Chapitre 13 :

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"Alors ? De quoi tu voulais me parler ?"

Jonathan ponctua sa phrase en se laissant tomber sur le canapé gris.
Hugo déglutit difficilement. Son ton était si froid, si distant... Quel énorme changement par rapport aux pleurs de la veille !
Mais en vérité, même s'il l'avait harcelé de messages, il n'avait foutrement plus aucune idée de ce qu'il pouvait bien lui dire à présent. Il s'était fait tellement de films en seulement une nuit que tout s'était embrouillé, et tout ce qui lui restait à l'esprit, c'était...

"Euh... En fait je voulais savoir où est-ce que tu étais... Avec qui... Enfin tu vois... Euh... Après ce qu'il s'est passé... bégaya-t-il, les poings crispés.
- Ah ouais, ok. Et c'est pour ça que tu m'as envoyé pas moins de 13 textos incluant des "il faut qu'on parle" ?"

Aïe. Ça sonnait tellement mieux dans sa tête, en vrai...

"Nan mais... C'est juste que... Aaaaaargh, mais je sais pas moi, c'est toi qui... paniqua Hugo en secouant les mains pour essayer d'illustrer son propos pourtant inexistant.
- Moi ?! Et qu'est-ce que je t'ai fais, au juste, moi ??"

Oula. Pas bon, ça. Il était sur la défensive. Normal, après tout c'est lui qui s'était pris un vent monumental... Hugo paniquait de plus en plus, mais il fallait absolument qu'il reste calme.
Il ne voulait pas se disputer avec Jo, il s'était tellement inquiété à son sujet, il avait eu tellenent peur pour lui, peur de le perdre...
Peut-être qu'il fallait juste qu'il dise ça ? La vérité ? Qu'il s'était rendu compte que sa vie n'aurait plus aucun sens sans lui ? Qu'est-ce que ça pouvait être niais, dans son cerveau, des fois. Et pourtant c'était on ne peut plus vrai. Il voulait lui jurer une allégeance éternelle, comme un chevalier à son roi. Il voulait lui offrir une paix immuable, une affection transcendante... Alors pourquoi n'arrivait-il pas à le dire ?

"Écoute Jonathan, je veux pas me fâcher avec toi...
- Moi non plus, et pourtant tu me sembles bien parti, là."

Et voilà, il était en rogne. Hugo se retenait de gémir et de se jetter à ses pieds, de le supplier de le pardonner... Il n'arrivait pas à s'exprimer, et pourtant c'était si important ! Il aurait voulu pouvoir le faire rentrer dans son cerveau pour lui crier à la racine à quel point il tenait à lui... Il serra les dents un instant. Il n'y avait pas de raison pour que ce soit si difficile, après tout. Il fallait juste qu'il ait son attention.

"Jo. Écoute-moi s'il te plaît."

L'intéressé haussa un sourcil mais ne broncha pas. Il avait tourné la tête pour ne pas regarder Hugo, le menton appuyé sur une main. Il avait l'air si déçu... Cela ne fit qu'augmenter le ressentiment d'Hugo à son propre égard.

"Je sais que je suis un sombre connard de t'avoir rejetté comme ça hier. Non, même plus que ça : j'ai même pas eu les couilles de te rejetter, je suis juste resté là, à te regarder chialer.
- Arrête.
- Non je n'arrêterai pas. Écoute-moi. Je suis le pire des enculés, tu avais besoin de mon attention et j'ai même pas été fichu de te l'offrir. J'ose même pas imaginer ce que ça fait, de cacher son amour comme ça si longtemps et de...
- Arrête putain !"

Hugo pouvait voir les yeux de Jonathan s'humidifier, son menton trembler dans sa main.

"Je suis une pauvre merde de t'avoir fait ça, et pourtant après que tu sois parti j'aurai donné tout ce que j'ai pour que tu reviennes sain et sauf près de moi ! Parce que j'ai imaginé le pire, crois-moi ! Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai eu peur pour toi ! Je t'ai vu MORT, Jo ! Et par ma faute !"

Jonathan ferma les yeux pour ne plus rien voir. Il se passa les bras au-dessus de la tête pour ne plus rien entendre. Se mordit les lèvres pour ne plus rien dire.

"Je suis resté des heures dehors dans le froid à espérer que tu reviennes. Je t'ai appelé, laissé des messages dans l'espoir que tu me répondes. Mais tu ne donnais aucun signe de vie. Je me disais que c'était normal, que tu ne voulais plus jamais me voir, et que je ne méritais aucune réponse. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Et tu sais pourquoi ?"

Jo ne bougeait plus. Cela ne servait plus à rien, de toutes façons.
Hugo inspira un grand coup, s'approcha et s'agenouilla devant lui.

"Parce que je tiens à toi, Jo. Plus que tu ne peux l'imaginer. Plus que je ne voulais l'imaginer."

Un silence. Jonathan ne bougeait toujours pas, mais ses épaules tremblaient.
Hugo posa ses mains sur ces dernières, faisant sursauter l'autre qui ôta ses mains de sa tête, laissant voir son visage rougi et ses yeux mouillés.
Pourquoi lui faisait-il tant de mal ?

"Je suis impardonnable, je le sais. Mais je ferai n'importe quoi pour que tu puisses me pardonner...
- T... Tu veux qu'on reste amis, c'est ça ? renifla Jo avec dédain.
- Et bien... Pas exactement.
- Quoi alors ? grinça-t-il avec amertume cette fois.
- J'aimerais que tu fasses de moi ton petit ami."

Et tout en lâchant cette phrase fatidique, Hugo ramena ses mains des épaules de Jonathan sur ses joues et posa ses lèvres sur les siennes.

Ce dernier en eu le souffle coupé.
Il s'attendait à tout, sauf à ça.
Bordel. Mais qu'est-ce qu'il foutait, ce con ?? Son cerveau hurlait, et pourtant le vide résonnait à ses tympans. Le temps était suspendu.
Ses oreilles avaient-elles bien entendu ? Ses joues étaient-elles vraiment dans ses mains ? Ses lèvres sentaient-elles réellement son contact ?
Cela ne pouvait pas être vrai. Il ne pouvait pas lui faire une telle déclaration après l'avoir abandonné la veille.
Alors pourquoi ? Pourquoi, merde ?
Hugo s'écarta, rouge lui aussi. Qu'il était beau, avec son air gêné... Jonathan sentait qu'il devait dire quelque chose, mais ne savait pas quoi.
Alors il sortit d'une voix faible la seule question qui s'imposait à lui.

"Pourquoi ?"

Hugo déglutit, Jo put voir sa pomme d'adam s'affaisser avec appréhension. Il ouvrit la bouche pour répondre, hésita, se passa la main dans les cheveux, jeta son regard à droite, à gauche...

"Eh bien... Parce que..."

À ce moment-là, alors que la tension était à son comble et que leurs deux cœurs battaient à tout rompre, Ludovic déboula dans la pièce, l'air complètement paniqué. Il brailla :

"JOOOOOOHN !! JE SUIS DÉSOLÉÉÉÉ !!"

Il se jeta sur l'interpellé, qui tomba à la renverse sur le canapé dans un petit cri de surprise.

"Quoi ?? Qu'est-ce qu'il t'arrive, mec ?? C'est quoi le problème ?? Arrête Ludo, tu me fais mal !
- Je suis le pire des décheeeeets... gémit ce dernier en se cramponnant à son T-shirt.
- Ah non hein, ça suffit les conneries ! Répond-moi ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?"

Ludo se releva en s'excusant encore, voulut aider Jonathan à se relever mais ce dernier refusa, prétextant qu'il savait très bien s'asseoir seul. Mais Ludo devina que ses fesses lui faisaient encore mal et s'en voulu aussitôt encore plus pour l'avoir bousculé ainsi.
Il ne calcula pas Hugo, toujours agenouillé devant le canapé, les yeux écarquillés devant la dégénerescence de la situation, et reprit en se tordant les mains et secouant la tête :

"La capote !! J'ai complètement oublié de nous protéger, hier !"

Tandis que Jonathan écarquillait à son tour les yeux, Hugo crut que les siens allaient sortir de leurs orbites.

Quoi ?

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Chose promise, chose due ! C'est la moindre des choses après une si longue absence ^^ !
Alors mes petits placards d'eau douce, qu'en pensez-vous ?
Je sais que je ne suis qu'une misérable, mais un petit commentaire serait pas de refus, ne serait-ce que pour savoir si mon récit est compréhensible ou si j'écris comme un vieux coude galleux T.T...
Et nos chers amoureux qui ne reviennent toujours pas IRL... Sérieux, on n'a pas du tout la même définition du mot "bientôt" !! Ils me manquent tellement que je les ai mis en fond d'écran de mon portable et chaque fois que je les regarde, des joues coulent sur mes larmes...
ARRRHMM. Bref bref bref, je divague *vague !* ta gueule.
Comment pensez-vous que cette situation peut trouver un terrain d'entente x) ? Dites le moi en commentaire, je suis très curieuse de savoir à quoi vous pensez en lisant ma fic <3 !

Plein de bisous et de casseroles mauve sur vous <3 !
À plus dans le cactus, mes feuilles de tuile !

Dis Moi Pourquoi Tu Te Fais Des Philms ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant