canapé, Jo sentant une surface lisse et froide contre son pied.
Et puis Ludo. Lui aussi reposait sur le canapé, enfin sa tête tout du moins. Il était assis contre le canapé, complètement décoiffé, mais Jo ne se souciait pas de ça.
Non, ce qui l'inquiétait, c'était que son ami ait les yeux grands ouverts, fixant le plafond, et des valises de cernes sombres sous les yeux.

Jonathan se jeta du canapé pour se précipiter à ses côtés. Il était pâle à faire peur, et Jo ne l'avait jamais vu avec un regard aussi vitreux.

"Ludo ! Ça va ? Tu m'entends ?" l'appela-t-il.

L'interpellé cligna des yeux, déglutit et baissa le menton pour regarder Jonathan. Celui-ci souffla bruyamment, soulagé : il ne faisait pas un coma éthylique ou une merde du genre. Il s'assit sur le parquet froid pour se mettre plus à l'aise (quoique ça ne soulagea pas tellement son derrière endolori) et lui re-demanda s'il allait bien.
Ludovic semblait l'entendre, mais ne répondit rien. Il se contentait de le regarder fixement, comme un drogué.
Au bout de quelques secondes, il leva cependant péniblement une main tremblante vers le visage de son amant et lui caressa la joue, tout doucement, comme s'il n'avait pas la force de tenir lui-même son bras.
Jonathan esquissa un petit sourire et la lui attrapa d'un geste malicieux.

"Je t'ai eu ! Qu'est-ce que tu me fais, là ? Tu me boudes ?
- ... J... John..."

Jo se tut, son sourire disparut en un instant. La tristesse avec laquelle Ludo venait de prononcer son surnom l'assaillit comme une vague de détresse qui manqua de le noyer. Mais ce qui était inondé maintenant, ce n'était pas son cœur.
C'était les joues de Ludo. De grosses larmes venaient s'y déverser depuis ses yeux marron avec une rapidité inouïe.
Jonathan paniqua :

"Mais... ! Mais qu'est-ce qu'il y a, Ludo ?! Calme-toi ! Qu'est-ce qui ne va pas ?? Arrête, tu me fais peur, là !
- Gh... Ghhhhhh... J... Je t'ai... John je t'ai... Ghhhuuuh...
- Non non non, Ludo ne pleure pas ! Je t'en prie, arrête ! Respire, vooooooila... Tu quoi ?
-...Hhuhhhuuuhh... Mon John... Je t'ai... Je t'ai v...violé !"

Là-dessus ses pleurs repartirent de plus belle, et Jo resta ébahi, les yeux exhorbités.
Alors ça... Il s'attendait à tout, sauf à ça ! "Violé" ? Mais qu'est-ce qu'il racontait, là ? Jo pensait que Ludo serait déjà en plein projet de couple, ou un truc du genre, qu'il le considérait comme son petit ami maintenant, et que c'était à ça qu'il devrait faire face : un petit-déjeuner avec un Ludovic persuadé d'avoir réussi à le conquérir.
Mais quoi ?? Ludo pensait l'avoir violé ?? Pourquoi donc ? Décontenancé, il le prit par les épaules et tenta de le calmer.

"Eh là, oh... Calme-toi... Qu'est-ce que tu racontes ?
- T-tu te souviens pas... De cette nuit ? demanda Ludo en l'interrogeant de ses yeux trempés de larmes.
- Si, bien sûr, mais...
- Quoi ? gémit l'amoureux en se cachant le visage de ses mains. Tu t'en souviens, alors pourquoi tu ne dis rien ? Pourquoi tu ne me rejettes pas ? On était bourrés, et moi je...j'ai... J'ai abusé de toi !"

Jonathan n'en croyait pas ses oreilles. Ludo pensait l'avoir violé parce qu'ils étaient bourrés, inconscients de leurs actes ? Troublé, il réfléchit un instant.
D'accord, il n'était pas sobre à ce moment-là. Il s'était même quasiment enfilé une bouteille à lui tout seul. Mais curieusement, il s'était senti sobre, il avait été capable d'assimiler la déclaration de Ludo et de réagir en conséquence. Bon, certes de manière quelque peu fougueuse et peut-être inappropriée maintenant qu'il y pensait, mais sur le coup... Oui, sur le coup il en avait eu réellement envie. Peut-être que c'était un caprice de sa part et qu'il allait le regretter, mais c'était fait, il ne servait à rien de se tourmenter pour ça.
Il reporta son attention sur Ludo, qui s'était replié sur lui-même comme pour tenter de disparaître à sa propre vue, à celle de Jo aussi. Il avait l'air si fragile, si blessé... Pourtant Jo n'avait jamais voulu lui faire de mal, au contraire ! S'il avait accepté sa déclaration, ses caresses et même...la suite, c'était par réelle bienveillance, en plus de son désir soudain. Et pourtant, à cause de lui, il était à présent réduit à l'état de loque humaine, tourmenté par un abus de conscience qui n'avait pas lieu d'être.
Jonathan soupira, se mit sur les genoux pour soulager son anus endolori et enlaça son amant.
Celui-ci frissonna à ce contact soudain mais ne prononça mot et se blottit contre lui comme un enfant apeuré par un cauchemar.
Jo, attendri, sourit et déposa un baiser sur son crâne ébouriffé. Il le tint contre lui quelques instant avant de l'écarter et de poser ses mains sur ses joues pour essuyer ses larmes avec ses pouces.

"Allez, arrête de dire des conneries. Écoute-moi bien, Ludo. Je ne veux plus jamais que tu dises ça, d'accord ? Tu ne m'as pas violé, j'étais totalement consentant. D'accord ?"

Ludo renifla, se mordit la lèvre inférieure et aquiesça en soutenant son regard.

"Suuuper. Bon, tu vas prendre une douche, ok ? Je vais voir ce qu'on peut manger, et après on ira bosser, ça marche ?"

----------------------------------------------

Hello mes bichons en velouté de courge !
Ça fart ?
J'ai l'impression de n'avoir rien raconté de tout le chapitre, et pourtant je crois que c'est le plus long écrit pour l'instant .-. ...
Bon ben ça va finir en chapitres de plus de 2000 mots je crois ! Quelqu'un s'y oppose ? Non ? Très bien \o/ !

Je sais pas quoi vous dire à part que la vie c'est cool et que la Japan Touch + Geek Touch c'est samedi donc que je suis heureeeeeeeeuse !! Bon je pense pas pouvoir rencontrer Hugo vu qu'il faut des bons dédicaces pour aller voir les invités...
#tristesse
Mais trêve de complainte ! La vie doit continuer, et mes fantasmes aussi *^* !

Ah oui au fait ! Je suppose que vous avez remarqué mais j'ai changé la couverture ! Elle est également de ma main mais j'avoue que ce n'est pas du tout le même genre de satisfaction, celle-là est beaucoup plus choupinette <3 ! Je comptais mettre l'ancienne en couverture de chapitres mais ça à pas l'air de marcher, dommage...

A plus, chers amis, pour la suite des aventures de notre Tatou torturé (ça pourrait être une fantastique histoire pour enfants ça tiens) !

Amour et pelleteuses hermaphrodites <3

Dis Moi Pourquoi Tu Te Fais Des Philms ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant